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La place du marché Neudorf

Une journée dans le Neudorf : à la redécouverte d’un quartier aux 1001 trésors

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Quartier strasbourgeois en pleine mutation, le Neudorf regorge de pépites, entre esprit de village et vitrine de la modernité strasbourgeoise. Nichée entre les quartiers du Port du Rhin, de l’Esplanade, de la Meinau et du Neuhof, cette terre promise est à proximité à la fois du centre-ville, de l’université, de l’Allemagne et de tout un tas d’autres joyeusetés. On a passé une journée dans ce quartier éclectique à la recherche de ses trésors : suivez le guide !

« Neudorf » en allemand, ça veut dire « nouveau village ». En effet, ce quartier aujourd’hui densément peuplé, ne voit le jour que dans les années 1830. Il se constitue alors comme un faubourg extérieur à Strasbourg, peu praticable, marécageux et inondable.

À partir du milieu du 19ème siècle, des constructions pour la régulation du Rhin, de l’Ill et autres ruisseaux permettent à la zone de se peupler. Barrages et canaux augmentent les surfaces constructibles, et à partir de 1870, sous l’Empire allemand, la population grimpe en flèche.

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Des écoles, le tram, et plus tard des ensembles d’habitation comme la cité Siegfried ou la cité Risler fleurissent. Le quartier s’étend encore et encore, jusqu’à devenir un bout de Strasbourg à part entière. À tel point que les limites de cet espace semblent parfois floues, des petites maisons cossues aux bâtiments les plus modernes.

Quelques repères pour le situer correctement : quadrillé par plusieurs artères telles que l’avenue Jean-Jaurès, l’avenue du Rhin, l’avenue de Colmar depuis Krimmeri, la rue de Ribeauvillé et la route du Polygone, le Neudorf occupe, en effet, une sacrée bande de terrain. Un peu comme une ville dans la ville.

Selon la carte de l’Eurométropole, le quartier comprend également la Musau, l’éco-quartier Danube, et le bassin d’Austerlitz, ce qui en fait le quartier le plus peuplé, avec aujourd’hui 40.000 habitant(e)s. Pas le temps de s’ennuyer, donc : pour voir toutes ces pépites, il est plus que temps de démarrer !

Carte neudorf
© Site web de l'Eurométropole / Capture d'écran

8h – Démarrage au vert dans l’écoquartier Danube

On démarre dans ce carré de terrain aux bâtiments modernes, sorti de terre il y a peu. Ancien site portuaire, l’écoquartier Danube se veut aujourd’hui être un lieu de vie entre calme et proximité, axé sur les mobilités douces et les espaces communs.

Aire de jeux, jardin fluviatile ou encore « poulapinier » partagé jalonnent les quelques rues, qui sont en train d’être végétalisées, de manière à constituer un écrin de biodiversité locale.

Au milieu de cette oasis urbaine a jailli Le Pétrin (12 rue de l’Elbe), adresse hybride à ne surtout pas manquer. Ce « bistrot du boulanger » propose tant des petits-déjeuners colorés, à savourer sur place, que des sandwiches, quiches et autres petits plats de saison. Et le soir, changement d’ambiance pour savourer une tarte flambée assortie d’une bonne bibine.

Mélange surprenant ? Pas tant que ça. Dans les temps anciens, nos illustres tartes flambées étaient faites à partir de pâte à pain, cuite dans le four du boulanger. Le Pétrin, c’est un joli hommage à l’histoire culinaire alsacienne, le tout dans un cadre chaleureux et douillet. On accoure.

9h – Saut dans le passé aux archives de Strasbourg

L’écoquartier est encadré d’un côté par le canal, de l’autre par l’avenue du Rhin, artère passante qui file droit vers l’Allemagne. Cette bande affluente bordée de grands bâtiments, une fois traversée, s’ouvre sur les petites rues de charme du Neudorf. Et c’est à l’orée de cet écrin d’histoire que se dressent les Archives municipales (32 avenue du Rhin).

Pour faire un petit saut hors du temps, rendez-vous dans cette structure qui compile plusieurs siècles de documents. Au menu des possibles, différentes expositions au fil de l’année pour découvrir l’évolution de l’Eurométropole, mais également la chance de visiter les « coulisses » des archives sur rendez-vous.

Plans, photographies, affiches, traités, dessins, lettres ou encore documents administratifs remplissent les étagères depuis 1399, pour le bonheur des curieux/ses ou des passionné(e)s. Et pour aller plus loin dans l’histoire du Neudorf, on poursuit notre route vers le cœur du quartier.

Archives de la ville de Strasbourg (1)
© Archives de la Ville de Strasbourg / Capture d'écran

10h – Dans les petites rues : ambiance village et remue-ménage

Après avoir traversé l’avenue du Rhin, changement de décor : entre les petites maisons cossues et les rues paisibles, on se croirait dans un village de charme. On en profite pour faire un tour dans la rue de la Ménagerie. Un nom bien intriguant pour cet endroit calme et chaleureux, parsemé de colombages.

C’est parce qu’en 1749, le prêteur royal Klinglin, bon vivant un peu filou connu pour plumer les Strasbourgeois(es), a planté sa « demeure de campagne » quelque peu fastueuse dans cette rue. Abandonné, le bâtiment est détruit en 1967, et seul son illustre nom demeure.

Ménagerie Neudorf
© Archiwiki / Capture d'écran

11h – La place du Marché, cœur de la vie neudorfoise

On continue jusqu’à la place du marché. Nous voilà au centre névralgique du Neudorf, qui accueille le marché chaque mardi et samedi, et un tas d’autres activités. Sur le côté, le bâtiment rouge du Taps Scala (96 route du Polygone), l’ancien cinéma du quartier, nous fait de l’œil. Théâtre urbain et écrin créatif, sa programmation ravit petit(e)s et grand(e)s toute l’année.

Juste à côté se dresse le Hall du marché (3 place du marché), bâtiment construit en 1954 qui abrite bien du monde aujourd’hui. Au rez-de-chaussée se tient le seul marché couvert de Strasbourg, qui accueille tout au long de l’année des expositions, ateliers, bourses ou autres événements.

Mais pour choper de bons produits, il y a un autre incontournable dans le quartier : l’épicerie italienne Fratelli Marmi (29 rue Saint Aloise) ! Des sandwichs minute avec charcuterie et fromages à la coupe, des plateaux à emporter, des huiles d’olive du nord et du sud de l’Italie, du vin nature en pagaille et des tas d’autres trésors : vous aurez ici de quoi partir en voyage, sans quitter Strasbourg.

À l’étage, et depuis 1991, se trouve la médiathèque, qui a connu plusieurs extensions. Elle fait le bonheur des aficionados de livres, du cinéma ou de contenu multimédia divers… et d’art.

En effet, les murs abritent depuis 2010 l’arthothèque, concept innovant qui permet aux Strasbourgeois(es) d’emprunter une œuvre en même temps qu’un bon bouquin, pour l’accrocher quelques semaines sur leurs murs.

12h – Voyager les pieds sous la table

Voici venue l’heure de se rassasier ! Si le temps est clément, direction le Croque Bedaine (104 route du Polygone) et sa terrasse. Juste à côté de la place du marché, c’est le spot idéal pour dévorer croque-monsieurs (et croque-madames), ou des plats du jour mijotés avec soin.

Si l’envie de voyager vous prend, direction la Trattoria Giulia (62a rue du Lazaret) pour déguster pizzas et pâtes fraîches, faites avec amour et saupoudrées d’ingrédients de saison. Un immanquable.

Pour carrément changer de continent, cap sur Lalibela (74 avenue de Colmar). Ce restaurant éthiopien saura faire voyager vos papilles sur les plateaux africains, grâce à des saveurs venues de loin, des épices colorées et une décoration authentique.

13h – Estomac rempli, promenade bénie

Après un bon gueuleton, rien de mieux qu’une bonne sieste balade digestive. On pense évidemment au parc du Heyritz (chemin du Heyritz) en face de l’hôpital civil, paisible espace bordé par l’Ill, et les kayakistes qui s’y entraînent. Toboggans, pistes cyclables, ou encore grandes étendues de gazon pour poser son plaid les beaux jours : chacun(e) y trouve sa formule détente.

Plus discret mais tout aussi accueillant, le parc du Kurgarten est niché non loin de la piscine de la Kibitzenau. Allées ombragées, chemins rafraîchissants traversés par le cours d’eau Ziegelwasser, et tables de ping-pong ont de quoi séduire les amoureux/ses de la verdure, le tout agrémenté d’un adorable bistrot. On fonce !

14h – Au menu culturel : arts, numérique ou sciences

Le quartier ne manque pas de choix pour un petit bain de culture. En plus de la médiathèque ou de l’artothèque place du Marché, Le Shadok (25 presqu’île Malraux) est un incontournable strasbourgeois. Inauguré en 2015, le lieu est dédié à l’apprentissage, à la sensibilisation et à la création numérique, à travers une programmation gratuite toute l’année.

Non loin de là est planté Le Vaisseau (1bis rue Philippe-Dollinger), musée scientifique pour tous les âges. Ici, on expérimente, on fabrique, on découvre, on apprend en s’amusant ; des nouvelles technologies aux rôles de l’eau, en passant par le fonctionnement du corps humain ou les lois optiques.

Côté art, le Syndicat potentiel (109 avenue de Colmar) est une petite pépite discrète. Depuis 30 ans, l’association organise des expositions, performances ou résidences, parmi d’autres tremplins pour valoriser le travail des artistes locaux/les, le tout de manière indépendante. À découvrir d’urgence : la programmation est par ici.

16h – Un goûter bien mérité

Après toutes ces pérégrinations, le besoin d’un petit boost d’énergie se fait sentir. Pas de panique : direction la pâtisserie Valentin (101 route du Polygone), pour des douceurs aussi belles que délicieuses. Cakes aux textures chatoyantes, cookies colorés, pâtisseries sculpturales et viennoiseries des plus royales vous attendent. On salive déjà.

Juste à côté se trouvent le café Les Compotes (9 rue de Sélestat), adresse tranquille pour travailler ou bouquiner, tout en sirotant un chocolat chaud réconfortant. Ici, chaque produit est sélectionné avec soin, tandis que la boutique propose les créations de divers(es) artisan(e)s locaux/ales. Gourmandises, illustrations ou cosmétiques, le choix est large et les étagères pétillent. À ne pas manquer.

17h – Quelques bonnes adresses, entre confections locales et invitations au rêve

Et pour continuer à remplir son sac de délicieux mets, on a testé (et approuvé) plusieurs adresses de choix. Pour les amateurs/rices de thé, Thématis (38 route du Polygone) propose des dizaines de thés sélectionnés ou créés avec amour par Sükrân, ainsi qu’une épicerie fine. Voyage olfactif garanti.

Toujours pour les assoiffé(e)s mais dans un autre registre, la brasserie Bendorf (114 rue Jean-Jaurès) propose une panoplie de bières locales, conçues de manière écologique et surtout, avec passion. Et pour inonder plus encore nos papilles de bonheur, Oma Augusta (52 route du Polygone) est une épicerie fine axée sur la gastronomie, le partage et les saveurs inoubliables.

Pour décorer son corps avec des motifs floraux en finesse, ou divers ornements délicats, le salon de tatouage Chair de fleur est le petit cocon idéal, tenu par les douces Anh et Ambryon. Et pour s’envoler vers les étoiles, la boutique Enastros (40 rue Saint-Aloïse) propose tant des idées cadeaux célestes, que des outils d’observation et des stages sur l’astronomie.

On n’oublie pas la célèbre librairie Ehrengarth (14 route du Polygone), devenue L’Indépendante, et qui ravit toujours les bibliophiles du quartier, avec une sélection aux petits oignons et des rencontres avec des auteur/rices de tous les coins. Un peu plus loin se tient Vois là (74 route du Polygone), boutique-atelier pour chopper une déco 100% homemade.

18h – Le Neudorf, royaume de la bibine

Les poches remplies de belles trouvailles, il est l’heure de lever le pied ! Direction Le Grognon (2 rue Léon-Dacheux), institution neudorfoise, pour déguster des bières du monde pendant une soirée jeux, un concert ou encore un blindtest.

Autre option de qualité, Bibine et Pinard (2a place du Marché), bistrot et cave à bière comptant plus de 450 bières artisanales dans les stocks, histoire de ne plus savoir où donner de la tête.

Et pour s’octroyer une petite visite au milieu des bâtiments colorés Nolistra, la brasserie Roue libre (17 route de Vienne) est le point de chute immanquable. Le pub propose de déguster les créations houblonnées concoctées sur place, le tout dans un lieu inspiré de l’univers du vélo et du brassage.

19h – La nuit tombe, le bassin d’Austerlitz s’illumine

Quand le soleil se couche, les abords de Rivetoile (3 place Dauphine) et de l’UGC Ciné Cité (25 avenue du Rhin) prennent des allures féeriques. À condition de grimper les énigmatiques marches des ponts, il est possible d’admirer les reflets du crépuscule sur le bâtiment de la médiathèque Malraux, tandis que les restaurants en bas de l’ancien bâtiment d’armement Seegmüller et les grues de l’époque s’illuminent.

Entre passé et modernité, le lieu est empreint de son histoire portuaire, qui nous fait des clins d’œil à tout-va au bord de l’eau. Bref, le bassin d’Austerlitz la nuit, c’est un peu un moment suspendu dans le temps, parfait pour se balader avant d’aller dîner.

Neudorf (21)
© Marie Goehner-David / Pokaa

20h - Ambiance feutrée ou vibe exotique : c'est l'heure de dîner !

Au Neudorf, manger, c’est voyager. On reprend notre périple avec, par exemple, le restaurant Bol’inn (2 rue de la Colonne) qui propose divers bols asiatiques réconfortants, du banmian aux soupes de nouilles, dans une ambiance cocon. On change de continent avec le restaurant À l’Orientale (61 rue Saint-Aloïse), qui, quant à lui, propose des couscous de tradition à tomber. 

Côté cuisine locale, pour une soirée animée, on se précipite au Blue note Café (1 place Dauphine). On pourra y remplir son estomac en profitant de l’ambiance festive, grâce aux différents concerts et expositions qui prennent place toute l’année. On n’oublie pas de goûter au fameux Blue Burger, plat signature qui régale tant les yeux que les papilles. Un peu plus loin, il y a également la Péniche Mécanique (presqu’île Malraux), qui propose régulièrement de soirées stand-up, des concerts ou autres joyeusetés.

Enfin, Samir nous accueil au restaurant Le Chapitre (95 rue de Bâle), pour déguster une cuisine de marché et de saison, dans une ambiance cosy. Certifié Maître restaurateur, l’établissement propose un repas en trois « chapitres », à savourer ou à dévorer !

21h - Et pour finir la soirée ?

En se baladant, on est passé devant le Taps Scala et l’UGC Ciné Cité, qui ne manquent pas d’options pour profiter d’un spectacle ou se faire une bonne toile. Et bonne nouvelle pour les mélomanes, le Neudorf regorge d’options, puisque la Cité de la musique et de la danse (1 place Dauphine), c’est-à-dire le conservatoire de Strasbourg, propose régulièrement des concerts. Orchestre symphonique, récital d’orgue ou musiques anciennes, il y a de quoi combler les plus féru(e)s.

Si les basses, la bière et les pogos vous branchent plus, il faut se diriger vers La Maison bleue (3 rue de Guebwiller) qui fait vibrer les Strasbourgeois(es) toute l’année. Métal, rock, mais aussi rap ou pop, il y en a pour tous les goûts !

C’est terminé pour cette balade au Neudorf. On espère vous avoir fait (re)découvrir des bonnes adresses et des coins de paradis ! On vous dit à bientôt pour une autre aventure. 

Neudorf (18)
© Marie Goehner-David / Pokaa

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Commentaires (7)

  1. Super article sur ce joli quartier de Neudorf ! Seul bémol, la librairie Ehrengarth est fermée, elle est la librairie L’Indépendante depuis le 1er mai 2023! 😊

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