Ce lundi 20 septembre, le conseil municipal strasbourgeois opère son grand retour. Une nouvelle année pour la mandature écologiste, après une découverte pas toujours apaisée des arcanes du pouvoir. Puisqu’il n’est pas toujours évident de savoir qui est qui, entre la Ville, l’Eurométropole, la Collectivité européenne d’Alsace, la Région et la Préfecture, on a ainsi décidé de réaliser un petit kaléidoscope des personnalités politiques locales que l’on suivra cette année 2022.
À la Ville
Jeanne Barseghian, maire (EELV)
Celle qui a remporté l’élection de juin dernier, pour nous gouverner tous et toutes. Depuis le 28 juin 2020, Jeanne Barseghian est en effet maire de Strasbourg. Une fonction nouvelle pour celle qui sortait d’un mandat de conseillère municipale dans la majorité de Roland Ries. Elle en avait profité pour s’engager sur des sujets tels que la politique zéro-déchet et zéro gaspillage, la transition énergétique et l’économie sociale et solidaire, mais encore contre le GCO et l’arrêté anti-mendicité. Aujourd’hui, à la tête de notre ville, elle lance de grands plans structurants – comme les plans Climat, Canopée, Piéton et bientôt stationnement –, afin de se donner les moyens de poursuivre sa politique de transformer l’espace urbain et redéfinir les usages des Strasbourgeoises et des Strasbourgeois.
>> Pour aller plus loin : « À la rencontre de Jeanne Barseghian, candidate EELV aux municipales de Strasbourg »
Syamak Agha Babaei, premier adjoint (EELV)
Dans sa tâche de diriger la Ville, Jeanne Barseghian s’aide de son équipe de 19 adjointes et adjoints, ainsi que de ses conseillers municipaux. Parmi eux, son bras droit, premier adjoint et Mr. Technique de la mandature : Syamak Agha Babaei. En parallèle de sa carrière politique, il est également médecin urgentiste depuis 2007. Comme Jeanne Barseghian, il faisait partie de la majorité de Roland Ries. Il était même vice-président en charge de l’habitat sous la précédente mandature de l’Eurométropole. En tant que premier adjoint, il s’occupe désormais des questions budgétaires et financières. Mais également des marchés publics et des principes et orientations de la politique des achats.
>> Pour aller plus loin : « 4 questions pour comprendre le budget 2021 de la Ville de Strasbourg »
Jean-Philippe Vetter, conseiller municipal d’opposition et chef du groupe LR
Lors de chaque conseil municipal, la majorité écologiste doit faire face à une opposition bien plus rodée qu’elle au fonctionnement politicien. L’une de ses voix les plus fortes ? Jean-Philippe Vetter. Candidat aux dernières élections municipales, il avait fini par nouer une alliance avec Alain Fontanel. À nouveau dans l’opposition, comme durant le précédent mandat de Roland Ries, il continue ainsi de se positionner comme le chantre du renouvellement de la politique, en la pratiquant de façon non-austère. Depuis le 28 juin dernier, tout pile un an après la défaite des municipales, il est largement élu conseiller départemental à la CeA avec sa binôme Anne Tenenbaum, dans le canton de la Robertsau.
>> Pour aller plus loin : « À la rencontre de Jean-Philippe Vetter, candidat LR aux municipales de Strasbourg »
Alain Fontanel, conseiller municipal d’opposition et chef du groupe LREM-Agir
L’une des têtes les plus connues de la politique strasbourgeoise ces dernières années. Alain Fontanel était premier adjoint de Roland Ries lors du mandat de ce dernier de 2014 à 2020, en charge de la culture. Six ans avant, il était déjà adjoint de Roland Ries, cette fois-ci en charge des finances. Durant ces douze ans, il a marqué la ville de Strasbourg. En s’impliquant notamment dans les projets de nouveaux quartiers COOP et Archipel, dans la refonte des bains municipaux ou encore dans le développement de la culture strasbourgeoise. Désormais dans l’opposition, et très discret, il dirige la Commission des finances, créée par les écologistes.
>> Pour aller plus loin : « À la rencontre d’Alain Fontanel, candidat LREM aux municipales de Strasbourg »
Catherine Trautmann, conseillère municipale « d’opposition » et cheffe du groupe PS
Ancienne maire de Strasbourg de 1989 à 1997, puis de 2000 à 2001, elle a également été députée européenne, de 2004 à 2014. Mais également ancienne ministre de la Culture et de la Communication sous le gouvernement Jospin, et ancienne secrétaire d’État aux personnes âgées et handicapées sous le gouvernement de Michel Rocard. Alors qu’elle n’avait pas prévu de participer à la course à la mairie strasbourgeoise, elle remplace Mathieu Cahn et prend la tête de la liste PS. Après une non-alliance au second tour avec Jeanne Barseghian, elle échoue à la quatrième place de l’élection. Juste avant le premier conseil municipal, elle finira par s’associer à la nouvelle maire. Désormais, pas vraiment dans l’opposition, mais pas vraiment dans la majorité non plus, on ne sait jamais réellement où se trouve le groupe socialiste.
>> Pour aller plus loin : « Municipales 2020 : Catherine Trautmann remplace Mathieu Cahn en tête de liste du PS »
À l’Eurométropole
Pia Imbs, présidente (sans étiquette)
Après les élections municipales du 28 juin 2020, un réel changement de tête s’opère alors à l’Eurométropole. Pour remplacer Robert Hermann, trois femmes forment une gouvernance : Pia Imbs, présidente, Danielle Dambach et Jeanne Barseghian, présidentes déléguées. Économiste de formation et de métier avant de s’engager en politique, Pia Imbs est également maire de Holtzheim depuis 2012. Durant ses deux mandats, elle a œuvré à ce que sa commune soit reconnue pour ses efforts concernant l’écologie. À la tête de l’Eurométropole de Strasbourg, Pia Imbs tente désormais de rassembler les maires autour d’un projet commun. Ce dernier a comme piliers l’écologie, la solidaire et la démocratie.
Danielle Dambach, présidente déléguée (EELV)
Avec Jeanne Barseghian et Pia Imbs, Danielle Dambach forme ainsi la troisième partie du trio gouvernant l’Eurométropole de Strasbourg. Depuis 2018, elle est également la maire de Schiltigheim. Elle se retrouve en outre réélue dès le premier tour des municipales le 15 mars 2020 et continue ses politiques de développement écologiques de sa ville. À l’Eurométropole, elle s’implique notamment dans des projets tels que l’Agence du Climat, créée en mars dernier.
À la Collectivité européenne d’Alsace (CeA)
Frédéric Bierry, président (LR)
Le 1er janvier 2021, l’Alsace est rentrée dans une nouvelle ère. Plus de Haut-Rhin ni de Bas-Rhin. À la place, bienvenue à la Collectivité européenne d’Alsace. Cette nouvelle entité, fusion des deux départements alsaciens, a vu ses premiers représentants élus le 28 juin dernier, lors des élections départementales. Son premier président ? Frédéric Bierry. Politique depuis toujours, il devient maire de Schirmeck, dans la Vallée de la Bruche, de 1995 à 2015. Il occupe ensuite la fonction de conseiller départemental du Bas-Rhin jusqu’en 2020 et la création de la CeA. Le 28 juin dernier, il se retrouve largement réélu dans le canton de Mutzig. Il incarne désormais cette nouvelle entité politique, qui se veut extrêmement ambitieuse. Et qui aura fort à prouver qu’elle n’est pas qu’une onéreuse poudre aux yeux.
>> Pour aller plus loin : « La Collectivité européenne d’Alsace : vraie opportunité pour notre territoire ou onéreuse poudre aux yeux ? » et « Élections départementales : la droite et les écologistes sortent gagnants à Strasbourg »
À la Préfecture du Bas-Rhin
Josiane Chevalier, préfète
La Préfecture du Bas-Rhin a à sa tête Josiane Chevalier depuis le 16 février 2020. Avant ce poste, la haute-fonctionnaire a d’abord réalisé un tour de France des préfectures. Elle a en effet été préfète du Tarn en 2012, des Pyrénées-Orientales en 2014, de l’Essonne en 2016 et enfin de Corse-Sud en 2018. Désormais à Strasbourg, elle et Jeanne Barseghian à la Ville cultivent des relations tendues, résultant en une absence de dialogue entre les deux parties. A contrario, la Préfecture et la CeA fonctionnent main dans la main, comme on a pu le voir dans la crise sanitaire, avec la mise en place rapide du vaccinodrome au sein de l’hôtel du Département.
À la Région
Jean Rottner, président (LR)
Depuis la loi NOTRe du 7 août 2015 sous le mandat de François Hollande, l’Alsace se trouve dans une nouvelle région, nommée Grand Est. Après des régionales marquées dans la région par le gros score du FN de l’époque, à la tête de la région se trouvait d’abord Philippe Richert, élu en janvier 2016. Sauf que, un an plus tard, il décide de se retirer de la vie politique et c’est Jean Rottner, maire de Mulhouse, qui reprit le siège vacant et devint le président. Le médecin-urgentiste de profession s’est alors beaucoup fait remarquer pendant la crise du Covid, n’hésitant pas à critiquer la gestion de la pandémie par le gouvernement français. Largement réélu président du Grand Est après les régionales du 28 juin dernier, il cimente un peu plus la place de la région comme bastion de la droite.
>> Pour aller plus loin : « À Strasbourg, les 20 et 27 juin, c’est les régionales. À quoi servent ces élections ? »