C’est lundi, le temps est gris et tu as oublié ton parapluie. Pour te protéger du crachin du matin, tu te mets dans le tram, formidable outil strasbourgeois, qui te fait découvrir de nouvelles odeurs du corps humain en heures de pointe. Le tram est souvent un sujet de débat, notamment par rapport à sa gratuité éventuelle. Et si on se fie aux premières conclusions d’un groupe de travail chargé par l’Eurométropole, la gratuité totale n’est pas pour tout de suite. Par contre, la gratuité des transports en commun lors des pics de pollution commencer à être envisagée.
La gratuité des transports en commun à Strasbourg, un serpent de mer
Si Dunkerque avait lancé le débat en mettant en place la gratuité des transports en commun pour tous, le sujet n’est pas à l’ordre du jour à Strasbourg. Lorsque les pics de pollution frappaient la ville cet été, la ville n’a pas tout de suite envisagé une gratuité pendant ces jours-là, privilégiant des tickets à tarif unique. En revanche, pour les soldes, aucun souci de gratuité.
Dès lors, il n’est pas surprenant de voir que cette prérogative ne soit pas celle retenue par le groupe de travail formé pour étudier le sujet, et qui a rendu ses premières conclusions le 25 octobre dernier. Principale raison : le prix. En effet, une telle mesure coûterait 70 millions à l’Eurométropole. Quasiment le coût des travaux du bâtiment de Sciences Po Strasbourg…
D’autres mesures avancées
Toutefois, si cette gratuité pour tous semble être repoussée jusqu’à la Saint-Glinglin, trois autres propositions ont été avancées par le groupe de travail. Tout d’abord, et c’est sans doute la plus importante, la gratuité des transports en commun lors des pics de pollution est préconisée ! Mesure incitative pour les mobilités douces, alors que l’on sait que Strasbourg est facilement vulnérable à la pollution et aux pics de chaleur, elle serait désormais applicable dès le premier jour d'”alerte”, au lieu du deuxième habituellement.
Par la suite, le groupe de travail vise les jeunes en préconisant la gratuité des bus scolaires pour les sorties, mais également celle des transports en commun pour les moins de 12 ans, 16 ans ou même 18 ans. Toujours dans le but de changer les habitudes des adultes de demain, dans une ville qui prône depuis des années un bouleversement de notre rapport à la mobilité. En outre, cela ne représenterait pas un trop manque à gagner pour la CTS.
Enfin, dernière mesure préconisée mais non la moindre, la refonte de ce qu’on appelle la tarification solidaire. Dans l’idée d’être plus juste et équitable, l’idée serait de l’indexer à l’inflation – la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix – et surtout de l’ajuster régulièrement. L’Eurométropole est sur la bonne voie puisque, pour la première fois depuis 2010, elle a cette année ajusté cette tarification solidaire.
Les premières conclusions amorcent un petit changement dans la continuité concernant les transports en commun strasbourgeois. Si la gratuité pour tous n’est clairement pas pour aujourd’hui, des pistes nécessaires ont néanmoins été dégagées. Reste à voir la forme que prendra leur délibération. Pour cela, un peu de patience : ça arrive fin novembre.
Il me semble bien avoir bénéficié d’une journée de gratuité (un vendredi au mois de juin ?) lors d’un pic de pollution…et cela me paraît être une mesure incitative plus qu’intelligente pour penser tram et donc limiter les trajets en voiture sur Strasbourg …
Bonjour et merci de votre commentaire
Il est dit dans l’article que généralement la gratuité est mise en place à partir du deuxième jour sous le pic de pollution. Cette préconisation prévoit d’instaurer la gratuité dès le premier jour.
Par ailleurs effectivement la mesure va dans le bon sens, particulièrement si la préconisation pour les jeunes est suivie. Maintenant il s’agit de voir les délibérations fin novembre.