Après 12 années sous le règne du roi Roland, le trône de Strasbourg se libère et les prétendants sortent désormais à visage découvert. Ce 15 et 22 mars, le ou la prochaine(e) Maire de Strasbourg sera élu(e). Un vote qui ne changera pas forcément le monde dans lequel nous vivons, mais qui par contre peut changer le visage de nos rues, de nos nuits et de ce qui rythme notre quotidien. Le résultat de ces élections municipales marquera le début d’une nouvelle histoire pour la ville et ceux qui l’habitent. C’est donc tout naturellement qu’on s’est décidé à vous présenter les candidats à notre belle mairie, pour que vous puissiez y voir plus clair. Aujourd’hui : Alain Fontanel, candidat La République en Marche (LREM).
Alain Fontanel en quelques mots
- Il a 51 ans. En octobre 2019 il se déclare candidat aux élections municipales de Strasbourg. Il reçoit l’investiture de La République en Marche, le parti d’Emmanuel Macron, président de la République.
- Dans sa liste se trouve notamment le tandem Coopérative/Génération.s Paul Meyer (15ème place), adjoint au maire chargé du numérique, et Jean-Baptiste Gernet (23ème place), adjoint au maire chargé des mobilités alternatives et de la vie fluviale.
- En 2008, il est 35ème sur la liste victorieuse menée par Roland Ries et devient 4ème adjoint au maire, chargé des finances. Depuis 2014, il est premier adjoint, chargé de la culture et du patrimoine. Il est également président de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS).
- Il s’est énormément impliqué sur des projets de nouveaux quartiers COOP et Archipel, dans la refonte des bains municipaux ou encore dans le développement de la culture strasbourgeoise.
Sa vie
Alain Fontanel est né en 1969 au Mesnil-Saint-Denis dans les Yvelines, mais il passe sa jeunesse à Strasbourg, et plus particulièrement dans le quartier des Maraîchers à la Robertsau. Cet élève de Branly, puis du Collège et Lycée Kléber, part ensuite à Sciences Po Strasbourg et finit diplômé de Sciences Po Paris. Il termine à Dauphine, avec un DEA en économie internationale. Il part par la suite au Vietnam en 1992, pour quelques semaines, l’occasion pour lui de découvrir un engagement humanitaire.
« L’engagement politique est d’abord venu sur le terrain humanitaire au Vietnam en créant une association avec des copains. A la fois avec Médecins du monde et cette association-là qui s’appelait Dictionnaire et pots de peinture et qui faisait des cours de français et de la rénovation d’hôpitaux et de dispensaires. »
Par la suite, il restera dix ans supplémentaires au Vietnam, de 1993 à 2003. Il occupera le poste d’enseignant d’économie avant de devenir responsable de l’antenne française d’assistance à la transition économique du Vietnam. Il a, durant cette période, accompagné des réformes fiscales et des entreprises publiques, tout comme à la mise en place d’un système de protection sociale.
Il revient à Strasbourg en 2003. Il sort diplômé de l’ENA en 2007 où il côtoiera pendant un an Sylvain Waserman, vice-président de l’Assemblée nationale et actuellement député de la 2ème circonscription du Bas-Rhin sous l’étiquette LREM. Cette même année 2007 est celle où il rencontre Roland Ries, qui lancera sa carrière politique.
Grand amateur de littérature, et notamment celle Ismaïl Kadaré, un auteur albanais qui écrit sur l’Albanie contemporaine et aussi sur la mythologie ottomane autour de l’Albanie, ndlr, il va souvent au théâtre ou à l’opéra, quand il n’est pas devant Le Bureau des Légendes ou Homeland. Et s’il n’était pas homme politique et candidat à la mairie de Strasbourg, Alain Fontanel aimerait être animateur radio, ou encore archéologue. Il s’est d’ailleurs senti comme un enfant lorsque des découvertes archéologiques ont été réalisées sur les chantiers de l’extension du tram vers Koenigshoffen.
« Je l’ai fait un peu [animateur radio] quand j’étais jeune. C’est un métier que je considère comme important, avec un rapport à la voix qui est très riche et qui est entièrement coupé de l’image, qui peut fausser les impressions que l’on a d’une personne.”
Son parcours politique
Alain Fontanel est, avant de passer à LREM, un ancien du Parti Socialiste. En effet, il adhère au PS en 1986. Lorsqu’il rencontre Roland Ries, celui-ci le met à la 35ème place sur sa liste pour les municipales de 2008. Le futur ancien maire de Strasbourg lui donne par la suite la gestion des finances de la Ville en tant que 4ème adjoint, mais aussi, avec Jacques Bigot, celle de la Communauté urbaine de Strasbourg.
La même année, il devient le secrétaire national du PS à l’animation des fédérations. De 2011 à 2012, il est directeur de la tutelle de la fédération héraultaise du parti. De 2012 à 2014, il exerce une mission similaire dans la fédération du Pas-de-Calais. Il est également conseiller politique d’Harlem Désir lorsque celui-ci est Premier secrétaire du PS, à savoir entre 2012 et 2014. Tout comme il est conseiller régional d’Alsace de 2010 à 2015.
Difficile de trouver quelconque détracteur à l’étoile montante du PS à ce moment-là, considéré comme le fils spirituel de Roland Ries et réputé pour sa gestion efficace des dossiers, particulièrement au niveau financier. Il n’est pas très étonnant qu’il soit désigné 1er adjoint par Roland Ries, lorsque celui-ci l’emporte à nouveau en 2014. Alain Fontanel se retrouve désormais en charge de la culture et du patrimoine.
Néanmoins, en 2017, à seulement cinq jours du premier tour de la présidentielle, et malgré la victoire de Benoît Hamon à la primaire de la gauche, il décide d’apporter son soutien à Emmanuel Macron. Rebelote pour les législatives, organisées peu de temps après : huit jours avant le premier tour il adhère à La République en marche et quitte le PS. Par la suite, en janvier 2018, il intègre le bureau exécutif de LREM en tant que délégué au « mieux-vivre », dans l’équipe de l’alors secrétaire général du parti : Christophe Castaner.
Enfin, en octobre 2019, il se déclare candidat aux élections municipales de 2020 à Strasbourg et reçoit l’investiture de LREM. François Loos, ancien ministre et ancien député, tête de liste aux élections municipales de 2014 à Strasbourg et membre du Mouvement radical, social et libéral (MRSL) lui apporte son soutien, tout comme Laurine Roux, la cheffe de fil du MRSL. Ils ne sont pas les seuls à rallier Alain Fontanel puisque les hamonistes Jean-Baptiste Gernet et Paul Meyer sont sur sa liste pour les municipales, et il est soutenu par le MoDem local ainsi que le micro-parti de centre-droit Agir, le parti de Fabienne Keller.
Ses actions politiques
- Les nouveaux quartiers
Alain Fontanel s’est grandement impliqué dans les nouveaux quartiers strasbourgeois, que ce soit le quartier d’affaires du Wacken ou la COOP au Port du Rhin. Pour le premier, nommé Archipel, c’est l’ambition d’un véritable centre névralgique de la vie d’affaires strasbourgeois. Après un nouveau Parc des Expositions, l’arrivée de Puma et d’Adidas ainsi que la nouvelle SIG Arena, il y a hôtel 4 étoiles, un restaurant panoramique et 80 appartements-hôtels qui vont s’installer sur les prochains décombres du Maillon. Ce dernier a désormais changé de place, mais reste dans le même quartier, au cœur des institutions européennes.
Pour le second, quartier historique de Strasbourg, c’est l’ambition de bâtir des circuits plus courts dans la manière de consommer, mais également de travailler. Afin d’incarner une sorte de nouvelle ville dans la ville, tournée vers l’Allemagne et innovante. C’est un projet ambitieux et très important pour Alain Fontanel et la ville de Strasbourg, qui fondent beaucoup d’espoir là-dessus.
- La culture et le patrimoine
En tant que premier adjoint, chargé de la culture et du patrimoine, Alain Fontanel a forcément beaucoup œuvré dans ces domaines-là. Il s’est engagé pour obtenir le classement de la Neustadt au patrimoine mondial de l’UNESCO tout comme dans la rénovation des bains municipaux.
Mais le domaine de la culture plus strasbourgeoise, de terrain et de quartier lui tient tout aussi à cœur. Le choix de la nouvelle équipe de l’Espace Django, plus jeune et ambitieuse, pour rapprocher la salle de son quartier et de son territoire était risqué, mais a porté ses fruits. Mais il y a également le projet Demos, où des enfants de quartiers politiques de la ville (QPV) ont pu participer à un vrai orchestre.
« Le projet Demos, c’est un projet d’orchestre participatif avec des enfants des quartiers politiques de la ville. Des enfants qui n’avaient pour la plupart jamais eu de liens avec la musique et qui vont bientôt faire un grand concert au sein d’un orchestre. Je n’oublierai pas le regard des parents avec la fierté de voir leur enfant participer et produire ce résultat. Ce regard qui change et qui construit la confiance en soi. De savoir que l’on a pu accompagner cela, c’est un sentiment très fort. »
Vous avez désormais fait connaissance d’Alain Fontanel. Pour découvrir le prochain candidat, ce sera le lundi 10 février !
- Pour connaître la démarche de Pokaa pour les municipales, suivez ce lien
- Pour s’inscrire sur les listes électorales, voici les infos
- Le site de campagne d’Alain Fontanel
Caroline Alonso Alvarez et Nicolas Kaspar