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Ciné plus cher, retour du tram Nord et rues rallumées : ce que Strasbourg a décidé hier

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Alors que le soleil commence doucement à pointer le bout de son nez pour annoncer le printemps, Strasbourg s’éveille une nouvelle fois pour son conseil municipal. Nos élu(e)s reviennent dans l’hémicycle à seulement un an des municipales, pour affuter leurs lames et leurs éléments de langage. Quels seront les sujets les plus chauds de ta collectivité ? Des alliances inattendues bourgeonneront-elles ? Le soleil sera-t-il encore présent lorsque nos élu(e)s boucleront les débats ? Les réponses dans le récap’.

Il fait beau, les Strasbourgeois(es) se ruent à nouveau sur les quais pour profiter du soleil et le Racing tutoie les sommets européens. Pas de doute, l’hiver est presque derrière nous. Pour l’occasion, le programme du conseil municipal de ce 17 mars est plus que chargé : 56 points à l’ordre du jour, dont 20 retenus. Et pour ne pas gâcher le plaisir de passer un lundi ensoleillé enfermé dans l’hémicycle, 15 textes additionnels se rajoutent au menu.

Un ordre du jour conséquent, avec des sujets variés comme le budget, le Cosmos, le tram Nord ou encore l’éclairage public. Un menu qui pousse Jeanne Barseghian à demander une certaine « discipline dans la longueur des prises de paroles » pour ne pas finir aux aurores. On peut toujours rêver, car après 5 ans de débats et de conseils municipaux à rallonge, on commence à bien connaître le déroulement des opérations.

conseil municipal hémicycle
© Live Conseil municipal de Strasbourg / Capture d'écran
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Le sujet chô : l'éclairage public rallume les débats

C’est l’un des sujets politiques strasbourgeois les plus chauds en ce moment : la politique d’extinction partielle de l’éclairage public décidée par la municipalité en mars 2023. Pour rappel, 30,9% des luminaires de la ville sont éteints entre 1h et 5h du matin. Le reste, soit près de 70%, et notamment les grands axes routiers et cyclables, la Grande-Île ou le quartier autour de la gare, reste éclairé toute la nuit.

Néanmoins, le sujet est éminemment politique, et il ne se passe pas un conseil municipal sans que l’opposition revienne sur cette décision, mettant en avant le sentiment d’insécurité des habitant(e)s, et particulièrement des Strasbourgeoises. De plus, l’opposition profite que des villes comme Bordeaux [à majorité écologiste, ndlr] soient revenues sur leur politique d’extinction de l’éclairage public pour pousser la municipalité à rallumer toutes les lumières.

Après plusieurs actions médiatiques, notamment le 8 mars dernier, c’est tout le groupe Centristes et Progressistes qui a déposé une résolution nommée Après Bordeaux, Strasbourg aussi rallume l’éclairage public ! Pierre Jakubowicz déplore « une décision radicale et largement contestée à Strasbourg », venue causer de « l’insécurité dans l’ensemble de nos quartiers », tout en excluant de l’espace public « les Strasbourgeois, en particulier les Strasbourgeoises ».

L’extinction de l’éclairage public est un point noir selon l’élu, qui souhaite, comme a pu le faire la mairie écologiste de Bordeaux, « rallumer l’éclairage public à Strasbourg, partout, pour toutes et pour tous ». De son côté, Pernelle Richardot (PS) déplore un éclairage « au coup par coup » et « une certaine ségrégation de l’espace public », tandis que Jean-Philippe Vetter (LR) assène qu’il y a « des problèmes de sentiment d’insécurité, depuis la nuit des temps ».

Qu’on puisse se sentir en insécurité, je l’entends, mais dire qu’il y a une hausse de l’insécurité, c’est factuellement faux.
Jeanne Barseghian
Marché de Noel 2024 décorations Petite France nuit
© Wilfried Rion / Pokaa

Côté majorité, c’est Pierre Ozenne qui prend la parole pour une longue intervention, rappelant les politiques mises en place, avec 1 million par an investis pour atteindre l’objectif d’un équipement 100% LED en 2030. Il explique également les ajustements réalisés par la majorité sur le secteur de la Krutenau, avec quatre rues supplémentaires rallumées entre 1h et 5h du matin : Jacques-Peirotes, Berne, Soleure, et Renard-Prêchant.

Ensuite, il affirme que « c’est bien Bordeaux qui est en train de s’aligner sur le dispositif de Strasbourg, pas l’inverse », et rappelle que « l’extinction de nuit n’a pas de couleur politique ». Il termine sur le fait que le dispositif est « équilibré mais pas figé », annonçant une probable nouvelle adaptation de la mesure dans le courant de l’été.

Jeanne Barseghian conclut le débat passablement fatiguée : « Ce que je trouve profondément fatigant, c’est la caricature. On n’a pas fait n’importe quoi, on a négocié ces mesures avec la préfecture et les centres de secours. Toute la ville n’est pas éteinte toute la nuit et en soirée. » Finalement, la résolution est rejetée, à 41 voix contre et 16 pour. Mais le sujet n’a pas fini de faire des étincelles, à un an des municipales.

nuit soirée gutenberg
© Hugo Favre - Napoli / Pokaa

Le décryptage : pourquoi le tram Nord s’arrête-t-il encore en plein conseil municipal ?

Un sujet qui n’en finit pas : après le retour du tram Nord dans les discussions le mois dernier, deux mois après le coup de tonnerre de l’avis négatif de la commission d’enquête publique, il effectue un nouvel arrêt ce 17 mars en fin de conseil.

En premier lieu, parce que plus de 50 000 habitant(e)s de l’Eurométropole ont reçu aujourd’hui par courrier une invitation à participer à la convention citoyenne sur le sujet, qui va réfléchir sur le futur du tracé, qui passera peut-être par le site de la Brasserie de l’Espérance.

Surtout, parce que l’opposition, une fois encore unie, a remis le sujet sur la table.

L’opposition veut officiellement prendre en compte l’avis négatif de l’enquête publique

En effet, une résolution a été déposée par tous les groupes d’opposition – surnommée avec malice « l’union sacrée » par Jeanne Barseghian. Intitulée Adoption du bilan d’enquête publique sur le projet tram Nord, elle demande le vote d’une délibération prenant acte des conclusions de l’enquête publique, pour qu’elles soient intégrées dans les futures prises de décision.

L’enquête publique a été le seul moment où vous n’avez pas été juge et partie.
Pierre Jakubowicz

Niveau arguments, l’opposition appuie beaucoup sur le fait que 100 personnes tirées au sort ne peuvent pas remplacer 7 000 avis exprimés. Pour Catherine Trautmann, la majorité veut se « soustraire à cette obligation politique et éthique » ; l’ancienne maire de Strasbourg déplore une « décision autoritaire » et « une démarche qui a besoin de légitimité ». Elle évoque aussi le comité transpartisan des élu(e)s mis en place, qui n’a « aucune valeur parce que les groupes d’opposition n’y siègent pas » [un choix de l’opposition, ndlr].

Pierre Jakubowicz ne fait de son côté pas confiance à la convention citoyenne : « Nous n’avons rien à attendre du processus que vous êtes en train de mettre sur les rails. » Jean-Philippe Vetter blâme lui la majorité : « Tout le mérite vous revient d’avoir fait capoter le projet. » Enfin, Rebecca Breitmann et Nicolas Matt critiquent la dépense de 500 000 € pour la convention citoyenne, qui fait perdre 1 an dans la prise de décision, et qui aurait pu être utilisée autrement.

opposition municipale
© Nicolas Kaspar / Pokaa

La majorité tance l’opposition, accusée de « refaire le match, encore et encore et encore »

Du côté de la majorité, Jeanne Barseghian se veut offensive, et attaque frontalement son opposition : « On sent que vous êtes embarrassés : vous ne pouvez pas dire qu’on est dans une obstination dogmatique puisque nous avons écouté cet avis défavorable. Vous ne pouvez pas aller sur le terrain des propositions parce que ça ferait voler en éclats votre unité de façade. » Un argument également repris par Alain Jund, qui déclare : « Vous n’êtes d’accord que sur l’immobilisme. »

La convention citoyenne, ce n’est pas une schnaps idée de Jeanne Barseghian, mais bien un processus éprouvé au niveau national et local.
Jeanne Barseghian

Sur le caractère supposément légal de valider par une délibération le bilan de l’enquête publique, Jeanne Barseghian rappelle que délibérer sur un bilan d’enquête publique n’est nécessaire que quand la collectivité souhaite passer en force après un avis défavorable.

De son côté, Benjamin Soulet rappelle que 1/3 des 7 000 avis étaient favorables, mais également que les contributions ont forcément été prises en compte, puisque les commissaires enquêteurs s’y sont fiés pour émettre leur avis défavorable. Pour conclure, Jeanne Barseghian explique : « On n’allait pas se précipiter pour déposer un nouveau dossier d’enquête publique, à quelques mois des élections. Il y aura donc bien dans le prochain mandat un nouveau dossier de déposé. Et nous aurons largement l’occasion d’en reparler. » Ça, ça ne fait aucun doute. En attendant, la résolution est rejetée.

parc Haguenau tram nord
© Dossier d'enquête publique / Capture d'écran

Ce qui va changer pour Strasbourg et les Strasbourgeois(es)

Les prix des billets augmentent au Cosmos

Depuis ses débuts en juin 2023, l’aventure spatiale est rude pour le « projet augmenté » vanté par la municipalité lors de son choix en avril 2022. Le Cosmos a en effet perdu 104 000 € en 2023, et est même déficitaire à hauteur de 113 000 € en juillet 2024. Ce, malgré les 450 000 € de subventions, dont 330 000 € de la Ville. Ainsi, la municipalité avait annoncé que les tarifs des places allaient probablement augmenter, une potentialité devenue réalité ce 17 mars.

Concrètement, s’ils sont toujours plus bas que l’ensemble des tarifs des cinémas strasbourgeois, les nouveaux prix sont les suivants :

  • Le tarif plein augmente d’1€, étant désormais de 9€,
  • Le tarif réduit augmente d’1,50€, s’établissant à 6,50€,
  • Pour les moins de 14 ans, le prix passe lui de 3€ à 4,90€.
tarifs cinéma strasbourg
© Délibération Ville de Strasbourg / Capture d'écran

Les débats n’ont pas fait des ravages lors de ce conseil municipal. Alors que Catherine Trautmann avait retenu le point, elle n’est pas présente lorsque le sujet est abordé. Heureusement, Yasmina Chadli prend la parole pour ne pas que le sujet soit tout de suite voté : « Avoir un cinéma municipal, c’est un choix politique : affirmer que la culture n’est pas une marchandise comme une autre»

On n’est pas encore tout à fait au point au niveau d’une programmation reconnue et de qualité.
Catherine Trautmann
cinémaodyssée
© Mathilde Piaud / Pokaa

Une fois revenue en séance, l’ancienne maire de Strasbourg explique que son groupe s’abstiendra lors du vote. Finalement, tout le monde réapparaît, ressortant sans doute du buffet, avec Nicolas Matt (Ensemble pour la République) s’inquiétant de la baisse d’attractivité pour les scolaires, au vu des augmentations de tarifs. Jean-Philippe Vetter souhaite quant à lui qu’on puisse comprendre d’un coup d’oeil les horaires et les films à l’affiche du Cosmos.

La nouvelle grille tarifaire sera appliquée à compter du 2 avril 2025. En plus, la Ville va également attribuer une subvention de 266 264,60 € pour les trois dernières années du contrat la reliant au Cosmos, tout en annonçant déjà prendre de futures mesures d’économie budgétaire, sans les expliciter. Le point est finalement adopté à 40 voix pour et 6 abstentions (celles du groupe socialiste + Elsa Schalck et Jean-Philippe Vetter), tandis que le groupe Centristes et Progressistes n’a pas pris par au vote.

cinema-odyssee-cosmos
© Pokaa

Le centre socioculturel (CSC) de l'Elsau en grande difficulté

À travers un sujet sur l’ajustement du tableau des emplois, le conseil municipal est revenu sur une affaire brûlante de la semaine dernière : le placement en liquidation judiciaire de l’association gestionnaire du centre socioculturel de l’Elsau. Avec une conséquence dramatique : la fin temporaire de la structure, plus que cinquantenaire.

Côté habitant(e)s, une pétition est lancée pour s’opposer à la fermeture. Côté Ville, elle a rapidement réagi le 11 mars dernier, rappelant qu’un audit, rendu en avril 2024, « a mis en évidence des éléments ne permettant plus de garantir le bon usage des fonds publics, soit 90% du budget annuel du centre ». Ainsi, comme elle l’affirme dans un communiqué, elle a pris quelques décisions :

  • Une plainte au pénal pour abus de confiance et corruption, afin de signaler une gestion non conforme des fonds publics.
  • La non-reconduction de l’agrément et l’arrêt des financements publics.
  • La demande de désignation d’un administrateur provisoire pour continuer les activités pour les habitant(e)s et le maintien des emplois entre décembre et février.

Depuis ce lundi, les services de la Ville de Strasbourg prennent d’ailleurs en charge l’accueil périscolaire des élèves des écoles élémentaires du quartier. Enfin, le conseil municipal a décidé de la création de trois postes pour créer une nouvelle structure socioculturelle : un(e) chef(fe) de projet animation de la vie sociale, un(e) chargé(e) de mission familles, parentalité et liens intergénérationnels, ainsi qu’un(e) chargé(e) d’accueil et de maintenance de l’espace municipal citoyen et d’animation.

immersion quartier elsau strasbourg pokaa 17
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Le sujet est ainsi revenu en conseil municipal. Pour l’opposition, Jean-Philippe Maurer (LR) salue la conviction et l’engagement des salarié(e)s du centre socioculturel. De son côté, Pierre Jakubowicz regrette le manque de transparence : « Comment est-il possible que l’ensemble des groupes du conseil municipal n’ait pas été informé plus tôt des difficultés dont vous aviez connaissance ? Comment on n’a pas pu anticiper ? Nous avons besoin de garanties sur la continuité. »

La liquidation du CSC a été un « double choc pour les habitants » selon Catherine Trautmann, qui tient à rappeler l’importance qu’a le quartier pour son groupe politique : « Il faut que les habitants sachent qu’il y a une écoute et que mon groupe souhaite maintenir le fil du dialogue. » L’ancienne maire de Strasbourg souhaite par-dessus tout garder un lieu dynamique et de convivialité.

catherine trautmann
© Live Conseil municipal de Strasbourg / Capture d'écran

Côté majorité, Guillaume Libsig explique que la collectivité était liée « par une impossibilité de communiquer tant que le tribunal n’a pas rendu son verdict ». Il réfute également toute critique d’impréparation : « Dès cette semaine, on propose deux rendez-vous aux habitant(e)s, un le mardi 18 mars à 18h au préau de l’école élémentaire Vinci, l’autre avec le liquidateur, pour rencontrer les salarié(e)s. » Il rappelle enfin que la collectivité ne peut pas faire plus vite qu’avec cette délibération, moins d’une semaine après la notification du tribunal.

Pour Hülliya Turan, élue du quartier, « c’est une vraie blessure d’avoir un acteur essentiel qui se retrouve dans cette difficulté, surtout à l’Elsau, qui connaît une transformation très forte vers un meilleur cadre de vie ». Une transformation détaillée par Benjamin Soulet, qui assène : « Nous avons fait de l’Elsau une priorité : ouverture d’un espace France services, nouvelle Maison urbaine de santé, futur centre dentaire, nouveau supermarché, nouvelle boulangerie/salon de thé, bientôt un distributeur de billets en juin 2025… »

On veut un centre socioculturel à la hauteur de ce qu’on attend pour le quartier.
Jeanne Barseghian

Pour conclure, Jeanne Barseghian tient à affirmer son « soutien inconditionnel aux habitant(e)s et à l’ensemble du quartier, aux salarié(e)s du CSC » et se veut déterminée : « Nous ne laisserons pas cette crise entraver la dynamique du quartier. Le travail est désormais devant nous pour porter la renaissance du projet. Cela va prendre sûrement du temps, mais plus que jamais, nous sommes mobilisés pour un bel avenir de l’Elsau. » Le point est finalement adopté à l’unanimité.

immersion quartier elsau strasbourg pokaa 5
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Le point budget : quelques chiffres dans un débat qui a eu les municipales en ligne de mire

Comme les cinq dernières années, le point le plus important de ce conseil municipal de mars est celui de l’adoption du budget. Suivant toujours le débat d’orientation budgétaire, la teneur des débats est sensiblement la même, ce qui limite drastiquement son intérêt. Ce, même si une suspension de séances a mis un peu de piment, causée par des élu(e)s de l’opposition brandissant des pancartes en soutien des forains et du maintien de la Foire Saint-Jean pour 2025 et 2026.

Le budget est pourtant important, puisque c’est la façon qu’a Strasbourg de montrer et de justifier ses orientations politiques. Mais comme c’est également une affaire de chiffres, en voici quelques-uns pour se faire une petite idée des volontés strasbourgeoises pour cette année 2025 :

  • 670,4 millions d’€, soit le montant du budget de Strasbourg pour 2025. Pour comparaison, il est en baisse par rapport à celui de 2024 (685,7 millions d’€), mais toujours plus élevé par rapport à celui de 2023 (643,1 millions d’€).
  • 142,3 millions d’€, soit l’investissement opérationnel, celui utilisé pour développer les projets. Ce montant est en hausse constante depuis le début du mandat et atteint là son plus haut, la Ville investissant pour le futur. Là-dedans, près de 62 millions d’€ sont fléchés directement dans les quartiers, tandis que le secteur de l’aménagement du territoire prend près d’un tiers des investissements.
  • 377 millions d’€, soit le montant de la dette strasbourgeoise en 2025. Une augmentation de 45 millions par rapport à 2024, et de 87,6% depuis 2021. Dans le même temps, néanmoins, la capacité de désendettement de la Ville est de 7,4 années en 2023. Un signe d’une tenue du budget, la prédiction de l’an dernier pour 2023 était de 7,7 années.
  • 27%, soit la part de la dette strasbourgeoise détenue par l’Agence France Locale, 3e prêteur des collectivités françaises en 2024.
  • 26,9%, soit la part des investissements de Strasbourg jugés favorables ou très favorables pour le climat. Un taux jugé selon l’indicateur de l’I4CE (Institute for Climate Economics), qui qualifie les impacts sur le climat de chacune des dépenses incluses dans le budget d’une collectivité. Par comparaison, l’an dernier, la part était à 26,6 %. Une (très) légère augmentation.
  • 1,9%, soit la part d’investissements strasbourgeois favorisant l’égalité de genre. Un taux en baisse par rapport à 2024, où il était de 2,4%. Dans le même temps, 70,1% des investissements sont considérés comme susceptibles d’être sensibles au genre, contre 68,7% l’an dernier. L’un dans l’autre, Strasbourg investit un tout petit plus dans des domaines susceptibles ou favorables à l’égalité de genre.
Sans titre
© David Levêque / Pokaa

Au-delà des chiffres, la seule différence avec l’an dernier a été l’arrivée prochaine des municipales, qui commencent à occuper le terrain. L’opposition, par les voix de Pierre Jakubowicz ou Jean-Philippe Vetter, ne se cache plus de son désir de prendre le trône.

Le premier contracte une dette à la nuance, déclarant : « Vous avez mis un genou à terre pour Strasbourg. Il nous appartiendra à tous de relever la ville. » Le second, premier candidat déclaré, emprunte-lui une référence à James Cameron : « L’iceberg se profile et depuis cinq ans vous jouez la même musique. Dans un an, ce sera à une nouvelle équipe de tourner le gouvernail. » Enfin, Pernelle Richardot assène de son côté : « À l’heure des bilans politiques, c’est à un dépôt de bilan qu’on assiste. »

Les seuls projets que vous aurez achevés sont ceux engagés avant vous.
Pierre Jakubowicz

Pour Jeanne Barseghian, clôturant près de 3h de discussions qui auront comme toujours tourné en rond, il s’agit aussi de faire le bilan d’une opposition « incapable de se réjouir ». Et l’édile en a une idée très claire : « Semer la confusion, conseil après conseil, sans aucune autre boussole politique que de nous critiquer et de vous opposer, sans jamais de propositions. »

Pour Syamak Agha Babaei, l’opposition manque également de prises de positions : « Quelle subvention supprimeriez vous ? Sans répondre à cette question, vous vous contentez de vos discours de chaos, qui n’apportent pas au débat. » Finalement, voté à 46 voix pour et 16 contre, ce budget 2025 n’aura pas passionné les foules. Pour le résumer, on ne le résumera pas mieux que par les mots de Caroline Barrière : « Je ne sais plus quoi dire, ni comment le dire, tant j’ai l’impression que je prêche dans le désert. » Pas mieux.

Tram croisement Homme de Fer
© David Levêque / Pokaa

Punchline battle

  • « Ce mandat est une sorte de very bad trip à la sauce strasbourgeoise », Nicolas Matt
  • « Le respect n’est pas toujours proportionnel à la hauteur des envolées », Syamak Agha Babaei
  • « Le moment du SAV, service après vert, est venu », Pierre Jakubowicz
  • « Vous êtes passés maîtres dans la fabrication de l’éco-anxiété », Catherine Trautmann
mairie punchline
© Pokaa
  • « Vous arrosez là où c’est déjà mouillé », Nicolas Matt
  • « Vous rejouez le match, mais vous restez sur le banc de touche », Benjamin Soulet
  • « 500 000 € le lâcher-prise, ça fait cher la thérapie de groupe », Nicolas Matt

Il est 22h07 lorsque ce conseil municipal du 17 mars prend fin. Un conseil qui a tourné autour du budget, avant de se diversifier sur quelques points également très politiques. Des moments annonciateurs des prochaines municipales, qui commencent doucement à rentrer dans toutes les têtes. Nos élu(e)s ont dit bye bye à l’hiver, et se retrouveront dans un Strasbourg en plein printemps, le 19 mai prochain. Avec sans doute quelques surprises, dont ils et elles seul(e)s sont capables.

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