Dans sa volonté de réduire à peau de chagrin le Département d’État depuis sa réélection en novembre, Donald Trump vise désormais à réduire le champ d’action de la diplomatie américaine, en supprimant plusieurs consulats dans des pays étrangers. En France, quatre seraient concernés… dont celui Strasbourg, présent depuis 159 ans.
« C’est un peu la douche froide. » C’est ainsi que l’association Alsace États-Unis avait vécu, en novembre dernier, l’élection de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis. Nul doute qu’elle a pris une deuxième douche froide, depuis les révélations de Politico, faites le 27 février dernier.
Le média annonçait en effet en exclusivité la volonté du président Trump de réduire drastiquement le Département d’État, lui laissant moins de diplomates, moins d’ambassades, avec un mandat plus restreint et moins de consulats.
Politico révélait ainsi que plusieurs consulats étaient visés par une fermeture, en France comme à l’étranger : Düsseldorf, Leipzig et Hambourg en Allemagne, Florence en Italie, Ponta Delgada au Portugal et Belo Horizonte au Brésil. Pour la France, ceux de Lyon, Rennes et Bordeaux sont visés… mais également celui de Strasbourg.
Le consulat de Strasbourg, plus ancien consulat américain de France
Une menace qui plane comme un vrai coup dur au-dessus de la tête du consulat strasbourgeois, qui a la particularité d’être le premier consulat des États-Unis à s’être implanté en France. Il s’est d’abord posé sur la place Broglie en 1866, mais a dû fermer ses portes en 1871, à la suite de l’annexion de l’Alsace-Lorraine.
Rouvrant ses portes en 1919 à la fin de la Première Guerre mondiale, il a dû les refermer 20 ans plus tard, en anticipation d’une nouvelle annexion de la région, cette fois-ci par l’Allemagne nazie. Finalement, depuis 1946, le consulat a repris ses activités. Il a même été élevé au grade de Consulat général en 1966, pile 100 ans après sa création.
À Strasbourg, des inquiétudes politiques
Cette menace de fermeture de la part de Donald Trump inquiète les élu(e)s strasbourgeois(es) de tous bords politiques. Premier à réagir, le conseiller municipal d’opposition Pierre Jakubowicz marque sa « consternation » et annonce déjà présenter une motion au prochain conseil municipal [17 mars, ndlr] afin que « la Ville de Strasbourg appelle solennellement au maintien du Consulat général des États-Unis ».
De son côté, Jeanne Barseghian dénonce une décision qui « envoie un message inquiétant sur l’orientation des priorités de la nouvelle administration américaine ». La maire développe : « Le consulat américain est un acteur clé de notre dynamique internationale, facilitant les échanges diplomatiques et économiques, et son départ pourrait avoir des répercussions non négligeables en termes de liens internationaux tissés de longue date entre les États-Unis et le Conseil de l’Europe. »
Le suspens reste entier quant à l’avenir du Consulat général des États-Unis à Strasbourg, mais une chose est à retenir : en 159 ans, la raison derrière chaque fermeture était une guerre. Ce serait la première fois qu’en temps de paix, il cesserait de fonctionner. Un signal inquiétant.
des mairies de gauche….
Tous les consulats des Etats-Unis sont dans des villes dont les mairies sont de gauche… Seul celui de Marseille n’est pas cité comme menacé parmi tous les consulats existants. Il semble donc difficile de croire que ce soit un argument pour l’administration américaine.