Dans une « Lettre aux Strasbourgeois », Jean-Philippe Vetter s’est officiellement déclaré candidat aux municipales de 2026. Document édité à 100 000 exemplaires et déposé prochainement dans les boîtes aux lettres des habitant(e)s, elle explique les raisons de la candidature de l’élu LR, qui souhaite construire l’union dès le premier tour avec lui à sa tête.
Un deuxième lancement de campagne. Certain(e)s ont pu penser que l’ex-candidat de 2020, arrivé en 4e position au premier tour avant son alliance infructueuse avec Alain Fontanel au second, avait déjà amorcé la course avec le lancement de son mouvement « Aimer Strasbourg ». Un mouvement qui a d’ailleurs connu quelques remous avec son logo, jugé trop proche de « Strasbourg mon amour », et qui a dû disparaître. Il restera les mugs, envoyés aux différentes rédactions locales.
Mais ce 28 février, c’est un Jean-Philippe Vetter décidé qui a annoncé sa candidature, cette fois-ci officielle. C’est le premier candidat déclaré, et il a tiré avantage de sa position pour annoncer ses ambitions. Et pour le faire, le désormais prétendant au trône strasbourgeois a choisi son média : une « Lettre aux Strasbourgeois », que Pokaa a pu consulter.

La « Lettre aux Strasbourgeois » pour présenter sa candidature
Comme Renan Luce en son temps, les Strasbourgeois(es) vont ainsi bientôt recevoir une lettre, qui, cette fois, n’arrivera pas par erreur. Alors que Jean-Philippe Vetter a offert des fleurs aux journalistes présent(e)s à sa conférence de presse [d’un fleuriste-caviste à l’Orangerie, rien n’est laissé au hasard, ndlr], l’élu LR propose aux habitant(e)s sa « Lettre aux Strasbourgeois ». Avec un message : il est candidat aux municipales de 2026, six ans après une première tentative.
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Un choix symbolique, puisque la conférence de presse se tenait à la brasserie Chère Amie, l’ancien Hôtel des Postes. Mais surtout, un moyen d’expression qui a son importance selon Jean-Philippe Vetter : « À l’ère de TikTok, d’Instagram et du numérique, le format de la lettre m’a paru important : c’est un moyen de discussion plus chaleureux et on peut davantage prendre le temps, qu’avec 140 caractères sur X [c’est désormais 280, ndlr]. »
Éditées à 100 000 exemplaires, celles-ci seront distribuées dans les boîtes aux lettres des Strasbourgeois(es) courant du mois de mars. Elles signent le « début de quelque chose de nouveau », selon Jean-Philippe Vetter, qui y détaille son ambition.



Une lettre avec quelques priorités détaillées, mais surtout un appel au rassemblement
Concrètement, que dit cette lettre ? À l’intérieur, on y retrouve les raisons qui ont poussé Jean-Philippe Vetter à concourir une deuxième fois au trône strasbourgeois. Selon l’élu, c’est d’abord « l’aboutissement d’un parcours, d’une réflexion et d’un engagement, personnel et politique », qu’il détaillait déjà il y a six ans dans nos colonnes.
À la lire, on n’y voit pas encore de propositions concrètes, cela viendra plus tard. On y décèle tout de même quelques priorités, dont la sécurité, placée en première place. Viennent ensuite, dans l’ordre : les transports, les écoles, le dynamisme économique, la propreté, l’adaptation au changement climatique et la vie associative. Il souhaite ainsi « tourner la page d’un mandat de polémiques, d’échecs et de lignes dogmatiques ».
Surtout, cette lettre veut être appel au rassemblement : d’abord des Strasbourgeois(es), « quelles que soient leurs opinions politiques », afin de « construire un projet par et pour eux ». Mais également de ses partenaires de l’opposition, avec qui Jean-Philippe Vetter souhaite une union, qui ne soit pas « une union des oppositions, mais une union des propositions ».

Une union oui, mais avec Jean-Philippe Vetter en tête
Souhaitant « tirer les leçons de 2020 », où l’alliance de dernière minute avec Alain Fontanel n’avait pas réussi à battre la gauche d’alors, divisée entre Jeanne Barseghian et Catherine Trautmann, Jean-Philippe Vetter veut au plus vite « construire l’union », et ce dès le 1er tour : « Je ne crois pas que cela fonctionnera de se mettre tous ensemble juste pour dire « on va mettre dehors Barseghian ». Il faut qu’on puisse porter un projet concret, positif et cohérent. »
Est-ce qu’il s’alliera avec Nicolas Matt, dans sa majorité à la CEA ? Est-ce qu’il pourrait rassembler jusqu’aux socialistes ? Est-ce que cela serait perçu comme cohérent par les Strasbourgeois(es) ? Jean-Philippe Vetter souhaite aller au-delà des étiquettes politiques nationales [LR pouvant représenter un désavantage à Strasbourg, votant très fortement à gauche dans des élections nationales, ndlr]. Avec une boussole : « Je ne raisonne pas en partis politiques, mais en idées. Une union sera cohérente si les idées sont cohérentes. »
Je me présente sur une élection locale, pas nationale ; mon parti c’est celui de Strasbourg, je ne serais pas le maire d’un camp, je serais celui de tous les Strasbourgeois.
Sauf que le désormais candidat n’envisage pas qu’une union au 1er tour se fasse sans lui à sa tête. En annonçant en premier sa candidature et en effectuant un appel à l’union, il se pose comme premier rassembleur. Il le sait, et compte bien en profiter. Il ne manque d’ailleurs pas de rappeler son expérience politique, en tant que président de deux groupes d’opposition aux conseils municipaux et eurométropolitains, mais aussi conseiller départemental de la CEA.
Une double casquette d’élu dans l’opposition et dans la majorité, qu’il rappelle comme message sous-jacent à ses allié(e)s (et peut-être un jour adversaires), et qu’il fait valoir comme une des raisons de pourquoi il serait le mieux placé à mener une telle liste. Avant la déclaration d’autres candidats, cette question d’alliance restera de toute façon assez floue ; mais une chose est à retenir : Jean-Philippe Vetter se voit en tête de liste. Qu’elle soit d’union, ou non.

Six temps de rencontre à venir pour un « Printemps strasbourgeois »
De manière plus concrète, et éloignée des jeux d’alliance qui passionnent surtout les journalistes politiques, Jean-Philippe Vetter organisera bientôt « Le Printemps strasbourgeois » : six réunions de quartier, organisées tout le long du mois d’avril. Dans le détail :
- Neustadt : 2 avril à 19h, au CIARUS
- Quartiers Ouest : 8 avril à 19h au Foyer Saint-Paul (Koenigshoffen)
- Centre-ville et Gare : 15 avril à 19h au FEC
- Robertsau : 16 avril à 19h au Foyer Mélanie
- Meinau, Neuhof et Neudorf : 23 avril à 19h au Kachelofe [un EHPAD à la Meinau, ndlr]
- Orangerie/Conseil des XV : 30 avril à 19h, à l’Espace Saint-Maurice
Ces réunions de quartier donneront ensuite lieu à des réunions thématiques en mai et juin, sur différents sujets. L’aboutissement de toutes ces réflexions devrait être un premier programme à l’été. Jean-Philippe Vetter est donc le premier à se lancer ; à voir qui va suivre.

