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Taxe foncière, Manufacture des Tabacs et sans-abris : ce que Strasbourg a décidé ce lundi

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En ce lundi 31 janvier, le conseil municipal strasbourgeois effectuait son grand retour. Nos élues et élus reviennent ainsi dans leur arène favorite, pour débattre pendant des heures. Au menu du jour : budget 2022, Manufacture des Tabacs et égalité des genres.

32 points à l’ordre du jour, plus quatre interpellations, deux résolutions et deux questions d’actualité. Le programme de ce conseil municipal du 31 janvier était léger mais varié. Ce qui n’a pas évité des polémiques de forme, qui ont parfois pris le pas sur les discussions de fond.


La petite surprise d’avant-séance : Jeanne Barseghian, positive au Covid

Avant même le début des hostilités, une nouvelle est venue bouleverser le conseil municipal tel que nous le connaissions. Ce lundi 31 un peu après 9h, Jeanne Barseghian a en effet annoncé via Twitter être atteinte du Covid. La maire de Strasbourg n’a donc pas pu présider la séance, laissant la main à son premier adjoint Syamak Agha Babaei et plus généralement à toute son équipe. Pour laquelle elle a eu quelques mots de soutien : « Je sais pouvoir compter sur l’ensemble de mes adjoint.e.s et conseiller.e.s ».


Ce qui va changer pour les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois

La taxe foncière n’augmentera pas en 2022

L’année dernière, la municipalité avait décidé d’augmenter la taxe foncière de 5 %. Cette année néanmoins, pas de hausse de prévue. Syamak Agha Babaei va même plus loin, en déclarant que « si tout va bien », il n’y aurait pas d’augmentation supplémentaire de la taxe foncière sur l’échelle du mandat. Un choix pris alors que la municipalité craint la sortie de crise, comme l’avait affirmé Jeanne Barseghian la semaine dernière : « On a un peu peur d’un retour de bâton à la fin de la crise sanitaire pour les collectivités, en nous faisant assumer plus de charges tout en ayant moins de moyens ». Afin de garder un équilibre financier, la Ville a donc décidé de « desserrer un peu sa capacité de désendettement ». Cette dernière passant ainsi de dix à douze ans.

Une décision également prise par plusieurs collectivités, de tous les bords politiques. Ce qui n’a pourtant pas empêché l’opposition de critiquer ce choix. Alain Fontanel a d’abord rappelé le « soutien fort de l’État aux collectivités », pour critiquer ensuite l’absence de mention du pouvoir d’achat dans cette délibération. Il affirme ainsi que « ces choix fragilisent la collectivité ». Caroline Barrière, du groupe Faire Ensemble, le rejoint dans son argumentaire, déclarant que : « Nous doutons que votre budget soit soutenable ». Par la suite néanmoins, les débats perdront de leur intérêt. En effet, comme souvent, le deuxième tour de parole donne lieu à de multiples envolées lyriques. S’envolant peu à peu loin des prérogatives budgétaires.

Syamak Agha Babaei
© Maria Fernandes / Pokaa


Les nouveautés de la Manufacture des Tabacs

On vous a souvent parlé de la Manufacture des Tabacs, un des grands projets strasbourgeois de ces dernières années. Sur 22 000m2, il regroupe étudiants, chercheurs, circuit court et une auberge de jeunesse. Sur le site, il restait juste une dernière surface de 758m2 à occuper, sur quatre niveaux. Et le 24 janvier dernier, la Ville donnait les quatre vainqueurs de l’appel à manifestation d’intérêt :

  • Eco-vestiaire : un projet de recyclerie d’article de sports, autour de l’économie circulaire et la solidarité
  • Tiers-Lab/Faktory : un tiers-lieu créatif, porté par Prototip, celles et ceux derrière le Phare Citadelle
  • La Source : un espace développé par Hydreos pour créer des projets innovants autour de l’eau et du développement durable
  • Le Centre Musical de la Krutenau : un lieu d’enseignement de musique, pour des concerts et autres événements musicaux

Jusque ici donc, que des bonnes nouvelles pour un espace qui incarnera un lieu référence de la vie strasbourgeoise. Problème : quelques polémiques au sujet des choix de la municipalité en la matière ont surgi ces derniers jours. Elles ont notamment concerné Clovis Daguerre, président de l’association Éco-vestiaire. La raison ? En plus de ce poste, il occupe également celui de collaborateur des élues et élus écologistes à la région Grand Est. S’il a choisi de démissionner le dimanche 30 janvier de son poste de président, cela n’a pas empêché la polémique de rentrer dans l’hémicycle. En effet, son engagement politique a été remis en question par Rebecca Breitmann lors de son interpellation, tout comme Dominique Mastelli qui fustige une attitude mettant “les copains d’abord”. En d’autres termes, toute l’opposition émet des soupçons quant aux critères de sélection de la part de la municipalité écologiste.

Syamak Agha Babaei fustige “cette manière de dire les choses” de la part de l’opposition. Et il l’invite alors, si elle a le moindre doute sur d’éventuelles irrégularités, d’effectuer un signalement à la procureure de la République. De son côté, très remonté, Guillaume Libsig dénonce fermement ces attitudes : « Nous assistons à une énième tentative de coup de Traffalgar. Tentative qui a navigué, partie d’un article de presse, exploité par les jeteurs de sorts via des postes insidieux sur les réseaux sociaux ». Décidément, citer Brassens est tendance à Strasbourg en ce lundi 31 janvier.

© Maksym Toussaint / Pokaa


Ce qui va changer pour Strasbourg

Le projet Deux-Rives

C’est le grand bouleversement qui va marquer Strasbourg dans les années à venir. On vous en informait lundi 31 janvier : le projet Deux-Rives a été repris en main par la municipalité écologiste. En quelques chiffres : 45 millions d’euros supplémentaires injectés pour développer des services de proximité, des équipements publics et davantage d’espaces verts. Le tout sur la dernière véritable réserve de foncier du territoire. Pour le dire autrement : les Deux/Rives représenteront peut-être l’un des derniers grands projets urbains de Strasbourg.

Le sujet était donc d’importance. Et on aurait pu attendre des réactions de l’ancienne municipalité, notamment par la voix d’Alain Fontanel. Après tout, le projet portait son sceau, et sa réappropriation par les écologistes pouvait donc donner lieu à des débats passionnés. Il n’en a pourtant rien été. Peut-être que le conseil de l’Eurométropole, prévu le 4 février prochain, se révèlera plus riches en débats. il se peut d’ailleurs qu’ils soient intéressants, puisqu’une partie de l’opposition LR, et notamment Jean-Philippe Vetter, a voté pour, avec les écologistes. Tandis que la majorité des socialistes et de l’opposition LREM-Modem-Agir-Horizons s’est abstenue. Pas la dernière des convergences de la journée.

Le point est finalement adopté à 40 voix pour et 9 abstentions.

©Tamara Leroy / Pokaa


Le plan d’action Droits des femmes et égalité de genre 2022-2024

On vous en parlait la semaine dernière : la Ville de Strasbourg a adopté un plan d’action Droits des femmes et égalité de genre 2022-2024. Avec trois objectifs : réduire les inégalités professionnelles à l’Eurométropole, apporter un soutien aux différentes associations et intégrer la question de l’égalité dans les politiques publiques. Avec, notamment, la prise en compte d’un budget sensible au genre. À ce sujet, Céline Geissmann, du groupe Faire Ensemble, regrette néanmoins la « lenteur de l’action ». Quant à Elsa Schalck (LR), si elle rejoint « la nécessité d’aller plus loin, dans une approche transversale », ainsi que de « mettre un accent sur la formation et l’éducation », elle regrette également « l’absence totale de la notion de sécurité dans l’espace public urbain ». Elle demande ainsi plus de présence policière et de système de vidéosurveillance.

Par la suite, la conseillère municipale d’opposition a également critiqué l’écriture inclusive, « un affaiblissement de la langue française ». Alain Fontanel se trouve sur la même longueur d’ondes, déclarant qu’elle fait partie de ces « soubassements idéologiques » qui, au même titre que l’intersectionnalité, vont « à l’encontre de l’universalisme ». Rappelons tout de même que, contrairement à certains termes employés dans l’hémicycle strasbourgeois par l’opposition, l’intersectionnalité possède elle une réalité sociologique prouvée. Quoiqu’il en soit, si cela vous semble familier, c’est normal : des débats similaires ont été tenus en décembre dernier lors du conseil municipal. Floriane Varieras répondra d’ailleurs à Alain Fontanel que : « Les mots font exister ». Avant d’ajouter : « L’égalité de fait n’est pas là. Notre combat politique c’est d’y tendre ».

Le plan est finalement adopté à 62 voix pour et 1 abstention, celle de Syamak Agha Babaei, qui s’est trompé. Sans doute le stress d’être président de séance en l’absence de Jeanne Barseghian.

© Thibault Vetter


Le moment à retenir : polémique autour d’une résolution sur le sans-abrisme

Chaque conseil municipal strasbourgeois possède sa polémique. Ce 31 janvier, elle concerne une résolution proposée par Céline Geissmann, nommée « Faire ensemble de Strasbourg une ville où personne ne dort à la rue ». En plus de réaliser un joli jeu de mots avec le nom de sa formation politique, l’ancienne adjointe au numérique souhaite ainsi engager symboliquement la Ville contre le sans-abrisme. Néanmoins, la municipalité écologiste a souhaité apporter des amendements sur la délibération, comme l’autorise le règlement intérieur. De son côté, Céline Geissmann critique le fait qu’ils n’ont pas été envoyés en amont. Le début des réjouissances.

La première interruption de séance de la soirée arriva en effet moins de cinq minutes après le début des débats. Ce qui n’est jamais un bon signe. Céline Geissmann reprend en effet la parole pour annoncer qu’ils refuseront ces amendements, “qui dénaturent la proposition du texte” et qui résultent “d’un ping-pong permanent entre l’État et la Ville”. Des propos “acerbes” selon Syamak Agha Babaei, avant que Jean-Philippe Vetter accuse les écologistes de “se draper dans la vertu“.

© Thibault Vetter / Pokaa

Bon an mal an, la résolution prenait tout de même le chemin du vote. Jusqu’à une nouvelle opposition. Céline Geissmann souhaite en effet que son texte soit voté tel quel, alors que Syamak Agha Babaei maintient le fait de voter les amendements, puis le texte modifié. Sachant très bien que les écologistes ont largement la majorité et que leur texte passera. Logiquement, deuxième suspension de séance. Immédiatement à la reprise des débats, Anne-Pernelle Richardot, du groupe Faire Ensemble, demande même une nouvelle suspension de séance. Jamais deux sans trois. Une fois que tout reprend, celle-ci prend à nouveau la parole afin de dénoncer les méthodes de la majorité : « Par votre tour de passe-passe, en vous appuyant sur le règlement intérieur, vous êtes en train de nier définitivement le droit à la résolution de la part des groupes de l’opposition ».

Le climat, déjà tendu, rentre alors dans une logique de dialogue de sourds, tout en montant les décibels. Pascal Mangin dénonce “un passage en force”, Alain Fontanel “une négation des engagements” et Céline Geissmann demande à ce « le texte qui porte [son] nom soit respecté ». Finalement, dans une situation ubuesque mais malheureusement familière, seuls les écologistes prennent part au vote. La résolution, amendée, passe donc logiquement. La municipalité s’est par ailleurs empressée de célébrer le vote de “leur” résolution, envoyant un mail à la presse à la seconde même où le vote prenait fin. Difficile de croire que les Strasbourgeoises et Strasbourgeois qui tomberaient sur cette polémique ait repris foi en la politique.

Le conseil municipal de rentrée, marqué par l’absence de Jeanne Barseghian, se termine sous les coups de 22h15, après de 10h de débats souvent cordiaux, parfois houleux. Désormais, la prochain conseil municipal aura lieu le 21 mars prochain. En espérant que les premiers bourgeons du printemps ensoleilleront les débats. Parce que, comme souvent, le conseil passe beaucoup de temps à parler de forme. Alors que traiter le fond ne ferait sans doute pas de mal de temps à autre.

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