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La Neustadt en décembre : un petit paradis strasbourgeois loin des foules

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Article soutenu mais non relu par l'Eurométropole de Strasbourg.

À Strasbourg, la période du marché de Noël peut réchauffer les cœurs, mais peut aussi provoquer, parfois, quelques sueurs froides. Se balader dans la Grande-Île peut vite se transformer en une course de slalom avec les touristes. Du coup, on s’est dit que c’était l’occasion d’aller (re)découvrir les belles adresses du quartier de la Neustadt, situé juste à côté !

Dans les années 1880, après la défaite de Napoléon III face à la Prusse, un tout nouveau quartier sort de terre à Strasbourg : la Neustadt. Très justement traduit par « ville neuve » ou « nouvelle ville » en français, ce quartier a pour but de modeler la ville à l’image de l’Empire allemand sous Guillaume II : on y trouve  donc des voies larges, des bâtiments majestueux et des immeubles d’habitation élégants.

Cette mini ville dans la ville se trouve sur une bande, qui s’étend de la gare à l’observatoire astronomique, en passant par le quartier du tribunal ou encore la place de la République. Entre 1880 et 1914, jusqu’à l’aube de la Première Guerre mondiale, la nouvelle capitale de l’Alsace-Lorraine se dote de bâtiments administratifs et de constructions publiques monumentales, pour donner envie à la population allemande de poser ses valises sur ces terres inconnues.

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Histoire – République – Place – Strasbourg
© Document remis

En trois décennies d’aménagements pour ce nouveau quartier, la superficie de Strasbourg triple – rien que ça ! Les différentes prouesses techniques de l’époque sont aujourd’hui un témoignage unique de l’architecture impériale germanique : en effet, les bombardements des différentes guerres ont détruit de nombreuses villes allemandes et leurs constructions, tandis que l’Alsace est restée relativement épargnée.

C’est pourquoi le coeur du quartier est classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2017, et constitue un véritable trésor historique. Aujourd’hui, ces rues strasbourgeoises allient le prestige institutionnel à la vibrante vie étudiante. Bref, entre joyaux architecturaux et petites adresses de charme, la Neustadt regorge de pépites, idéales pour profiter de l’ambiance de Noël à Strasbourg, loin de la cohue.

Palais Universitaire
© BNU / Document remis

8h - Démarrage en douceur place Sébastien-Brant

Les températures sont fraîches, le thermomètre refuse de décoller pour l’instant et la ville est encore embrumée. Le Café Brant (11 place de l’Université) est un point stratégique pour commencer une journée de vadrouille : inspirée des cafés viennois, cette brasserie historique avec ses boiseries, lustres et moulures dorées a de quoi réchauffer les plus frileux/ses.

En dégustant un chocolat chaud hivernal, on aperçoit le palais universitaire juste de l’autre côté de la place. Inauguré en 1884, il incarne le prestige de l’université impériale fraîchement construite, pour glorifier le savoir et la connaissance.

Aujourd’hui, ce sont les étudiant(e)s en histoire, arts visuels et ou encore théologie qui profitent des lieux, ouverts toute l’année au public. On en aperçoit qui gravissent les marches du bâtiment pour se rendre en cours dans ce bâtiment d’exception, pendant qu’on finit tranquillement notre boisson gourmande.

9h – En attendant que la ville se réveille, petite balade sur le thème de l’architecture

C’est parti pour une petite balade vivifiante dans le quartier, qui regorge de trésors. On commence par l’église Saint-Paul (1 place du Général-Eisenhower) qui se trouve juste de l’autre côté de la place Brant. Ter-ter des soldats allemands bâti en 1892, son style néo-gothique permet à ses deux tours de s’élancer dans les airs et veiller sur la Neustadt.

En marchant ensuite vers Gallia, le lycée international des Pontonniers (1 rue des Pontonniers) vaut le détour. Pendant que les élèves y apprennent à manier les langues européennes, on se balade autour de ce Poudlard strasbourgeois. Ancien lycée de jeunes filles et bijou d’architecture locale, il mêle les styles néo-gothique et néo-renaissance si chers à la région – bref, c’est pas mal d’étudier à Strasbourg !

Dans ce méli-mélo architectural, la maison égyptienne (10 rue du Général-Rapp), apporte sa pierre à l’édifice. Dressée dans un style entre l’Art Nouveau et l’Orientalisme, elle amène une touche exotique dans les rues éclectiques de la Neustadt.

On ne manquera d’ailleurs pas non plus l’avenue de la Liberté, pensée comme les Champs-Elysées strasbourgeois avec ses grandes allées bordées d’arbres. Elle nous emmène place de la République, notre prochaine étape.

Strasbourg_1890(vers)_Place_de_la_République_et_Avenue_de_la_Liberté
Carte postale de la place de la République, vers 1890. © BNU / Document remis

10h - Place de la République, épicentre de l’Empire allemand

Cette place ronde, achevée en 1887, a été conçue par Johann Carl Ott. Ici, c’est tout simplement une démonstration de force du pouvoir allemand, avec des bâtiments administratifs plus imposants les uns que les autres. Plusieurs monuments historiques sont à découvrir !

Parmi les immanquables, on notera le palais du Rhin (1 place de la République) et sa coupole qui règnent sur les parcs soignés de la place. Massif, exorbitant, éléphantesque : de nombreux qualificatifs ont défilé au fil des décennies. Aujourd’hui, il abrite la commission centrale pour la navigation du Rhin, ainsi que la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). 

Pour les féru(e)s de culture, le Théâtre national de Strasbourg (1 avenue de la Marseillaise) et la Bibliothèque nationale universitaire (6 place de la République) – TNS et BNU pour les intimes -, sont plantés de l’autre côté de la place… Et abritent bien des trésors.

Plus discrète, on oublie pas la Villa Greiner, qui abrite le Musée de l’illustration Tomi-Ungerer (2 avenue de la Marseillaise). Portant également la mention « Centre international de l’Illustration », il est le premier musée en France dédié uniquement à l’illustration du XXème siècle à aujourd’hui… Mais il fait sens à Strasbourg, véritable ville de l’illustration (comme on t’en parlait dans cet article).

Sur trois étages, sont exposées des œuvres de Tomi Ungerer dans un parcours thématique avec des focus sur les livres jeunesse, ainsi que ses dessins satiriques et publicitaires, et plus surprenant : la collection d’œuvres érotiques !

Et si vous arrivez à la fin de l’automne, juste avant que toutes les feuilles des arbres ne soient tombées, peut-être aurez-vous la chance d’admirer le magnifique gingko biloba au centre de la place. Offert par l’empereur du Japon à Guillaume II, il met du soleil dans le cœur des Strasbourgeois(es) chaque fin d’année, par ses couleurs jaunes d’or.

Ginko biloba place de la République 2
© Coraline Lafon / Pokaa

12h – Ambiance cantine : c’est l’heure de la pause

Après toutes ces pérégrinations, la faim se fait sentir. Le quartier propose plusieurs adresses sympathiques et chaleureuses, dont le Snack Michel (20 avenue de la Marseillaise). Rempli toute l’année, ce café-brasserie aux allures parisiennes propose de la cuisine de tradition, dans un décor rétro et raffiné. Une vraie institution strasbourgeois !

Autre option familiale, Les Sales gosses (56 boulevard Clémenceau). Ambiance colorée, dessins enfantins sur les murs, carte de saison changée toutes les six semaines, produits frais et bouteilles de qualité. En bonus, le menu propose systématiquement d’explorer la gastronomie d’une région française, de la Normandie à la Bretagne en passant par le Sud-Ouest, le tout sans bouger de Strasbourg.

14h – Astronomie, zoologie ou botanique : la Neustadt régale les curieux/ses

Une fois l’estomac plein, la Neustadt ne manque pas d’opportunités pour démarrer l’après-midi tranquillement, en faisant un petit bain de culture. Première attraction de qualité : le planétarium du Jardin des sciences (27 boulevard de la Victoire) flambant neuf, qui a ouvert ses portes en juillet et organise de nombreux événements. D’ailleurs, un nouveau spectacle sur le ciel pendant la saison de Noël est programmé !

Planétarium de Strasbourg
© Marie Goehner-David / Pokaa

Pour les passionné(e)s de faune et de flore, on a d’autres alternatives. Si le musée zoologique ne rouvrira qu’en 2025, le jardin botanique, quant à lui, est ouvert de mars à décembre. Connu pour sa serre tropicale, c’est l’occasion d’y faire une balade oxygénante et hors du temps.

16h00 – Un petit crochet pour le goûter

Tout en visitant les bonnes adresses du quartier, une pause goûter est de rigueur pour reprendre des forces. L’indétrônable pâtisserie Kubler (29 avenue des Vosges) saura combler les plus fins gourmets avec ses créations à tomber.

Autre option, le Café de l’Opéra (19 place Broglie) pour une immersion dans les années 1930. Il est possible de profiter du salon de thé, mais si l’heure de l’apéro approche, le bar à vin et les tapas que proposent le lieu sauront en combler plus d’un(e). Patience patience.

17h00 - Faire quelques emplettes de Noël au calme

Dans ce pan de ville axé sur la culture et l’histoire, il est tout de même possible de faire quelques emplettes à des adresses de qualité. Pas mal pour les cadeaux de Noël sans le bain de foule qui va avec !

Premier arrêt chez Studio plantes (37 rue du Faubourg-de-pierre). La boutique est tenue par un passionné qui a vécu dans plusieurs pays du monde. Son objectif ? Proposer des plantes tropicales et rares, pour une déco exotique. Côté fripes, Des Bayes de dream (13 rue de Bouxwiller) vend des vêtements de second main upcyclés, pour un dressing à tomber et des pièces uniques.

Pour les gourmand(e)s, la Cave du sommelier (28 rue du Maréchal-Foch), propose des vins, des spiritueux… Mais aussi des chocolats, confitures ou autres produits locaux à savourer. Et sinon, pour repartir avec un souvenir strasbourgeois indélébile, il est possible de réserver en avance un créneau chez Baron samedi (7 rue Gloxin), salon de tatouage à la croisée des univers dark et fantastique.

18h30 – L’heure de reposer ses gambettes fatiguées

Le Cafoutche (1 avenue de la Marseillaise), bistrot du TNS, est le lieu idéal pour siroter une bière avant un spectacle, ou se retrouver entre ami(e)s pour y savourer des bons petits plats.

La Taverne française (12 avenue de la Marseillaise), quant à elle, est le refuge des étudiant(e)s qui veulent travailler au calme la journée, et le point de rencontre des Strasbourgeois(es) d’humeur à festoyer le soir, dans une ambiance ultra conviviale. Bref, une institution ! 

Quand l’heure du repas arrive, les amateurs/trices d’adresses insolites peuvent trouver leur bonheur chez Chère amie (5 avenue de la Marseillaise), à l’Hôtel des postes. La décoration a été imaginée comme un hommage à l’histoire du lieu, pour les amoureux/ses de l’écriture et des belles lettres.

Ou alors, plus aventureux, Les Innocents (4 rue Paul-Müller-Simonis) proposent une immersion dans la prohibition américaine des années 1930, juste derrière le tribunal. Deux salles, deux ambiances, deux pépites.

20h – Finir sous les feux des projecteurs

Et pourquoi ne pas profiter de ce quartier animé pour finir la soirée bien installé(e) dans un fauteuil rouge ? Par exemple, en allant voir une pièce dans la salle grandiose du TNS (place de la République), ou encore, en se payant une petite visite dans le majestueux Opéra national du Rhin (place Broglie).

Pour celles et ceux qui n’aiment pas le lyrique, pas de panique : au programme, il y a également de la danse, des projections, et même des chants traditionnels de Noël pour continuer de profiter de ce mois magique à Strasbourg. 

À bientôt pour une nouvelle balade ! 

opéra culture
© Coraline Lafon / Pokaa

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Commentaires (1)

  1. Dommage le commentaire anti vieux pour la brasserie.Vous n avez surement pas pensé à mal…mais c’est pas facile de vieillir ! A éviter à mon avis.

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