Un resto libertin : mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? C’est la burrata qui est libertine ? C’est toi le dessert ? Tant de questions et si peu de réponses. Alors comme je n’ai pas froid aux yeux (et qu’il y avait restaurant dans le nom) je me suis laissée tenter et j’ai sauté dans le TGV direction Paris pour découvrir la Divine Alcôve lors d’un repas… et plus si affinité.

Mais tu passes ta vie dans des endroits libertins ? Alors NON je vous jure. On dirait parce que j’ai déjà testé le club de Rixheim il y a peu, mais je vous promets que je fais aussi des puzzles et des vide-greniers HABILLÉE durant mon temps libre.

Mais c’est vrai qu’en tant que fondatrice du love shop (Dé)boutonné•e•s on peut dire que je suis une « coquine par conscience professionnelle » (si si, ça passe comme excuse). Et puis comme en Alsace on a vite fait le tour des clubs, je suis allée un chouia plus loin (2h12 de la gare de Strasbourg à la Divine Alcôve, ça passe vite) pour découvrir ce concept f(l)ou de restaurant libertin.

Rixheim coquin : je me suis envoyée en l’air dans un club libertin alsacien

Adèle Roy 19 Mar. 2024

Club libertin de Rixheim. © Club Altromondo / Captures d'écran

Déjà : c'est quoi le libertinage ?

Le libertinage c’est un concept large, c’est même une philosophie de vie pour certaines personnes. Il consiste à transgresser la norme en matière de sexualité, et en particulier celle de la monogamie. Et comme son nom l’indique, c’est basé sur… la liberté. L’échangisme ou encore le mélangisme, par exemple, sont des pratiques de libertinage !

On entend, en général, parler de « club libertin » qui sont des endroits qui ressemblent à des boîtes de nuit avec des espaces pour faire des rencontres plus horizontales que verticales si vous me suivez. Des lieux dédiés à la rencontre et au plaisir avec, évidemment, zéro obligation de pratiquer.

Jusque là ça paraît évident mais la notion de « restaurant libertin » m’a un peu perdue aussi. En même temps, selon les patron(ne)s, c’est le seul établissement de ce type en France. Un endroit original où je peux manger ET mettre une de mes robes transparentes ? J’étais déjà conquise avant d’y avoir mis un pied.

Un accueil aussi chaleureux que qualitatif

La devanture est très sobre, une petite porte et pas de fenêtres : il faut savoir que c’est là (et bien oui, la luxure ça se mérite). Isaac et Célia, les patron(ne)s, nous accueillent à l’entrée et reconnaissent Gabriel, l’ami qui m’a amené et qui est un habitué.

Et franchement : l’accueil est super. On nous appelle par nos prénoms, la barmaid se souvient du cocktail préféré de mon ami, les patron(ne)s prennent le temps de discuter avec nous. On se sent choyé(e)s. L’équipe est habillée sexy et chic, la playlist est bien choisie, le lieu est cosy et sensuel.

Pour l’instant nous sommes seul(e)s dans le bar mais 10 autres couples ont réservé ce jeudi soir. Je prends le temps de regarder un peu plus la salle en sirotant mon verre.

Divine Alcôve libertin — © Divine Alcôve / Documents remis

Rénové avec goût et réouvert depuis le 18 janvier

Par rapport aux clubs que j’ai fait (dont deux dans le Grand Est, le Wanted et l’Altromondo) on est clairement au-dessus en termes de décoration et d’ambiance. Lumière tamisée, banquette en tissu, ambiance feutrée : on est loin du côté parfois « kitch » des clubs.

Le lieu est aussi plus petit, une dizaine de tables pour deux, un bar et un espace qui reste encore vide : « Il nous reste à remettre la barre de pôle dance », me glisse Célia. Selon Gabriel qui connaissait les lieux avant, « c’est plus cosy et moderne ». En tout cas, moi je m’y sens bien.

La Divine Alcôve commence doucement à se remplir, et la DJ (qui est là tous les soirs pour mettre l’ambiance) arrive. On nous propose de quitter le bar et d’aller nous installer sur une des petites tables pour commencer le repas.

Et franchement : on y mange bien ?

Première bonne surprise : la carte est réduite (ce qui en général est de bonne augure). La taille des portions se situe entre l’entrée et le plat, ce qui permet de partager (et bien oui, c’est quand même le concept de l’endroit), ce que j’ai trouvé super. Comptez entre 19€ et 29€ pour le salé et autour de 13€ pour les desserts.

À deux, nous avons choisi quatre assiettes et nous n’avons pas pu finir, les portions sont quand même assez généreuses. Gabriel a trouvé que c’était un peu moins bon qu’avant la rénovation, ma voisine de table, qui est Libanaise, a grondé le caviar d’aubergine « qui n’était pas un caviar d’aubergine dans les règles de l’art ».

Moi j’ai trouvé ça bon, frais, peut-être un chouia cher mais on paie aussi l’ambiance, le lieu… et les rencontres.

Restaurant libertin VS traditionnel

Le lieu est beau, les cocktails bons, l’ambiance sensuelle, la cuisine qualitative… mais quelle est la différence avec un restaurant traditionnel alors ? Pour simplifier, et parce que J’ADORE les listes à puces, je vous propose un petit listing de « c’est quoi qui change par rapport à une winstub ? »

On peut s’habiller hot : pas d’obligation, mais le dress code est clairement plus sexy que dans un restaurant traditionnel.
Le service client est plus chaleureux : pour le coup, on retrouve vraiment les valeurs du libertinage dans la façon d’interagir avec les équipes. C’est plus intime, davantage dans l’échange (on discute avec les personnes du lieu), un peu plus tactile aussi.
L’arrangement de la salle invite au rapprochement : les tables sont collées les unes aux autres et invitent à la discussion entre les convives.

Quand de nouveaux couples arrivent et s’installent, on a le droit aux présentations – « Voici Adèle qui vient pour la première fois et Gabriel qui connaît déjà les lieux ». Un bon moyen de briser la glace.

Ce soir-là, il y avait des novices comme moi et d’autres qui connaissaient bien le lieu, mais tout le monde discutait ensemble. Pour résumer, je vais citer mon voisin de droite qui venait avec sa compagne (bientôt un an ensemble) : « C’est une soirée en tête-à-tête sans être en tête-à-tête. »

Alors, oui, ça se (ré)chauffe en fin de repas. Comme dans tout lieu libertin qui se respecte, il n’y a évidemment aucune obligation de « jouer », mais tout le monde sait qu’on est aussi là parce qu’on est un peu coquin(e). Alors les langues se délient, certain(e)s s’embrassent, d’autres se caressent.

Ce soir-là, ça danse peu, mais parfois la clientèle met le feu à la piste. Contrairement aux clubs qui ont généralement des « coins calins » pour faire du sexe (au sens ohzutonestàpoil), la Divine Alcôve n’est pas prévue pour ça. En bref, on peut se chauffer (et quand même à une belle température), mais pour aller plus loin, il faut continuer la soirée dans un autre endroit.

C’est d’ailleurs ce que Gabriel et moi avons fait en finissant en club libertin… avec presque tous les couples de ce soir-là. Objectif rencontre validé.

Au final : un lieu idéal pour découvrir le libertinage

Si avant de découvrir le lieu, j’avais du mal à saisir le concept, il fait beaucoup plus sens après mon passage. Plus doux et moins impressionnant qu’un club, c’est vraiment un lieu que je recommanderai aux personnes qui veulent tenter quelque chose de nouveau, mais qui sont trop timides pour aller en club libertin.

Sachez qu’il est possible également de juste passer boire un verre ! En plus de ça, on sent que l’équipe est passionnée, le lieu est chouette, en tant que novice j’ai passé une super soirée et Gabriel, qui est un « libertin de compétition », également.

Au milieu des bars à bières et des restaurants dédiés aux tartes flambées, ça donne des idées pour Strasbourg. En attendant, je vous laisse, je vais me faire un caviar d’aubergine « dans les règles de l’art ».