Aujourd’hui, c’est la Saint-Valentin, mais plutôt que d’évoquer fleurs et chocolats, on va parler de l’univers libertin ! J’aurais pu passer mon samedi soir à faire un puzzle, mais pour Pokaa j’ai testé l’Altromondo à Rixheim, un des plus gros clubs libertin d’Alsace. Ça ressemble à quoi dedans ? Est-ce qu’il y a des crevettes dans le buffet ? Il faut y aller à poil ou en maillot du Racing ? Asseyez-vous avec un bon thé : je vous raconte tout.

Avant de commencer cette immersion, (re)posons les bases : moi c’est Adèle, votre vendeuse de sextoys préférée qui a monté le Love Shop (Dé)boutonné•e•s au cœur de Strasbourg.

À part le fait que j’ai une très belle armoire remplie de jouets, j’organise des dates comme tout le monde… et franchement, pour moi aussi, emmener quelqu’un en club libertin au bout de la quatrième rencontre c’est un peu WTF. Vous dire, même les habitué(e)s des lieux nous ont dit que c’était osé.

(Dé)boutonné•e•s : le nouveau love shop strasbourgeois qui veut casser les codes du cul

Caroline Alonso Alvarez 13 Fév. 2024

Mais bon, après avoir un peu abusé du vin au troisième date, moi et mon partenaire de la décadence (que nous appellerons Armand de la Fistinière) avons booké un Airbnb et prévu un samedi soir du côté de Mulhouse, à l’Altromondo de Rixheim.

Mais... c’est quoi un club libertin ? C'est quoi le libertinage ?

Le libertinage c’est un concept large, c’est même une philosophie de vie pour certaines personnes. Il consiste à transgresser la norme en matière de sexualité et en particulier celle de la monogamie. Et comme son nom l’indique, c’est basé sur… la liberté.

L’échangisme ou encore le candaulisme, par exemple, sont des pratiques de libertinage ! Un club libertin est donc un lieu dédié à la rencontre et au plaisir avec, évidemment, zéro obligation de pratiquer. Je vous emmène ?

L’arrivée sur place

Pour dire la vérité, on en menait pas large : pour moi c’était la seconde fois en club, pour Armand la première. L’Altromondo est au fond d’une zone industrielle qui ressemble un peu trop à celles des épisodes trash de New York, unité spéciale ; mais bon, je me dis qu’au pire je finirai ma vie comme je l’ai vécu : couillonne et décadente.

Heureusement pour nous, la comparaison s’arrête là parce qu’une fois les portes ouvertes, on arrive à l’accueil, devant une personne toute souriante.

On doit sentir le/la novice parce qu’elle nous demande très gentiment « c’est la première fois ? », avant de nous expliquer la marche à suivre : on range toutes nos affaires dans un casier et puis quelqu’un viendra nous faire visiter le club.

Dans les vestiaires c’est assez rigolo de voir des gens enlever leur grosse doudoune (-6°C ce jour-là) pour révéler des tout petits vêtements en-dessous. Pas de téléphone autorisé et on paiera les consommations à la fin en donnant notre numéro de casier. Je me sens un peu nue dans ma micro-robe, sans aucune autre affaire, mais j’attrape le bras de mon date et on suit la personne qui nous attend pour la visite des lieux.

Mais dis-noooooous : ça ressemble à quoi ?

Au total, en intérieur, c’est quand même 700 m2 avec 13 coins câlins, une piste de danse, une salle pour se restaurer, un jacuzzi et un sauna. Sur le papier ça a l’air énorme, IRL pas tant que ça pour être honnête : mais il y a de quoi faire.

Dans le prix (85€ pour un couple) vous avez soft à volonté, accès à un buffet bien garni (mais que nous n’avons pas testé) avec crevettes, fromages, charcuterie… Il y a aussi du punch et des mousseux à volonté, jusqu’à minuit.

Les coins câlins sont des petites pièces thématiques (Égypte, templiers, bdsm…), que vous pouvez fermer pour rester entre vous ou ouvrir pour faire des rencontres.

Malheureusement, le côté jacuzzi/sauna était fermé car en travaux pour rénovation… Mais, c’est important à noter, c’était très sympa d’avoir une visite et de pouvoir poser nos questions sur les différents espaces sans devoir tout deviner, comme les novices que nous sommes.

Et alors, ça c’est passé comment ?

On se calme coquin(e) ! Après être arrivé(e)s vers 22h, nous avons commencé par nous poser au bar avec Armand : un petit verre de mousseux pour calmer les nerfs et ça allait déjà mieux. La boite est pleine ce soir-là (en même temps on est samedi soir), et honnêtement, c’est chouette quand on est un peu timide parce que ça permet de se perdre dans la foule.

Au final, l’Altromondo ressemble à une boîte de nuit assez classique avec des gens très peu habillés. Quand on regarde dans le détail, on voit que les baisers sont plus appliqués, que les regards sont plus malicieux et que des mains glissent plus bas.

Après un passage sur la piste de danse, qui finit de nous prouver qu’on ne séduira pas avec nos déhanchés, nous nous dirigeons à l’étage pour explorer les pièces thématiques. Certaines ont des meurtrières qui permettent de regarder ce qui se passe à l’intérieur : les corps s’entremêlent et c’est beau.

La plupart des portes sont fermées (et donc les pièces occupées), mais l’une d’elle est encore ouverte… Je ne vous raconterai pas la suite des événements, mais pour Armand et moi la soirée a bien continué !

Que des vieux pervers en club libertin ?

Et bien non, c’est rempli de gens lambda en fait ! Nous devions être au moins 150/200 et il y avait de tous les âges (si je devais estimer, je dirais qu’il y a quand même une concentration de 35/45 ans), de tous les corps, de tous les genres…

Avec Armand nous avons pris le temps de discuter avec pas mal de personnes et tout le monde était vraiment très sympathique : vous avez des couples avec enfant/jardin/labrador, certain(e)s qui pratiquent le libertinage depuis des années, des gens posés, des gens timides… BREF des gens quoi. Et le consentement est très bien respecté : une fois qu’on a dit non, c’est non. Les boîtes de nuit traditionnelles devraient en prendre de la graine.

Chose rigolote : quand les personnes se présentent elles disent souvent : « Alors on est ensemble depuis 5 ans et libertins depuis 3. » Autant vous dire que le « on se connaît depuis trois dates et on est libertins depuis ce soir » fait son effet.

À noter, quand même, que l’Altromondo (mais comme presque tous les autres clubs) reste assez vieille école sur le dress code. À savoir « Pour les dames : pas de pantalon long et pas de tenues dites “de ville” et pour les messieurs : pas de baskets ou assimilation baskets ». Bon, passons.

La grande question : est-ce qu’on y retournerait ?

Armand, pour qui c’était la première fois, a trouvé ça super et complètement fou. « C’est bizarre de me dire qu’hier j’étais en club libertin », m’a t’il glissé le lendemain devant notre menu Mcdo. « Après je ne sais pas si je referais. » Une expérience à vivre une seule fois du coup ?

De mon côté, entre le moment où j’ai testé l’Altromondo et celui où j’écris ces lignes, j’ai testé un restaurant libertin à Paris donc… Je compte bien continuer à explorer le monde du libertinage. Pour être 100% honnête, j’y retournerai bien pour tester le buffet et le coin jacuzzi mais je crois que je vais surtout continuer à découvrir les autres lieux décadents d’Alsace (pour votre plus grand plaisirrrrr).

Allez Tchuss, j’ai des dildos à ranger !