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(Dé)boutonné•e•s : le nouveau love shop strasbourgeois qui veut casser les codes du cul

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Un tout nouveau love store vient d’ouvrir à Strasbourg, rue du Marché, tout près des Halles. (Dé)boutonné•e•s est tenu par une mère et sa fille (Caroline et Adèle), qui ont fait le pari de proposer aux Strasbourgeoises et aux Strasbourgeois un espace dédié à la sexualité, sans tabou. Exit le sex shop orné de néons roses à l’image un peu glauque, la boutique incarne un changement d’esthétique mais aussi de point de vue sur un sujet qui concerne chacun d’entre nous.


C’est à l’occasion d’une simple discussion autour d’une bière que Caroline et Adèle abordent pour la première fois l’éventualité d’ouvrir un love store à Strasbourg. Près de deux ans plus tard, la mère et la fille ouvrent enfin (Dé)boutonné•e•s, qui accueillent les Strasbourgeoises et Strasbourgeois depuis le 15 septembre dernier. Sur la devanture du love store, pas de lourds rideaux noirs pour cacher ce qui se trouve à l’intérieur. La boutique située dans l’hypercentre strasbourgeois, à proximité des Halles, a des allures de magasin de vêtements ou de décoration. Beaucoup de livres, peu de lingerie, un espace lumineux et une décoration pile dans l’air du temps, on est bien loin du cliché du sex shop sombre et poussiéreux, à la réputation un peu cra-cra.


Un duo atypique pour parler cul

Chez nous, on a toujours parlé de sexualité de manière assez libre. Pas forcément de notre sexualité mais de la sexualité en général.indique Adèle. Issue du domaine de la communication, la jeune femme n’imaginait pas ouvrir un commerce avec une autre personne que sa mère. Cette dernière quant à elle, gère déjà trois boutiques de cigarettes électroniques sur Strasbourg et précise : On n’aurait pas pu le faire séparément je pense, parce qu’on est vraiment très très complémentaires. Dans la cigarette électronique, on n’a pas le droit de faire de publicité. Alors que pour ouvrir un love store, il faut de la publicité, il faut de la visibilité, une identité visuelle et Adèle était à même d’apporter tout ça.

En boutique, le duo transpire l’empathie et la complicité : “Je pense que ça rassure de savoir que ça a été monté en famille. Il y a ce côté, disons moins “glauque”. On se dit que si c’est monté en famille, ça doit être soft.” explique la fille. Elle ajoute : “Après il y a une dynamique qui fait qu’on n’est pas juste des collègues. Nous, on se marre, on se charrie un peu devant les clients.” Pour Caroline le plus important, c’est qu’elles ont chacune un profil très différent. En tant que mère et fille, mais avant tout en tant que femmes : “On n’a pas le même âge, donc c’est important parce qu’on n’a pas les mêmes visions sur les produits. Et puis on est des gens normaux ! (rires)” Pour accueillir les clients, le duo est épaulé par Ralf, le compagnon de Caroline, et Salomé qui s’occupe également de la communication. 

© Caroline Alonso / Pokaa


C’est quoi un love shop inclusif ?
 

Chez (Dé)boutonné•e•s, l’inclusivité, elle se retrouve déjà dans le nom. Des parenthèses, des accords et des points médians, de quoi interpeller les yeux peu entraînés. Alors quel sens donner à ce nom ? (Dé)boutonné•e•s cherche avant tout à montrer que la sexualité est à la fois personnelle et évolutive. Que ce n’est pas parce qu’on aime quelque chose, que cela ne risque pas de changer. Qu’il est permis de changer d’avis, ou d’essayer de nouvelles choses. En gardant les parenthèses, on peut très bien rester boutonné. Alors que si elles s’effacent, on peut se déboutonner et avoir envie de se lâcher davantage. Une dualité qu’on retrouve finalement en chacun de nous. Quant à l’écriture inclusive marquée grâce aux points médians, elle “coulait de source” pour la mère comme la fille. Les deux femmes à l’origine du projet, voulaient être visibles, sans écarter la clientèle masculine : “On n’avait pas envie de faire un nom féminin pour ne pas freiner la gente masculine qui pourrait se dire que ce n’est pas son genre de commerce. Ou inversement faire un nom masculin et perdre une partie de la cible. On voulait rappeler à tout le monde que la sexualité, c’est universel et que ça peut être pour n’importe quel type de personnes.” détaille Adèle. 

Mais l’inclusivité n’est pas qu’une affaire d’orthographe ou d’accords. Caroline l’assure : C’est un lieu qui est et restera très ouvert. C’est-à-dire qu’on n’accepterait pas en boutique quelqu’un qui aurait des propos déplacés envers les hommes, les femmes, les homos, les trans, ou les gens qui n’ont pas de sexualité. C’est inclusif aussi dans ce sens-là. Nous même, on n’a aucun jugement sur les clients. C’est un prérequis pour pouvoir travailler ici, on sait que toute sexualité et même l’absence de sexualité existe. Et ce qu’on veut, c’est que chacun puisse choisir ce qu’il veut et en être heureux !Pour la sélection des produits aussi, un seul mot d’ordre : la diversité. Les clients pourront donc trouver en boutique des ouvrages LGBTQI+, de la lingerie pour homme et des sextoys adaptés à toutes les sexualités.


Un lieu de vie qui fait la part belle à la pédagogie 

Papier peint coloré, aménagement ludique et discrètes touches humoristiques, la décoration elle-même titille la curiosité. Et nombreux sont les passants, qui se figent pendant quelques secondes, lorsqu’ils comprennent enfin, où ils viennent de mettre les pieds. Et une fois dans la boutique, tout invite à la déambulation, à la découverte et surtout à prendre son temps. C’est une boutique normale !” confirme Caroline. “Le sexe est quelque chose de normal ! Il y a des gens qui ne rentreront jamais dans cette boutique parce que ça ne les intéressent pas et d’autres qui ont peut-être peur, et la décoration est aussi là pour rassurer, pour dire que le sexe est pour tout le monde, quelles que soient ses envies.” Dans l’espace central, chaque meuble présent possède des roulettes et un petit coin avec une banquette et un fauteuil est également aménagé. Un mobilier étudié pour permettre l’organisation de conférences :À terme on aimerait bien dialoguer autour de la sexualité. D’où cet espace pour pouvoir s’asseoir et éventuellement discuter avec les gens.” Un moyen de remettre un peu la pédagogie au cœur de la sexualité. Mais crise sanitaire oblige, il faudra encore patienter. En attendant, de nombreux ouvrages de “pédagogie douce” sont disponibles en boutique comme le guide de la masturbation féminine ou bien un guide du slow sex

Mais les clients peuvent aussi et surtout, bénéficier des précieux conseils des membres de l’équipe. Caroline et Adèle expliquent qu’elles se sont formées et qu’elles continuent de se former pour apporter les réponses les plus justes aux clientes et aux clients : On n’est pas médecins, on n’a pas toutes les réponses et on ne cherche pas à les avoir. Mais on a les outils pour trouver les réponses. Adèle ajoute : “En général, les gros soucis en matière de sexualité, ce sont les problèmes de communication ou de confiance en soi. Des personnes qui se demandent si c’est normal ? Mais il n’y a pas de normalité dans la sexualité, tant que c’est dans le consentement de l’autre, on peut y aller à fond ! Et pour que leur clientèle leur fasse confiance, la mère et la fille garantissent une discrétion à toute épreuve. Ce qui se dit en boutique, reste en boutique ! Aucune ne fera le pas de saluer un ou une cliente croisé.e dans la rue, ou bien de dévoiler un peu de son intimité. Le sexe, il ne faut pas que ce soit tabou. Mais c’est intime, et c’est bien que ça le reste.précise la commerçante.


Des produits sélectionnés pour leur qualité 

D’une manière générale, le love shop propose une petite sélection de produits par catégorie. Caroline et Adèle s’attachent à bien sélectionner leurs produits et la qualité passe avant tout. Pour Caroline, c’est essentiel : Ce sont des choses qui peuvent être en contact avec notre intimité, comme les huiles de massage, les cosmétiques, donc c’est important que ce soit bien fabriqué ! La lingerie féminine est made in France et la lingerie masculine est de marque allemande, l’équipe essaie de privilégier l’Europe. Et quand ce n’est pas possible, elle s’assure que le produit soit fabriqué au sein d’une usine où les travailleurs et les travailleuses sont correctement rémunérés.

Chez (Dé)boutonné•e•s, la gamme de produits et la gamme de prix sont plutôt larges pour que tout le monde y ait accès : “On a des monodoses de lubrifiant à seulement deux euros pour pimenter un peu, le livre le moins cher est à 6,80 euros, et on a même des sextoys à des prix accessibles. Donc même si on joue la qualité, on a essayé aussi de faire qu’on ne soit pas obligé de s’endetter pour acheter quelque chose.” De plus, la gamme de produits présents en magasin à vocation à évoluer au fil des retours de chacun des clients. Armées de leur bloc-notes, les deux commerçantes notent soigneusement chaque remarque ou proposition de clients.es : “On n’a pas la science infuse et des sexualité il en existent autant que de gens, donc c’est important pour nous de pouvoir répondre à toutes le demandes.” conclut Adèle.


(Dé)boutonné•e•s

Du mardi au samedi 
de 11h à 20h
Entrée interdite aux mineurs 
(la carte d’identité peut être demandée à l’entrée)
5 rue du Marché, 
67000 Strasbourg
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