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racing club de strasbourg meinau

Départ de Matz Sels et mercato d’hiver raté : sous BlueCo, le Racing est-il encore Strasbourg ?

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Alors que le Racing s’apprête à affronter le PSG ce vendredi 2 février à la Meinau, un coup de massue est tombée la veille : Matz Sels, capitaine et gardien du club depuis cinq saisons (et demie), quitte le navire pour s’engager à Nottingham Forest. Un départ de dernière minute qui valide un mercato d’hiver foiré dans les grandes largeurs. Plus grave : on a vraiment l’impression que le Racing n’est désormais plus celui de Strasbourg.

Si en Alsace, on n’a pas la mer, le Racing Club de Strasbourg réussit tout de même l’exploit de couler petit à petit. Après le rachat par les Américains et BlueCo [détenteur de Chelsea, ndlr], la méfiance était de mise du côté des supporters/trices du Racing. Notamment concernant le concept de multipropriété, à rebours d’une certaine idée du foot que le Racing incarnait jusqu’alors. Il faut dire que pour des supporters/trices passionné(e)s comme sont ceux et celles des Bleus et Blancs, impensable de devenir le club satellite de Chelsea.

Le recrutement « clinquant » pour 55 millions d’euros d’une bande de Kids United prometteurs mais encore tendres indiquait déjà la politique du club : du trading à outrance, en privilégiant des joueurs de moins de 23 ans, voire de moins de 21 ans. En d’autres mots : les développer sous la houlette de Patrick Vieira, formateur reconnu et apprécié pour ses qualités humaines. Pour ensuite les revendre à prix fort, empocher les bénéfices et recommencer.

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Après deux victoires, miraculeuses, en trois matchs, premier coup de massue : Jean-Ricner Bellegarde quitte le club le dernier jour du mercato d’été. Grand artisan de l’excellent début de saison strasbourgeois, son départ coïncide avec une lente descente vers la médiocrité sur le terrain, avec une équipe trop jeune, sans direction et en manque criant de cap. À tel point que la question de garder Vieira se posait après 8 matchs sans victoire… jusqu’à un triomphe, encore miraculeux, face au Havre à la 97e minute.

Le club, qui demandait à tous les étages de la patience depuis le premier jour, voyait son discours récompensé : les jeunes progressent, l’équipe développe enfin du jeu et les résultats suivent grâce à un groupe parfaitement tenu par un Vieira qui a su faire le dos rond. D’une morose 13e place, le Racing est désormais 10e, avec 10 points d’avance sur Clermont, premier relégable, après huit matchs sans défaite. Pourtant, alors que le match de ce vendredi soir contre Paris aurait dû être une fête, l’ambiance sera sans aucun doute lourde.

Un départ de Matz Sels au goût très amer (voire Picon)

Et pour cause : dans l’après-midi de ce jeudi 1er février, un nouveau coup de massue tombe. Matz Sels, gardien du temple depuis 2018 et capitaine cette saison, quitte Strasbourg. Les parallèles avec Bellegarde sont troublants : joueur emblématique du club, part le dernier jour du mercato, en Angleterre, dans un club moyen (Nottingham Forest). Surtout, le message envoyé aux supporters/trices est une nouvelle fois désastreux : le sportif, on s’en cogne.

Le Racing version BlueCo empoche avec cette vente autour de 10 millions d’euros (bonus inclus) et laisse désormais le champ libre à Alaa Bellaarouch, gardien de 22 ans qui a disputé les deux matchs de Coupe de France remportés par le Racing cette saison. Le Marocain connaîtra donc son baptême de feu en Ligue 1 face au PSG de Mbappé – on a connu plus paisible. Une décision sportive contestable, qui suit néanmoins la logique de nos dirigeants.

Car il ne faut pas se voiler la face : son départ n’était qu’une question de temps, probablement à la fin de la saison. À 32 ans, Matz Sels était déjà un dinosaure pour BlueCo. De plus, il faisait depuis longtemps étalage de ses envies d’ailleurs : il demandait des gages de compétitivité chaque saison, et lassé de voir qu’ils n’arrivaient pas – en plus de la direction prise par le Racing -, il a pris ses affaires, s’est levé et a filé à l’anglaise. Un vrai coup dur.

Et s’il faut saluer, respecter et célébrer tout ce qu’il a apporté au club, Sels n’est pas exempt de tous reproches, son départ ressemblant davantage à son jeu au pied qu’à ses performances sur sa ligne. Laisser l’équipe dont tu es capitaine la veille d’une rencontre, sans pouvoir dire au revoir aux supporters/trices et pour rejoindre un club aux ambitions limitées : quelle fin amère pour cinq saisons et demie de bonheur. Il faut croire, que le foot, il a changé à Strasbourg depuis quelques temps. Et pas en bien.

montage racing club de strasbourg
Rire un peu. © Théo H / Document remis

Môman, j'ai raté mon mercato !

Le départ de Matz Sels laisse donc un goût très amer en bouche pour les supporters et supportrices du Racing. Et il remet également sur le tapis un mercato ubuesque. Si l’on en croit L’Équipe, une enveloppe de 30 millions était prévue pour recruter cet hiver. Encore et toujours des jeunes certes, mais à des postes où l’on avait de vrais besoins : un latéral gauche et un ailier. Las ! Aucune recrue n’est venue garnir ces postes-là, laissant la cigogne strasbourgeoise de plus en plus déplumée.

Car dans l’autre sens, les départs ont fait boule de neige : Eduard Sobol et Maxime Bastian ont notamment été libérés et délivrés, partant vers d’autres horizons. Leur particularité ? Tous les deux sont latéral gauche ! Certes, le club avait bien fait comprendre qu’ils ne comptaient pas sur eux, tout comme pour Gerzino Nyamsi parti au Lokomotiv Moscou après deux ans et demi de bons et loyaux services. Mais tout de même : Patrick Vieira se retrouve désormais avec trois latéraux de métier pour tenir toute la deuxième partie de saison. Ça va être sport.

stade de la meinau pelouse
Pelouse interdite aux + de 23 ans. © Nicolas Kaspar / Pokaa

Niveau ailier, plusieurs joueurs offensifs strasbourgeois peuvent tenir ce rôle – Diarra, Sahi, même Emegha. Mais si l’on en croit le dernier article de L’Équipe sur le sujet, si le Racing s’est bel et bien activé sur deux pistes qui n’ont pas abouti (Cho, parti à Nice, et Bahoya, parti à Francfort), BlueCo a également pu être refroidi par une éventuelle concurrence visant Angelô.

La pépite brésilienne de Chelsea vit une adaptation compliquée à Strasbourg, malgré plusieurs éclairs de génie, et une arrivée sur son poste aurait été jugée contreproductive pour son développement. Un argument que le Racing réfute par ailleurs.

Finalement, trois arrivées sont à noter côté Strasbourg. D’abord Milos Lukovic, attaquant serbe de 18 ans, acheté 4,7 millions d’euros mais qui termine la saison dans son club en Serbie. Ensuite, plus étonnant, l’expérimenté gardien, et Alsacien de 34 ans, Matthieu Dreyer vient jouer le rôle de doublure, recruté en toute fin de mercato.

Enfin, la dernière recrue tend sérieusement vers la fumisterie. Le nom ? Andrey Santos, joueur de 19 ans prêté par… Chelsea. Déjà, c’est un milieu de terrain, soit le secteur le plus performant du Racing en ce moment. La logique sportive en prend un coup. La double lame arrive ensuite. Sans présager de son talent, le pedigree actuel fait peur : seulement 97 minutes de Premier League à Nottingham Forest (tiens tiens) et il n’arrivera qu’à la mi-février, après son tournoi pré-olympique qu’il dispute avec le Brésil. Il va donc rester, maximum, trois mois. L’adaptation va être sympa.

Bref, encore une fois, aucune logique sportive dans ce choix. Ou, dans tous les cas, zéro logique pour le Racing. Pour Chelsea en revanche c’est tout bénéf : on va pouvoir le faire jouer (jusqu’à l’imposer dans le 11 ?) sans pression. Quand « club frère » rime de plus en plus avec « pépinière ».

racing club de strasbourg meinau
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Projet Strasbourg : Marc Keller, nouveau Robert Oppenheimer ?

Pour résumer : quatre départs, dont ton capitaine et gardien, et deux arrivées, dont un joueur qui vient l’année prochaine et l’autre pour trois mois, sans être adaptées aux besoins actuels du club. Courage à Patrick Vieira, qui doit composer avec une politique de gestion de club qui est désormais claire : au Racing, le sportif n’est plus la priorité. Il faut faire jouer les jeunes et qu’ils performent ; s’ils gagnent des matchs, c’est un bonus. La direction est assurée par BlueCo et Chelsea ; le Racing lui ne pilote plus rien.

Le problème, c’est que si le Racing est confortablement au-dessus de la zone de relégation, il n’est pas pour autant déjà sauvé : le spectre de la spirale désastreuse des 11 défaites consécutives en 2007-2008 reste encore dans toutes les têtes. Et comme dans le foot, tout va très vite, l’effectif réduit et inexpérimenté pourrait rapidement souffrir.

Marc Keller
« Le Racing, c'est de la bombe ». © Live conférence de presse du 3 juillet 2023

Mais doit-on vraiment être surpris ? BlueCo montre depuis quelques années à Chelsea qu’ils n’y connaissent presque rien aux logiques du football, donc pourquoi cela serait-il différent à Strasbourg ? Le problème réside plutôt dans la déception vis à vis de Marc Keller. L’homme avait promis beaucoup de choses à l’heure du rachat, avait effectué une nouvelle tournée des médias lorsque les choses se compliquaient. Et au vu de son crédit, encore grand aux yeux des supporters/trices, on était prêt à le suivre. Surtout que depuis, la patience payait et le Racing tournait.

Mais tel Robert Oppenheimer et son Projet Manhattan [bien que Strasbourg ne soit pas encore de la bombe atomique, ndlr], Marc Keller n’a peut-être pas pris la mesure de son choix lorsqu’il a vendu son Projet Racing à BlueCo. Le club perd jour après jour les joueurs et les principes qui ont pendant longtemps fondé sa renaissance et son identité. Jusqu’à s’éloigner irrémédiablement de ses propres supporters/trices.

Et alors que l’ambiance aurait dû être à la fête face à Paris, l’atmosphère sera forcément plus lourde à la Meinau ce 2 février. Car une nouvelle fois, une énième fois même, le Racing montre qu’il n’est plus ce qu’il était.

stade de la meinau racing
Quel Strasbourg maintenant ? © Nicolas Kaspar / Pokaa

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Commentaires (4)

    • pourquoi aussi négatif sur toute la ligne ? il faut croire au projet ou bien faites autre chose que le racing. moi j’y crois tous les clubs huppés font comme ça et tous ceux qui critiquent ne sont pas capables de mettre un rond dans le racing.ces dernières années,Keller a aussi dû vendre ces meilleurs éléments pour s’en sortir financièrement

    • Burner est donc supporter du Racing depuis voyons 53 ans + 24 ans = 77 ans. C’est cela même. Je ne savais pas que les Troll s’échappaient des cimetières.

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