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Coup de gueule à Strasbourg : et si le Racing arrêtait de nous prendre pour des saucisses ?

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Le 6 octobre dernier, le Racing perdait à la Meinau 2-1 face à Nantes, dans une ambiance de cathédrale glaciale après une nouvelle bouillie de foot. Le 12 octobre, les Bleus et Blancs ont traversé le Rhin pour s’en prendre trois face à Karlsruhe, évoluant en D2 allemande. Tout cela après des semaines ininterrompues de piètre qualité footballistique, qui amènent une question simple : quand est-ce qu’on arrête de nous prendre pour des saucisses, supplément truffes ? Article certifié coup de gueule.

Après la deuxième défaite consécutive du Racing en championnat face à Nantes, à laquelle s’ajoute la claque reçue en amical face à Karlsruhe, la sonnette d’alarme se doit d’être enclenchée, et pas par erreur comme elle a pu l’être le 6 octobre dernier.

Parce que si, en championnat, le Racing n’est pas encore trop mal loti – encore 11e de Ligue 1, ndlr -, tout ce que l’on voit sur le terrain inquiète au plus haut point. La Fédération des supporters ne s’y est pas trompée, envoyant une lettre, restée sans réponse, à Marc Keller le 10 octobre dernier.

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Il faut dire que ce que l’on voit fait peur : des joueurs complètement perdus et sans envie, un fond de jeu d’une médiocrité confondante et un coach qui rame tellement à son poste qu’il pourrait ramener l’or en aviron aux Jeux de 2024.

Pas aveugle à ce qui se passe devant ses yeux, la Meinau commence doucement à se fracturer, avec une grosse partie de ses supporters partant avant la fin du match contre Nantes. Alors que le Racing s’apprête à disputer deux matchs contre le PSG et Rennes – autant dire que ramener des points ne va pas être facile, ndlr – il va vite falloir changer les choses. Attention, article légèrement sous tension.

Y a-t-il encore un entraîneur au Racing ?

Une attitude désabusée

Si je retournerai allègrement ma veste s’il finissait par redresser la barre, à l’instant T Vieira n’est pas l’homme de la situation, et ne doit plus être l’entraîneur du Racing, encore plus après la nouvelle débâcle à Karlsruhe. Ce pour plusieurs raisons : d’abord son attitude, à la fois désabusée et d’une insoutenable légèreté quant à la gravité de la situation, qu’elle soit sur le terrain ou en conférence de presse d’après-match.

Mains sur les hanches à chaque match, il semble incapable de redresser une situation qui semble perdue. Son manque d’envie rejaillit sur les joueurs, incapables de se rebeller et qui donnent l’impression pour certains de “tricher” et de ne pas donner leur maximum. Un comble pour le club, qui a toujours eu de l’envie de se dépouiller dans son identité. À cela se rajoute un manque de remise en question flagrant.

Nouvel exemple face à Nantes : malgré ses choix incompréhensibles de jouer avec 7 défenseurs dans un système que personne n’a compris, même si Racingstub a essayé d’y voir plus clair, la responsabilité n’est pas de son côté mais plutôt d’un manque d’expérience de son équipe. Pour un entraîneur à la réputation d’un formateur bon avec les jeunes, il y a comme une légère dissonance.

Du temps demandé, mais aucune cohérence match après match

Après chaque match, et donc chaque performance allant du moyen au médiocre, quand ce n’est pas tout simplement insignifiant, Vieira demande “du temps” pour “construire le projet”. Sauf que, mine de rien, du temps, il commence à en avoir depuis 3 mois. 5 matchs amicaux et 8 de championnats, ça te donne justement “du temps” pour “construire un projet”.

Mais plus “le temps” avance, moins “le projet” semble clair. Il n’y a qu’à voir tous les systèmes de jeu utilisés depuis le début de saison : 352, 343, 433, 442, 424, 4231 modulable et le fameux 7 défenseurs, 0 milieu et 3 attaquants de Nantes en plaçant Senaya, latéral, et Mwanga, défenseur ou milieu sentinelle, milieux relayeurs… Comme l’impression de la pré-saison la plus longue de l’histoire du Racing : tout est encore en rodage et on ne sait pas où l’on va. La “patte Vieira” sans doute.

patrick vieira
© Live conférence de presse du 3 juillet 2023

L’ironie de la vie étant décidément bien ironique, jamais le Racing n’a eu un staff aussi étoffé. Pourtant, jamais il n’a semblé aussi largué sur toute la ligne. D’où des questions qui taraudent l’esprit : mais qu’est-ce qu’ils peuvent bien travailler la semaine si c’est pour faire ça le week-end ? Et comment qui que ce soit dans l’organigramme du Racing peut se satisfaire de ce qu’il s’est passé face à Nantes, où le Racing a davantage déstabilisé ses supporters et ses joueurs que l’équipe adverse ?

Une gestion d'effectif opaque

Ces derniers semblent ne plus savoir où donner de la tête. Il n’y avait qu’à voir l’incompréhension des Strasbourgeois face à Nantes en début de match : ils cherchaient tous leur coach des yeux, qui n’avait aucune réponse cohérente à leur donner. C’est à se demander s’ils ne commenceraient pas à lâcher Vieira. Si cela ne les excuse pas d’un manque de courage et de caractère flagrant sur les derniers matchs, l’opacité de certains choix d’effectif questionne.

Pourquoi cantonner Sylla au banc, alors que les problèmes de relance depuis la défense sont criantsil y aurait des rumeurs de problème disciplinaire, ndlr ? Pourquoi, alors que les problèmes au milieu sont évidents depuis le départ de Bellegarde, ne pas réintégrer Prcic qui, malgré son manque de combativité légendaire, sait faire des passes ?

Ne jamais faire jouer Gameiro à son poste, et lui faire traîner son spleen et sa mauvaise humeur, c’est lui donner un rôle d’ancien et de leader ? Ne pas défendre publiquement Emegha, qui s’est fait injustement pourrir par une partie de la Meinau face à Lens, c’est accompagner tes jeunes ? Enfin, secouer tes pépites et leur souffler dans les bronches, quand certaines se croient déjà arrivées alors qu’elles ont 3 matchs en Ligue 1, c’est jouer le rôle d’un formateur ?

Bref, comme les réponses n’arrivent pas, ne restent que les questions, et la frustration. Mais dans ce contexte, peu étonnant donc de voir un Racing proposer une bouillie totale de football, qui fait régresser tout le monde. Parce que l’on va pas se mentir, quand on regarde le Racing jouer cette saison, on s’ennuie ferme, pour rester courtois.

En tant que supporters, on peut comprendre le temps, la construction d’un projet, les défaites même. Mais l’absence de jeu, d’émotions et de combat, beaucoup moins. Aujourd’hui, les joueurs, et le Racing, ressemblent à leur entraîneur, et ce n’est pas une bonne nouvelle. Parce qu’on commence à être totalement blasé, voire dégoûté, de voir notre équipe ne pas se battre pour nos couleurs.

Quand il était arrivé le 2 juillet dernier, malgré ses expériences mitigées à Nice et à Crystal Palace, on disait en rigolant, sceptiques mais prêts à lui laisser une chance : qui vivra Vieira. Trois mois après, on a tout vu, on n’en veut plus.

racing meinau
Une Meinau déjà bien clairsemée. © Nicolas Kaspar/Pokaa

Effectif rajeuni, expérience appauvrie : quel est le projet ?

Pour faire l’avocat du diable concernant Vieira, s’il y a bien une circonstance atténuante que l’on peut lui trouver, ainsi qu’un deuxième point commun avec les supporters, c’est que coach Pat a été bien trompé sur la marchandise. Parce que maintenant que le premier responsable est désigné, parlons un peu du second : Marc Keller.

Lors de l’arrivée de BlueCo, bien conscient que ce modèle de multipropriété était mal vu – et pour de bonnes raisons – par de nombreuses assos de supporters, Marc Keller s’est appliqué à passer la pommade, en bon communicant qu’il est. Tournée générale des médias locaux, nationaux, presse écrite et radio pour vendre son produit : le passage du Racing, ère BlueCo, dans une nouvelle dimension.

Si Marc Keller excelle dans ce rôle et a pu rassurer une bonne partie des supporters, il a sans doute commis une erreur : il a fait des promesses. Plus précisément, il a annoncé un Racing plus ambitieux, plus riche et amené à se pérenniser près des places européennes. Certes les promesses n’engagent que ceux qui les croient, mais après deux mois de Ligue 1, la chute de la cigogne bleue n’en est que plus brutale. Pour les supporters, mais aussi pour Vieira.

Parce que la cigogne bleue s’est retrouvée fort déplumée, une fois le mercato terminé, au grand désarroi du coach et des supporters. Le club a perdu Djiku, Liénard, Sanson, Diallo et Bellegarde – toujours co-meilleur buteur du Racing un mois après son départ, vous voyez le problème ndlr. Pour remplacer ces cadres, qui représentaient l’identité du Racing, BlueCo a fait le pari de la jeunesse : 55,5 millions claqués sur des joueurs de moins de 21 ans… et aucun milieu de terrain.

Marc Keller
"Le projet, il est très clair, et je vais vous l'expliquer. Mais avant, une annonce de nos sponsors". © Live conférence de presse du 3 juillet 2023

Alors le trading, en recrutant des joueurs à fort potentiel pour mieux les valoriser, soit, pourquoi pas, certains clubs y arrivent très bien. Mais si tout ton système de jeu se casse la figure, que ton équipe est nulle et trône au fond de la Ligue 1, difficile de tirer le meilleur de tes pépites, et donc de les revendre plus cher. Une logique simple, qui semble pourtant avoir échappé à pas mal de monde.

Après, logique et cohérence semblent de toute façon passer par dessus bord cette saison face à celles du nouveau modèle économique. L’exemple le plus emblématique est celui du recrutement de Sow. Capitaine de Saint-Étienne, sélectionné constamment en équipe nationale, on pose 3,5 millions dessus. Bon, soit, encore un défenseur, niveau raisonnement c’est un peu boiteux. Mais il n’a jamais mis les pieds dans le groupe de la saison ! Pourquoi l’a-t-on recruté ? Personne pour poser une fois cette question en conférence de presse ?

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Parce que ça ne fait jamais de mal de le rappeler. © Nicolas Kaspar/Pokaa

Difficile donc sur ce point d’en vouloir entièrement à Vieira, qui pensait garder une vraie colonne vertébrale autour de laquelle développer son groupe. Avec Bellegarde et Diallo, on aurait eu de la cohérence dans un nouveau Racing plus ambitieux. Sans doute que la prise de conscience d’avoir été quelque peu enfumé l’a démotivé et sorti du “projet”. Qui aujourd’hui repose offensivement sur un Mothiba au placard l’an dernier et une pépite de 18 ans, Angelo, qui fait ce qu’il peut. Plus généralement, le “projet” repose sur ceux qui étaient déjà là l’an dernier. L’ironie de la vie, une nouvelle fois.

Si ça n’excuse pas son abandon du navire ni sa gestion erratique d’un groupe qui semble l’avoir lâché, la Pieuvre a sans doute été leurrée par le Houdini de la Krimmeri. Un président qui, depuis sa tournée générale, pratique désormais le silence radio. D’où le retour d’une question qui se fait de plus en plus sonore : quel est le projet ?

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La question à 1 million d'euros. © Nicolas Kaspar/Pokaa

Le changement, c'est maintenant

Difficile sensation à expliquer que celle d’être alarmé, et alarmiste, d’une équipe 11e de Ligue 1. Mais les trois victoires obtenues depuis le début de saison sont les maigres arbustes cachant l’Amazonie de problèmes qui attendent le Racing si rien ne change. Les chiffres offensifs ne disent pas le contraire : 14e attaque de Ligue 1, 16e en possession de balles, 18e et dernière en tirs cadrés (avec seulement 19). Les 10 points sont vraiment un miracle, et les mots sont pesés. Exit le RCS, bienvenue au FC Lourdes.

Le premier changement devrait donc évidemment être l’entraîneur, malgré les dépenses de licenciement que cela engendrerait – 3 ans de contrat, que de visionnaires à la tête du club, ndlr. Si malgré tout Vieira reste, ce qui serait catastrophique à court, moyen et long terme, le moindre mal serait qu’il se fixe sur un système de jeu et qu’il s’y tienne. Les joueurs prendraient des automatismes et finiraient par progresser, notamment dans l’animation offensive où être attaquant s’apparente désormais à une punition. Plus d’adaptation à l’adversaire pour essayer de faire du Guardiola ; on joue simple.

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© Nicolas Kaspar/Pokaa

Pour gagner en cohérence de jeu, il faudrait aussi penser à faire jouer des milieux au milieu, quitte à faire revenir les tricards Prcic et Aholou de temps à autre. Allons même plus loin dans une réflexion sans doute à rebours du football moderne : si les joueurs jouaient à leur vrai poste, peut-être seraient-ils meilleurs ? Dès lors, l’équipe serait-elle mieux équilibrée ? Verrait-on enfin une séquence de 3 passes réussies ? Cela paraît presque un rêve et, pour les gens comme nous, il semblerait que les rêves simples n’existent pas.

Quoi qu’il en soit, le Racing a rarement été aussi inquiétant. Matz Sels, Angelo, Perrin, Mothiba, Diarra et Doukouré sont les maigres consolations d’un bon départ en championnat, qui commence à s’effriter dangereusement. Avec Paris et Rennes à venir, le spectre de 4 défaites consécutives risque d’entraîner une spirale extrêmement négative dans les têtes de joueurs déjà bien entamés. Surtout que rien ne semble être en mesure de rassurer les supporters.

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Bien à garder en tête. © Nicolas Kaspar/Pokaa

Ni un président aphone, ni un coach qui semble déjà avoir quitté le navire à grandes enjambées, ni des joueurs qui semblent aujourd’hui ne pas avoir les ressources mentales suffisantes pour se rebeller, ou n’en ont simplement pas envie. Il n’y a qu’à voir les réactions d’après-match après la déroute contre Karlsruhe le 12 octobre dernier pour s’en convaincre : des joueurs apathiques, sonnés, perdus. À l’image de ceux qui les dirigent.

Si rien ni personne n’empêchera les supporters du Racing de pousser derrière leur équipe, tout le club va devoir prendre conscience qu’aujourd’hui, ceux qui font partie de l’âme et l’identité du club sont un peu pris pour des saucisses, supplément truffes. Car en cas de crise continue, le retour de bâton pourrait être spectaculaire. Et notamment face à Clermont, le 5 novembre prochain.

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Il y aura toujours des supporters au Racing. © Nicolas Kaspar/Pokaa

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Commentaires (7)

  1. Bonjour tout le monde….. maintenant je suis loin de l’Alsace mais avant je ne ratait pas bcp de match a la mainau malgré mon départ de l’Alsace je suis toute les info sur notre racing club de Strasbourg…desy que j’ai vue le nom de viera comme entraineur je savais que c’était une belle erreur tout les club où il est passé pas de système de jeu , pas de combativité rien ce ne sera jamais un entraîneur deuxième réflexion il manque des joueurs avec expérience pour encadrer les jeunes

  2. Article assez sévère mais somme toute réaliste par rapport à ce que le propose le Racing sur le terrain. On peut avoir un manque d’expérience lié à la jeunesse, mais la combativité ne fait pas partie de l’expérience, c’est un état d’esprit, il y a d’autres équipes de ligue 1 avec un effectif intrinsèquement plus faible qui propose un autre spectacle, mais ce manque de motivation peut s’expliquer par les changements permanent de système dans lesquel les joueurs ne s’y retrouvent pas, et ça c’est bien le rôle du coach. Rejouer le maintient cette saison, voir se positionner dans le ventre mou de notre championnat avec un effectif plus riche financièrement, serait sans conteste un échec pour l’ensemble du staff. Mais je garde espoir d’un redressement collectif pour continuer à faire vibrer tous les amoureux de Racing. ALLEZ LES BLEUS.

    • L’espoir fait vivre . Tout est dit dans cet article.Perso je n’ai jamais vu un coach et un effectif aussi mauvais à Strasbourg depuis que je suis le Racing .Depuis 1976 .Metci Keller

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