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Yea! On a testé les voitures électriques en libre-service de Strasbourg

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Lancé en 2015 par la société coopérative strasbourgeoise Citiz, Yea! est un service d’autopartage permettant de louer une voiture sans réservation, puis de la déposer n’importe où dans un périmètre donné. Début mai, quatre citadines électriques ont intégré la flotte en libre-service. Comme je n’ai pas de voiture et que j’avais quand même envie de prendre l’air hors de Strasbourg, j’ai décidé de tester le concept… Et de vous partager mon expérience !


Strasbourg est une ville où il est facile de circuler à vélo ou en transports en commun. Mais parfois, pour un déménagement, un trajet rapide, une escapade dans les Vosges, il arrive qu’on ait besoin d’une voiture. Certains en ont une qui dort dans une zone de stationnement gratuit, ou pour laquelle ils payent un abonnement résident. D’autres en empruntent à des amis. Mais il est aussi possible d’en louer, grâce à Citiz.

Fondée en 2002, cette société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) promeut l’autopartage. Ce système permet de réduire le nombre de voitures stationnées en zone urbaine – ce qui fait plus d’arceaux à vélo pour les cyclistes ou plus de places en terrasse, selon là où on se situe – puisqu’on estime qu’une voiture partagée remplace neuf voitures particulières. Il permet également de réduire les émissions polluantes en modifiant les comportements des automobilistes, qui apprennent à être moins dépendants de leur véhicule et à privilégier d’autres moyens de transports.

© Annika Lenze / Pokaa


Avant de conduire, il faut s’inscrire

Citiz compte aujourd’hui deux services : les Citiz classiques, bleues et blanches, de tous tailles, réparties en stations et utilisables uniquement sur réservation. Et les Yea!, citadines rouges et blanches en libre-service, stationnées un peu partout sur un périmètre allant de Neudorf à Bischeim, et de Cronenbourg au Conseil des XV. Une flotte d’une soixantaine de voitures, qui compte quatre véhicules électriques depuis le début du mois de mai. Mais comment ça marche au juste ?

Tout commence par une inscription. Une inscription unique, qui offre la possibilité d’utiliser indifféremment les Citiz ou les Yea!. J’entame la procédure sur le site web de Citiz : on me demande de renseigner un certain nombre d’informations personnelles – nom, adresse, etc., ainsi que des éléments figurant sur mon permis de conduire. Le site demande également une pièce d’identité, un justificatif de domicile de moins de trois mois, mon permis de conduire et une photo de moi tenant le dit permis à côté de ma tête. Le plus simple ne serait-il pas de s’inscrire en utilisant l’application Citiz ? Je m’interromps pour la télécharger et poursuis en effet plus facilement, ayant la possibilité d’uploader la version dématérialisée des pièces ou de prendre une photo de ces dernières depuis l’appli.

À l’étape suivante, je découvre que l’inscription est payante – parce que je n’ai pas lu assez attentivement la page de présentation. 40 euros en tarif normal, 20 euros pour les demandeurs d’emploi, les moins de 27 ans, les abonnés de transports en commun, de Vélhop, Vélocation, Locacycles, les porteurs de la carte Badgéo, des cartes Le Pass et SNCF, les membres de CADR67 et CADR68, Bretz’selle, Ircos-Cezam et de la Fédaration Hiero. Ça fait du monde. Ces frais recouvrent notamment la validation de l’inscription, réalisée manuellement, en deux jours ouvrés maximum. Mieux vaut donc ne pas s’inscrire à la dernière minute en espérant courir à la voiture juste après.


Une inscription pour 3 mois, carburant et assurance inclus

Mon inscription en ligne me permet de tester pendant trois mois la formule avec abonnement de Citiz. Ce qui m’évite un dépôt de garantie et me permet de payer au trajet, par carte bleue. D’accord, mais comment ça se passe après les trois mois ? J’ai été tête en l’air sur les frais d’inscription, mais préfère être prudente côté abonnement, car qui ne s’est jamais retrouvé abonné(e) à quelque chose pour avoir oublié de mettre fin à une offre au terme de la période d’essai ? Il faut chercher un peu sur le site mais je finis par trouver l’information: “À l’issue de ces 3 mois offerts, l’utilisateur pourra choisir de conserver la formule “Avec Abonnement” ou de choisir la formule “Sans Abonnement” , selon celle qui lui semble la plus adaptée à son usage.” Pas de mauvaise surprise en vue donc. Cela gagnerait d’ailleurs à être affiché plus clairement, au moment de l’inscription par exemple !

Si l’on souhaite poursuivre après cette période d’essai, l’abonnement passe à 16 euros par mois. Il permet de louer une Citiz S ( de petite taille) ou une Yea! à 2,50 euros par heure et 0,39 euros par kilomètre. Pour les Yea! s’ajoute 2,50 euros de prise en charge à chaque nouvelle location. Sans abonnement, les prix sont de 5 euros par heure (et toujours 0,39 euros par kilomètre). Et, détail important: le carburant et l’assurance sont inclus dans la location.


Déverrouillez, démarrez !

Mon inscription validée, je profite d’un après-midi de congé pour planifier une promenade le long de l’Ill à la Wantzenau. Et tant qu’à faire, j’en profite aussi pour aller récupérer des affaires juste assez encombrantes pour ne pas avoir envie de les trimballer à vélo ou en tram chez un ami, à la Meinau. J’habite entre les Contades et l’Orangerie et l’application Citiz me permet de géolocaliser les différentes voitures autour de chez moi, en me donnant au passage des informations sur le modèle et la quantité de carburant restante. J’opte pour une Renault Zoé électrique à 47% de batterie et la réserve. C’est un aspect pratique des Yea! : si l’offre a été pensée pour pouvoir emprunter une voiture sur un coup de tête, elle permet tout de même de faire une petite réservation, le temps de se préparer et de se mettre en route par exemple. Cela peut aller jusqu’à 24h avant utilisation.

Direction la voiture donc. Je constate d’office que le pare-brise a été baptisé par des cigognes de l’Orangerie. Faut-il le déclarer au moment d’évaluer la propreté du véhicule ? Non, pas forcément, me confirme l’agence Citiz Grand Est à la fin de ma location. Je dégaine ensuite l’application pour déverrouiller les portes du véhicule. Une voix retentit dans l’habitacle pour me donner la marche à suivre : ouvrir la boite à gants pour y prendre le boîtier, taper mon code pin d’utilisateur, noter la propreté de la voiture et retirer les clés du boîtier. Un peu perdue, je mets du temps à m’exécuter tandis que la voix renouvelle son message. La scène a quelque chose de futuriste : me voilà dans un épisode de K 2000 à négocier avec KIIT. On finit toutefois par me dire qu’il est possible de mettre fin à ce guidage vocal en désactivant le mode débutant dans l’application.

Les clés posées dans le vide-poche, j’appuie sur le frein et le bouton Start, car c’est une boite automatique – comme toutes les voitures électriques de chez Yea! Et c’est parti pour 20 minutes de route en direction de la Wantzenau. Un trajet extrêmement silencieux, moteur électrique oblige. Ce n’est pas désagréable. Si j’appréhende un peu les premières minutes, je ne mets pas longtemps à oublier que je conduis une voiture de location tant la prise en main est facile, même pour moi qui conduis habituellement avec une boite manuelle. En revanche, je regarde avec un peu d’inquiétude la jauge du véhicule – réflexe de personne ayant l’habitude de recharger son téléphone lorsqu’il passe sous les 50%. Si les freinages permettent de recharger légèrement le système, la batterie se vide tout doucement. J’arrive au bord de l’Ill avec 37% d’autonomie. Aucune procédure particulière ici, je prends les clés et ferme le véhicule avant d’aller me promener.

© Annika Lenze / Pokaa


Se garer et se recharger sans galérer

De retour, j’ouvre à nouveau avec les clés pour m’installer au volant. Cette fois-ci, un peu de voie rapide m’attend, mais cela se passe aussi bien que la circulation en zone urbaine. À ceci près que la batterie se décharge nécessairement un peu plus vite. Arrivée à la Meinau, chargement de mes affaires, retour à la maison. Et pour une fois, inutile de chercher une place de stationnement gratuite ou de faire attention à la zone tarifaire dans laquelle je me trouve. Je peux me garer en bas de chez moi, puisque je suis dans le périmètre Yea! Je remets la clé dans son boîtier, vérifie que je n’ai rien oublié et indique sur l’application que j’ai terminé ma location et en verrouillant les portes.

© Annika Lenze / Pokaa

Et le plein alors ? Une carte est jointe au boîtier pour se rendre en borne électrique mais Citiz n’oblige pas ses utilisateurs de Yea! à les recharger en fin d’utilisation. Si la voiture passe en dessous des 20% de batterie, elle est retirée des réservations, le temps qu’un technicien l’emmène à la recharge la plus proche. Un autre bon point pour ce service : les locations Yea! étant plutôt courtes, on peut comprendre que les utilisateurs n’aient pas envie de passer 1H10 à la borne (temps de recharge d’une Zoé électrique en charge accéléré, 30 minutes en charge ultrapide, encore peu développée sur le territoire strasbourgeois.) L’électrique est actuellement en cours d’expérimentation pour les Yea!, et Citiz cherche son modèle : faire appel aux techniciens pour la recharge, ou la laisser faire par le client en décomptant le temps de recharge de la location. La SCIC profite actuellement des 70 bornes électriques en cours de déploiement dans l’Eurométropole pour amorcer une transition globale de sa flotte Yea! vers l’électrique.

Bilan de l’expérience : plutôt positif ! Le véhicule est particulièrement adapté à une conduite en ville et le fait de pouvoir stationner n’importe où est un vrai plus. Si par exemple j’avais une voiture qui ne servait qu’à circuler en ville ou au sein de l’Eurométropole, je pense que je pourrais la revendre et me laisser tenter par ce service. Le fait que l’essence et l’assurance soient incluses dans la location rend l’offre intéressante, particulièrement en ce moment avec un prix à la pompe flirtant avec les 2 euros le litre. Le service est par ailleurs simple d’utilisation. La preuve, moins de 24h après avoir rendu la voiture, cette dernière avait déjà quitté ma rue. Bref, une solution d’autopartage à la fois simple, écolo et accessible financièrement, qui offre une belle alternative à la voiture particulière !


Citiz

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© Annika Lenze / Pokaa

*Article soutenu mais non relu par Citiz.

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