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parking voitures

244 195 véhicules : qui utilise la voiture à Strasbourg et son agglomération ?

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Depuis le 1er janvier, la Zone à Faibles Émission Mobilités (ZFE-m) est entrée en vigueur à Strasbourg. En conséquence, les véhicules sans vignettes Crit’air et les Crit’air 5 deviennent théoriquement automobila non grata sur le territoire de l’Eurométropole. Si cette année 2022 laissera surtout la place à la pédagogie avant les premières interdictions, la voiture va connaître quelques bouleversements à Strasbourg dans les prochaines années. Ainsi, on a essayé de savoir combien de voitures comptait l’Eurométropole et qui les utilise vraiment, afin de comprendre les futurs effets des politiques strasbourgeoises.


 

Avec le prolongement du tram, la nouvelle politique de stationnement, le GCO et les conditions de circulation sur la M35, les débats passionnés lors de l’annonce de la nouvelle politique de stationnement, lors du conseil municipal de septembre dernier et ceux sur la ZFE-m le 15 octobre dernier au conseil de l’Eurométropole, la voiture incarne un sujet politique électrique à Strasbourg. Principalement parce que la place de celle-ci est amenée à évoluer dans notre ville. Alors on a fouillé dans les chiffres, afin de savoir exactement de quoi et de qui on parle, lorsqu’on évoque le futur de la voiture à Strasbourg.

Classification des véhicules Crit'air
© Délibération ZFE – Eurométropole Strasbourg


Un nombre de voitures en légère augmentation dans l’Eurométropole

En premier lieu, selon les chiffres de Service de la Donnée et des Études Statistiques (SDES) du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, au 1er janvier 2021 il y a 244 195 voitures particulières au sein de l’Eurométropole. Grossièrement parlant, cela fait quasiment une voiture pour deux habitants. Un nombre qui d’ailleurs ne cesse de croître depuis ces dernières années, même si cette croissance est légère. En effet, il y avait 243 616 véhicules particuliers sur le territoire en 2020, contre 242 528 en 2019.

Jusqu’à 2028, la ZFE va donc impacter un parc automobile strasbourgeois et eurométropolitain en croissance. Visant à interdire en 2028 tous les véhicules jusqu’aux Crit’air 2, elle promet un chamboulement des pratiques et des habitudes. En effet, aujourd’hui, les véhicules Crit’air 2 représentent la plus grosse partie du parc automobile de l’Eurométropole de Strasbourg. Toujours selon les chiffres du SDES du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, en 2021, 85 193 voitures particulières sont estampillées Crit’air 2, soit 35 % du parc automobile. Pour le dire autrement : si aujourd’hui la ZFE s’appliquait comme en 2028, cela concernerait 69 % des habitantes et habitants de l’Eurométropole.

voitures stationnement
© Nicolas Kaspar/Pokaa


Un parc automobile en pleine évolution

Toutefois, raisonner de cette manière se révèle erroné. On oublie en effet de prendre en compte le fait que le parc automobile se trouve en complète évolution depuis quelques années. En 2019, 39 993 véhicules étaient Crit’air 4, 5 ou sans vignette, soit 16,5 % du parc automobile global. En 2020, ils étaient 31 770, soit une baisse de 20,5 %, et 13 % du parc automobile global. La chute continue en 2021, puisque le nombre de véhicules tombe à 26 089. Soit une baisse de 17,9 % par rapport à 2020, et surtout 10,6 % du parc automobile global. En à peine deux ans, le nombre de véhicules Crit’air 5 ou sans vignette a ainsi baissé de 34,7 % !

Dans le même temps, la part des véhicules Crit’air E et 1 dans l’Eurométropole augmente. De 22 % en 2019, elle passe à 26,7 % en 2020 et à 30,7 % en 2021. Il y a donc fort à parier qu’en 2023, date de mise en place des premières interdictions, la ZFE-m concernera moins de 10 % des habitantes et habitants de l’Eurométropole possédant une voiture. Et que, plus on va avancer dans le temps, plus les habitantes et habitants auront changé de véhicule pour s’adapter à la ZFE-m. Ou alors ils auront choisi un autre moyen de transport.

Voitures stationnement
© Nicolas Kaspar / Pokaa


Des publics plus dépendants que d’autres à l’utilisation de la voiture

Ce constat somme toute positif cache néanmoins des disparités importantes. En effet, même s’ils représentent une minorité de personnes, les 10 % d’habitantes et habitants possédant une voiture Crit’air 4 ou en-dessous se doivent tout de même d’être accompagnés. Surtout que, statistiquement, les ménages à une seule voiture sont plus nombreux à posséder des voitures Crit’air 4 ou moins. En effet, selon les résultats de l’Enquête mobilité 2019, 40 % des ménages mono-motorisés dans l’Eurométropole ont un véhicule Crit’air 3,4 ou 5/NC. Dans un raisonnement contraire, pour les véhicules Crit’air 1, seul 30 % des ménages mono-motorisés disposent d’un tel véhicule.

Lorsque l’on creuse, on se rend compte que les personnes vivant seules et les familles monoparentales sont surreprésentées parmi les ménages possédant une unique voiture classée Crit’air 3, 4 ou 5/NC. En effet, plus de 40 % d’entre elles disposent d’un tel véhicule. En outre, ces personnes sont plus dépendantes à la voiture, avec près de la moitié de déplacements effectués comme cela. Pour l’exemple des familles monoparentales, la voiture sert notamment à effectuer tous les déplacements du quotidien. Un tiers de ces familles se trouve en-dessous du seuil de pauvreté en 2017 selon l’INSEE. Par ailleurs, pour Bas-Rhin, 14 % des hommes et 17 % des femmes en famille monoparentale se trouvent au chômage. Contre 6 % dans la population totale.

Finalement, que nous apprennent tous ces chiffres ? D’ici 2028, les effets de la ZFE-m paraîtront moins contraignants qu’aujourd’hui. Que ce soit avec l’évolution logique du parc automobile ou avec la multitude d’alternatives proposées (transports en commun, covoiturage, vélo…). Par ailleurs, les effets à court-terme de la ZFE-m concerneront seulement une petite partie de la population. Néanmoins, cette partie de la population se révèle également être la plus vulnérable. Plus dépendantes de la voiture que d’autres type de ménages, moins aisées et les premières concernées par les effets à court-terme de la ZFE-m, ces personnes-là devront donc être la priorité de l’Eurométropole et des ses aides.

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