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Strasbourg : le spleen du confiné

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Ça n’arrête pas. J’ai beau zapper frénétiquement d’une chaîne à l’autre à longueur de journée, les dents blanches au brushing parfait nous sermonnent inlassablement un discours bien rodé, ventant les bénéfices du confinement.

Célibataire, en couple, avec ou sans enfants. Vivre à un autre rythme est désormais tendance, voire obligatoire. Un dalaï-lama en costume trois pièces sortant fraîchement d’une école de commerce prône le lâcher-prise ou le désencombrement intérieur. Il est temps de dormir, de respirer, de boire, de péter, de manger afin d’harmoniser notre cocon intérieur et de renforcer notre système immunitaire. Acceptons la situation et chouchoutons-nous via un moment de médiation, un cours de yoga avec son chat, une séance de sophrologie ou un auto-massage de la plante des pieds.

Nos voisins nordiques arrivent à prendre ce mal en patience et continuent par la même occasion de nous refourguer des meubles IKEA en kit aux noms imprononçables. Les néerlandais, par exemple, pratiquent le niksen, l’art de ne rien faire.

Niksen, just don’t do it. J’ai toujours su que mon collègue était néerlandais.

Quelques indices : arriver en retard au boulot chaque matin – passer la moitié de sa journée aux toilettes prétextant des troubles digestifs –  organiser un bordel artificiel sur son bureau – parler seul au téléphone – tourner son écran pour ne pas montrer qu’il surfe sur YouTube – toujours se déplacer un stylo à la main.

L’art de glander. Si ce type n’est pas né à Amsterdam, alors moi je suis le frère siamois de Chuck Norris.

Il est visiblement temps de retrouver l’art de la conversation. Pas de sms. Pas de Whatsapp. Échanger au téléphone avec ses proches et ses amis permet de maintenir des liens sociaux essentiels au bien-être physique et psychique. C’est aussi l’occasion de renouer contact avec d’anciens amis, perdus de vue à cause d’un quotidien frénétique. C’est vrai que parler de mes hémorroïdes à ce copain de CE1 dont je n’avais plus de nouvelles depuis 1992, c’est une occasion précieuse d’apprendre à reconnaître mes besoins et mes émotions, les exprimer et développer mon empathie.

La communication positive serait donc une chance pour passer plus de temps qualitatif ensemble durant l’épidémie.

J’invite Gandhi à passer deux mois de confinement seul avec son chien dans un studio de 21 m² avant de nous lâcher des citations à la con sur la résistance par la non-violence.

« La vie est un mystère qu’il faut vivre, et non un problème à résoudre » – «  Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours. » – « Le bonheur c’est lorsque vos actes sont en accord avec vos paroles. » – « La haine tue toujours, l’amour ne meurt jamais».

Il fait son pain lui – même pendant le confinement Gandhi ? Et si il était encore en vie, est-ce qu’il assisterait à un cours de cuisine en ligne avec Cyril Lignac ? Avec des « si », Strasbourg serait en Ligue des champions et Harvey Weinstein serait bénévole à la Croix rouge.

STOP. Assez de cette dictature du bonheur permanente. Assez de ce monopole du bon goût, de ces philosophies de développement personnel et de cette nécessité de cacher ses failles derrière un filtre Snapchat.

Le confinement, je le vis mal. Asphyxié par le sédentarisme, à chercher à passer le temps pour m’ôter les images de malades intubés qui meurent par millier. L’hélicoptère transportant des personnes en détresse respiratoire vers l’hôpital de Hautepierre fait de plus en plus d’aller-retour. J’angoisse. J’ai peur de perdre l’un de mes proches. Peur d’étouffer seul pendant mon sommeil. Je peux sentir la souffrance que vivent au quotidien les animaux des cirques, des zoos, des Marineland ou d’élevages industriels, enfermés dans des cages et voués à mourir dans la terreur après une existence misérable.

Tout cela fait réfléchir, m’use, m’épuise, donc je me donne le droit de ne pas être parfait, de craquer, de manger tout ce qui me passe sous la main et de pleurer seul sur mon balcon lorsque la foule applaudit les soignants, chaque soir à vingt heures. Je ne me plains pas. Ma vie est loin d’être insupportable. J’ai juste peur que tout cela ne s’arrête jamais alors ce n’est pas en faisant moi-même une brioche aux pépites de chocolat ou une tarte flambée que tout ira mieux. DO IT YOURSELF, MON CUL. La prochaine étape est de créer une communauté de Amish à la Krutenau et d’aller à l’UGC en calèche ?

Comme si d’un seul coup, les gens découvraient la vie.

OUI avec du sel, de l’eau, de la farine et de la levure, tu peux faire une baguette. OUI faire du sport c’est bon pour la santé. OUI appeler sa mère de temps en temps ça fait du bien. OUI dire bonjour à son voisin est la base de la politesse. OUI se laver les mains permet d’éviter la propagation des bactéries. OUI Kurt Cobain est un ange depuis vingt-six ans. OUI la caissière de ton supermarché est un être humain. OUI nos soignants sont des héros.

Il est temps de vous dire la vérité. Âmes sensibles s’abstenir. Attention spoiler de l’existence à venir. 

Le feu n’a pas d’ombre – L’émoji  « caca » ressemble à l’émoji « glace » – Les gorilles font des nids – Les femmes ont un clitoris –  Les mini carottes sont des carottes de taille normale retaillées et façonnées en petits formats – Aucune autruche ne met sa tête dans le sable – L’Égypte n’est pas le seul pays au monde ayant des pyramides – Aucune médaille d’or olympique n’est en fait en or – Les pingouins ont des genoux – La chair de poule protège du froid – Il y a dix morceau de sucre dans une canette de Coca – Le Père Noël est une ordure – 50 % de l’ADN humain est similaire à celui d’une banane – Le cœur d’une baleine bleue est si grand qu’un homme peut nager dans ses artères – Certaines tortues respirent par l’anus – Le nom complet de la poupée Barbie est Barbara Caylah Millicent Roberts – Daenerys est une fausse blonde.

Il est mort comment Gandhi au fait ? Ah oui, assassiné sous les balles d’un fanatique hindou.

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Commentaires (1)

  1. Ok. Sacrée bouillie sur nos écrans et dans nos journaux d’actualité, toujours la même sauce avec les mêmes ingrédients. On veut rassurer, inquiéter, donner des dates de référence, donner des enveloppes, des primes de risque, chercher les erreurs, les responsables, les coupables. Avec cela, on fait l’info. Ça me fane. Pour l’instant il n’y a pas de certitude, mis à part le manque de moyens et les victimes. Les victimes, les souffrants, on ne parle pas des conditions, des circonstances dans lesquelles certains sont décédés chez eux où en maison de retraite. On ne parle pas assez de nos amis les bêtes, animaux bloqués aux frontières dans des camions. …..Oui, les conditions de vie des animaux d’élevage, ces produits alimentaires en promo aujourd’hui, leur situation devrait nous éclairer sur ce que certains d’entre nous subissent aujourd’hui, ceux qui sont séparés de leur famille, ceux qui subissent des violences, ceux qui souffrent, meurent seuls et que l’on ne voit pas . Une chanson pour finir https://m.youtube.com/watch?v=oLC_JTafCps&list=PL7pCnVPlQm74dO0CAIIHv_oz96QbXBLT_&index=47

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