Définitivement fermé en novembre dernier, le local du Mudd a finalement été racheté. On a rencontré le nouveau propriétaire pour qu’il nous divulgue quelques petites infos sur le nouveau concept. L’occasion aussi, de tourner la page en admirant une dernière fois les tags et les stickers du tout Strasbourg et de prendre une dernière inspiration dans le poumon humide du caveau historique. Petits cœurs meurtris, il faut se relever, tourner la page, pour apprendre à aimer à nouveau. On vous propose d’enlever le pansement d’un coup sec et de découvrir de quelle manière ce lieu emblématique compte faire peau neuve.
Éric Husser n’en n’est pas à son premier coup d’essai puisqu’il est également le propriétaire du Delirium Café. Pour reprendre le local du Mudd, il a choisi de s’associer à Thierry Omeyer, le célèbre handballeur alsacien. Et si l’équipe est déjà au complet et prête à se lancer dans cette nouvelle aventure, quelques mois de travaux sont à prévoir avant l’ouverture prévue début octobre.
Le Hoop, un bar dansant pour décompresser après le boulot
L’ambition du nouveau propriétaire est de proposer un bar dansant aux Strasbourgeois déjà engagés dans la vie active : “Côté clientèle, on vise davantage les actifs à partir de 30 ans. L’idée, c’est de proposer un lieu pour accueillir les Strasbourgeois qui travaillent dans le centre-ville et qui veulent se détendre après le travail, boire un verre et manger à proximité.” – soit une clientèle potentiellement plus âgée que celle accueillie jadis par le Mudd.
Le tout, fraîchement nommé Hoop (dont chaque lettre est un clin d’œil aux personnes qui pilotent ce nouvel établissement), accueillera principalement des afterwork de 17h à 1h30, mais conservera tout de même sa licence IV afin de pouvoir tarder davantage en cas de soirées exceptionnelles. Ouvert du lundi au samedi, le lieu accueillera gratuitement tous les soirs de la semaine.
La prog musicale promet quant à elle d’être très éclectique : “Il y en aura pour tous les goûts.” Éric Husser prévoit d’associer certains jours de la semaine à un style musical : “Je pense qu’il y aura certainement un jour associé aux rythmes disco, un autre dédié aux années 90 et un samedi plus généraliste.”
Cocktails, bières espagnoles et fumée épaisse
Alors que beaucoup de nouvelles adresses strasbourgeoises ont fait le choix ces dernières années de miser sur le local, la carte du Hoop changera de cap pour faire découvrir des saveurs plus lointaines. Selon les confidences du futur bartender, la carte proposera principalement des long drinks – à savoir les classiques Mojitos, Piña colada et autres Cosmo – mais aussi quelques surprises revisitées, issues des petits carnets personnels du dompteur de shaker.
Pour les inconditionnels de la levure, pas de panique ! Quelques bières figureront bien sur la carte. Mais encore une fois, on prend de la distance avec le patrimoine alsacien puisque le nouveau propriétaire s’engage à ne proposer que des bières introuvables à Strasbourg. Petite exception alsacienne pour les vins et crémants, pour lesquels l’établissement travaillera avec le domaine Koeberlé de Saint-Hippolyte (parce qu’il faut pas déconner non plus : le meilleur vin, il est chez nous).
Le spacieux bar d’en haut trônera à la même place, mais dans un style totalement différent. C’est dans une ambiance vintage années 60 qu’on pourra déguster, au bar ou attablé, une cuisine du monde sous la forme de tapas, d’inspiration espagnole, italienne ou encore indienne.
Du squat brut à l’élégance vintage
Pour la déco, c’est un virage franc : elle sera soignée et élégante. Les tables et les banquettes du haut céderont la place à un vaste fumoir pensé dans un style plus fin. Une cave à cigare sera également mise en place pour permettre aux amateurs de crapoter tranquillou. L’escalier tordu duquel de nombreux habitués sont déjà tombés, sera finalement remplacé par un escalier droit (ce qui limitera peut-être les chutes).
Au cœur de l’illustre caveau du sous-sol, le bar sera quant à lui déplacé et la scène sera aménagée en espace VIP. Celle-ci pourra néanmoins retrouver sa vocation de base, à l’occasion de concerts exceptionnels. Pour la déco du sous-sol, c’est surprise ! Il faut bien laisser une petite part de mystère.
En attendant des nouvelles du Hoop flambant neuf cet automne, on vous a concocté un petit album souvenir à base de tags collectors et de petits bouts de vie de nombreux fêtards strasbourgeois : dernière tournée pour tout le monde !
Caroline Alonso
Crédits photos : Vivien Latuner
Géniales les photos, ça a beau avoir été mon environnement quotidien pendant 8 ans, ces images me font rêver comme quand j’ouvre des vieux albums sur le cbgb.
Ce lieu de gloire et de misère me fait venir une jolie citation de qui, Johnny Thunders ou Richard Hell?
« Snatching defeat from the jaws of victory »
Je ne suis pas forcément fan de pooka, mais entre Emma qui nous pond un texte à chouiner et ces photos d’époque, merci hein!