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Images d’archives : Il y a 100 ans, les quais de Strasbourg étaient bien différents

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Retour à une époque pas si lointaine, au début du XXème siècle, où l’Ill était au coeur de la vie quotidienne strasbourgeoise, tantôt lieu de travail, tantôt eau de rinçage (et on ne parle pas que du linge !).

Depuis le quai sur lequel vous bronzez vainement entre deux jours de pluie, imaginez… Nous sommes à la fin du XIXème siècle. La ville de Strasbourg, désorganisée par la guerre de 1792 contre le roi de Hongrie et de Bohème puis redevenue un carrefour commercial important sous l’impulsion de Napoléon Bonaparte au début des années 1800 – où plusieurs institutions comme la Préfecture, la Bourse et la Chambre du commerce voient le jour, prospère avec la révolution industrielle. En 1846, la ville s’octroie ainsi sa première gare « intra-muros » (la précédente ayant été construite à Koenigshoffen), et une ligne relie la capitale alsacienne à la capitale française dès 1852.

Mais en 1870, une nouvelle guerre avec la Prusse éclate et après un été de bombardements, Strasbourg capitule et est annexé à l’Empire allemand, dont elle devient la capitale. Si ce premier rattachement est mal vécu par les strasbourgeois, il permet néanmoins des avancées, le gouvernement souhaitant faire de la ville « une vitrine du savoir-faire allemand ». La Neustadt voit le jour, dont la place impériale (avec son palais impérial, l’hôtel des postes, la bibliothèque universitaire et le nouveau campus) constitue le nouveau centre névralgique de la ville, de même qu’une nouvelle gare est édifiée, ainsi que de nombreuses églises. L’industrie connaît elle aussi un développement rapide, dans les secteurs de l’alimentaire mais aussi de la mécanique ; de nouvelles activités bien relayées par un réseau de tramway étendu (et électrifié pour les premières lignes dès 1894) et le nouveau port autonome.

1857 : Depuis l’actuel quai des Bateliers, la rue du Marché (et le pont du Corbeau segmenté) lors de la réception de Napoléon Bonaparte à Strasbourg (du livre “C’était hier à Strasbourg” (1987), Pierre et Astrid FEDER)
1883 : Baignade dans l’Ill (du livre “C’était hier à Strasbourg” (1987), Pierre et Astrid FEDER)
Avant 1914, vue sur la Presqu’île Malraux (du livre “C’était hier à Strasbourg” (1987), Pierre et Astrid FEDER)
Sur cette carte de Strasbourg au XIIIème siècle, le bras de l’Ill qui coupait la Krutenau jusqu’aux années 1870 (source : Wikipedia)

Car Strasbourg est une ville fluviale par essence, toute traversée par l’Ill qu’elle est. À l’heure où les projets municipaux se multiplient à l’endroit de cet affluent du Rhin tout puissant entre maison flottante, marché sur l’eau, piscine immergée et bateaux à louer, revalorisant le cours d’eau un temps négligé (en ville du moins !) au profit de l’urbanisation, il est intéressant de se rappeler d’une époque où il était tout aussi, voire plus présent encore, dans la ville et dans la vie de ses habitants. Physiquement d’abord, puisque jusqu’en 1872 le quartier Krutenau était coupée en deux par un bras de l’Ill, qui courait depuis la rue de Zurich, où passait le canal du Rheingiessen, jusqu’aux Ponts Couverts via la rue des Jardins.

Depuis recouvert, ce bras passé permet de mieux comprendre les noms des rues de ce quartier (place Saint-Nicolas-aux-Ondes, place du Pont-aux-Chats). Figurativement aussi, l’Ill occupe une place d’importance dans la vie quotidienne des strasbourgeois à la fin du XIXème siècle, non pas pour la farniente mais pour le travail qu’il soit industriel ou domestique : au cours des années 1890, l’Ill continue de rincer le linge des strasbourgeois depuis les bateaux lavoirs, dans le même temps qu’il accueille un trafic toujours plus important avec la construction, en 1892, du port de la Porte des Bouchers. En 1897, il accusera aussi l’activité des Glacières de Strasbourg, une usine à glaces qui participera pleinement à la prospérité de la cité jusqu’en 1990.

Vue sur la Petite France en 1928 (du livre “C’était hier à Strasbourg” (1987), Pierre et Astrid FEDER)
Focus sur les bateaux lavoirs, où l’on lavait son linge sale au sens propre comme au figuré (du livre “C’était hier à Strasbourg” (1987), Pierre et Astrid FEDER)
Une ménagère besognant sur l’un de ces bateaux lavoirs (du livre “C’était hier à Strasbourg” (1987), Pierre et Astrid FEDER)
Toujours à la Petite France, les Glacières vues de l’intérieur en 1906 (du livre “C’était hier à Strasbourg” (1987), Pierre et Astrid FEDER)

Avec l’essor de l’automobile, aux côtés des transports en commun en développement, les quais s’aménagent et l’Ill prend de la distance, une distance sans doute encouragée par les révolutions hygiéniste et sécuritaire du siècle. En 1944, après un bombardement, on préfère ainsi relier le Quai des bateliers à la place du Corbeau plutôt que reconstruire les quatre maisons historiques qui surplombaient le cours d’eau sur le même tracé ; en 1990, les joutes nautiques organisées depuis 1377 sont suspendues à cause de la pollution de l’Ill. Car l’urbanisation croissante de la ville, de même que son industrialisation massive, ont un coût environnemental. Aussi, si l’on se réjouit d’un retour à des quais apaisés, on espère que l’Ill ne (re)deviendra pas une autoroute.

Fin 1890, vue sur le tramway et les bateaux lavoirs quai Saint-Nicolas (du livre “C’était hier à Strasbourg” (1987), Pierre et Astrid FEDER)
En 1884, la Place du Corbeau reculée, les quatre maisons qui seront détruites et les bateaux lavoirs du quai des Bateliers (source : Archi-wiki)
En 1905, les maisons surplombant l’Ill à côté du Pont du Corbeau (du livre “C’était hier à Strasbourg” (1987), Pierre et Astrid FEDER)
Dans les années 1930, les joutes nautiques devant le Palais Rohan (source : Archi-Wiki)


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Commentaires (3)

  1. Bonjour,
    En 1871 Strasbourg devient bien capitale du nouveau Reichsland Elsaß-Lothringen, mais évidemment pas de l’Empire allemand, comme stipulé dans l’article. Sûrement une coquille.
    Merci pour ces photos.
    Cordialement,

  2. Il s’agit sûrement d’une coquille, mais en 1871 Strasbourg annexée ne devient pas capitale de l’Empire allemand, mais capitale du nouveau Reichsland Elsaß-Lothringen.
    Merci pour ces photos.

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