L’association musicale et culturelle alternative Wassingue Krew cherche à relancer son festival Les Tribus Sonores. Après de grosses programmations les années précédentes, des difficultés financières s’avancent pour l’asso strasbourgeoise. Ils espèrent pouvoir lancer cette année la 6e édition de ce festival printanier, entre musiques acoustiques tribales et culture rave. Pour ce faire, rien de mieux selon eux qu’une autre soirée en amont, le 18 janvier au Molodoï.
Pas de Tribus Sonores cette année? A Strasbourg, depuis 2015, ce festival se veut une forme de médiation de la culture rave, en plus d’un événement musical. Lors d’éditions précédentes (voir ici), des pontes de la musique électronique comme Highlight Tribe, Tetra Hydro K, Juno Reactor, La P’tite Fumée ou encore Elisa Do Brasil ont pu jouer dans la salle du Molodoï pour un prix raisonnable.
Pourquoi faut-il sauver le soldat Tribus Sonores ? “Parce que le Capitaine Argent nous met la pression !” Chaque année, un petit village culturel d’artisans et d’artistes s’installait sur la rue du Ban de La Roche à l’instar d’autres événements musicaux comme Paye Ton Noël. Pour pouvoir poser leurs stands en extérieur, plusieurs centaines d’euros supplémentaires sont nécessaires. “Ça coûte de plus en plus cher de créer un événement… On fait vivre le quartier, on fait un travail culturel” estime Carine Fraser de Wassingue Krew, l’association organisatrice. “Si on ne génère même pas de quoi au moins payer le transport des artistes, on ne sait plus trop comment faire.”
Déco psychédélique, stands, ateliers de créateurs et performances éclectiques
La culture Rave, pas que du boom boom? “C’est un mouvement culturel qu’on veut montrer dans toute son entièreté, que ce soit visuel, les performances, les ateliers, la musique…” Des ateliers de peinture, de linogravure ou d’expérimentation musicale devraient voir le jour pendant le festival. Selon Carine, c’est aussi des valeurs, partagées avec le lieu qui les accueille, le Molodoï (voir notre article). “C’est des espaces de libertés, de défouloir. De libertés créatrices, des valeurs de transmission, d’expression, de partage et de bienveillance.” La contre-culture se conjugue souvent en musique. “On veut montrer autre chose que le prémâché qu’on nous propose. Ces musiques transcendantes permettent un lâcher prise. C’est un sas de décompression.”
Sur deux jours en mars, le Molodoï devrait se transformer en grande tente sonore familiale et alternative. Le premier soir est généralement consacré aux artistes de musiques électroniques, et le deuxième tend vers plus d’instruments en live avec didgeridoo et autres guimbardes. Niveau programmation, des artistes comme Mem Pamal ou Zalem devraient être de la partie avec de grosses performances live en prévision (multiples machines électroniques, combo didgeridoo-guimbarde-hang…).
Deux événements de soutien d’ici mars
En attendant, Wassingue organise deux autres événements au Molodoï pour récolter des fonds. Le premier c’est le 18 janvier, avec différents artistes (Delikatess, Asher Endokrin, Moanda, Ka-Ta, Cortex de FLS, Ecophylia) dont des locaux, des membres de l’association, ou des proches issus du monde des “freepartys”. Au programme, un son similaire à celui de Tribus Sonores (musiques expérimentales sur synthé modulaire, tribe, techno, psytrance, dub & drum’n bass, souvent en live, parfois avec instruments et chant), les grosses installations en moins.
Le deuxième, c’est un Brunch Electro prévu début mars. Pas encore officialisé, l’événement devrait ressembler aux précédents : généralement des plats en prix libre aux accents anti-gaspillage et circuits courts sur fond de techno pendant la journée. De quoi aborder l’esprit Tribus Sonores en douceur et sérénité pour les non-initiés.
Save the Vibes – Soirée de Soutien aux Tribus Sonores 2020
18 Janvier entre 22h et 05h // 3€ avant minuit, 5€ après
Au CAJ Molodoï, Rue du Ban de la Roche
Par l’association Wassingue Krew