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Strasbourg : cet hiver, de plus en plus de personnes dorment dehors dans le froid

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Alors que la météo prévoit jusqu’à -1°C la nuit toute cette semaine, des centaines de personnes dorment dehors à Strasbourg. Rassemblé(e)s en camps, dans les voitures, logé(e)s dans des écoles, au TJP, ou dans des logements vacants, toutes et tous essayent d’échapper au froid. La Ville en appelle même aux propriétaires pour loger les personnes à la rue. On fait le point sur la situation actuelle, particulièrement alarmante.

« À Strasbourg, il y a environ 700 personnes qui appellent le 115 pour avoir une place d’hébergement. À l’échelle d’une ville comme celle-ci, 700 personnes, il ne me semble pas que ce soit insurmontable » regrette Sabine, présidente de l’association locale Les Petites Roues. Pour la Strasbourgeoise engagée depuis des années auprès des plus précaires, pas de doute : les personnes qui dorment dehors cet hiver à Strasbourg sont bien plus nombreuses que les années précédentes.

Entre le 13 et le 19 janvier dernier, au moins 911 personnes ont tenté de joindre le 115. Le taux de décrochage est d’environ 60%. Et 258 personnes ont bénéficié d’au moins une nuit d’hébergement.

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solidarite sdf sans abri
© Adrien Labit / Pokaa

Plusieurs mobilisations dans des écoles

En novembre dernier, plusieurs professeur(e)s du collège Lezay Marnesia de la Meinau tirent la sonnette d’alarme concernant la situation d’extrême précarité dans laquelle se trouvent trois familles de collégien(ne)s. Une partie du personnel éducatif décide alors d’occuper le bâtiment, et demande à ce que les familles de ces élèves soient relogées. La Ville mettra finalement à disposition un logement vacant, aux 13 personnes concernées. La fin de la convention d’occupation temporaire est prévue au 31 juillet prochain. 

Du côté de l’école Saint-Jean située dans le quartier Poincaré, plusieurs parents d’élèves ont également alerté sur la situation de certain(e)s élèves début décembre. Trois familles dont les enfants sont scolarisé(e)s au sein de l’établissement sont sans-abri. Suite à l’occupation de l’école, le TJP (Théâtre jeune public) a proposé aux familles de s’installer dans ses locaux.

Actuellement, 12 personnes en tout, y compris les enfants, passent leurs nuits dans les chambres individuelles qui servent habituellement à loger les artistes. Mais la convention d’occupation temporaire prendra fin le 15 février prochain. Une fois cette date passée, l’avenir des occupant(e)s reste incertain.

Dormir sous tente, en plein milieu de l’hiver

« Il y a une forme de banalisation de l’existence de ces campements qui se pérennisent. Et maintenant, c’est même pendant l’hiver » soupire Sabine. Selon son dernier recensement, presque une centaine de personnes sont regroupées sur le camp de la Montagne Verte. 

« C’est la première fois qu’il y a autant de personnes dans un camp en plein mois de janvier à Strasbourg, et il y a des personnes qui y sont installées depuis cet été » complète-t-elle. Sur place, il s’agit essentiellement de familles, avec des enfants qui sont scolarisé(e)s. Certaines personnes ont un suivi médical ou vont être hospitalisées, et d’autres retournent sur le camp en post-opératoire.

Dans cette zone, pas d’éclairage public. Alors quand la nuit tombe à partir de 17h30, les occupant(e)s se retrouvent dans le noir. D’après la présidente des Petites Roues, la plupart des familles se sont installées des petits dispositifs de chauffage et brûlent du bois pour se réchauffer, « c’est hyper dangereux » commente-t-elle. 

Au parc du Glacis, derrière la gare, un plus petit camp réunit en majorité des hommes isolés, tout comme celui situé à proximité de la place d’Haguenau, qui s’est formé plus récemment et qui regroupe également des hommes malades.

camp étoile sdf sans abri
© Mathilde Cybulski / Pokaa

Loger chez un tiers, dans un logement vacant, ou dans les voitures

Actuellement, l’association Les Petites Roues affirme mettre à l’abri 80 personnes. Parmi elles, 63 sont logées dans des logements vacants mis à disposition par la Ville, deux familles sont installées dans des appartements privés et quelques personnes sont en hébergement citoyen.

« Ce qu’on remarque aussi, relève Sabine, c’est que pas mal de personnes ont trouvé des tiers pour les loger, mais que c’est très très précaire. Ou chez des enseignants, ou des parents d’élèves, mais sur de très courtes durées. » Les bénévoles des Petites Roues sont aussi en contact avec trois familles qui dorment dans des voitures. Souvent, les parents se garent près de l’école où sont scolarisé(e)s les enfants, ou bien sur des parkings gratuits.

Collège Lesay-Marnésia enfants à la rue SDF Sans-abris
© Adrien Labit / Pokaa

La Ville lance un appel aux propriétaires

Si le 12 janvier dernier, la préfecture du Bas-Rhin a activé le niveau 1 du plan « Grand Froid », depuis, il a été désactivé, comme le confirme son service communication au téléphone : « Comme pour le Haut-Rhin, nous avons levé le niveau 1 face au radoucissement des températures. » Néanmoins, des centaines de personnes dorment encore actuellement dans le froid à Strasbourg. Estimant que son « patrimoine disponible est en voie d’épuisement », la Ville de Strasbourg a quant à elle lancé un appel aux propriétaires strasbourgeois(es) dans un communiqué daté du 20 janvier dernier.

Elle précise que chaque nuit, elle parvient à mettre à l’abri près de 1000 personnes, mais que cela ne suffit pas à répondre à toutes les demandes : « Cette situation dramatique est sans précédent et doit appeler à un sursaut général de solidarité. » La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, conclut : « Vous pouvez agir, vous pouvez permettre à des enfants d’avoir un toit. »

Les propriétaires qui souhaitent répondre à l’appel sont invité(e)s à écrire au Centre communal d’action sociale (CCAS) de la Ville de Strasbourg à l’adresse suivante : [email protected].

À ce jour, Les Petites Roues affirment n’avoir reçu qu’une seule proposition de logement suite à cet appel.

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Commentaires (1)

  1. Madame Barseghian habite en Allemagne et vient chaque jour en voiture à Strasbourg. Son logement de Neudorf est donc vide. Peut être pourrait elle, comme elle le préconise pour les propriétaires de locaux vacants, mettre ce logement à disposition d’une famille.
    Mais peut être est ce  » faites comme ke dis, pas comme je fais » ????

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