Alors que le projet initial prévoyait de faire passer l’avenue du Rhin en 2×1 voie, la Ville et l’Eurométropole ont changé de fusil d’épaule : désormais, sous réserve d’approbation gouvernementale, l’axe resterait en 2×2 voies… mais avec l’apparition de voies de covoiturage.
C’est une petite information glissée au sein d’une grosse conférence de presse : le 18 septembre, l’Eurométropole a annoncé de nouvelles mesures concernant sa Zone à faibles émissions (ZFE) [sur lesquelles on reviendra bientôt, ndlr].
À la fin de cette rencontre, Jeanne Barseghian a pris la parole pour annoncer que Strasbourg allait continuer de développer des politiques pour améliorer la qualité de l’air en ville. Parmi elles, une annonce, et non la moindre : « On travaille sur l’apaisement de l’avenue du Rhin, avec la volonté de mettre en place des voies de covoiturage pour une mise en service fin 2025. »
Une nouvelle qui a de quoi surprendre : en avril 2023, la municipalité avait exprimé le souhait de transformer l’avenue du Rhin. Guidée par l’objectif d’améliorer le cadre de vie des habitant(e)s du secteur et la qualité de l’air globale d’un axe très pollué [parcouru chaque jour par 41 000 véhicules dont 2 000 poids lourds, ndlr], elle avait annoncé sa transformation en 2×1 voie, contre 2×2 actuellement. Une décision qui n’avait pas manqué de faire polémique.
Des voies de covoiturage sur l’avenue du Rhin
Un an plus tard, le projet a évolué : désormais, la Ville et l’Eurométropole comptent expérimenter des voies réservées, ainsi que des régulations du trafic pour améliorer la qualité de l’air et du cadre de vie, tout en préservant les activités économiques du Port autonome de Strasbourg. Ainsi, l’idée 2×1 voie est oubliée, et l’avenue du Rhin resterait donc en 2×2 voies… mais avec plusieurs voies de covoiturage.
Concrètement, cette proposition de réaménagement met en place 3 voies de covoiturage : une sur la M352 en direction du tunnel de l’Étoile, deux autres de part et d’autre de la N4, vers et en revenant du Port autonome. Une proposition qui limite ainsi les voies de covoiturage aux secteurs non-urbains, conservant les 2×2 voies dans toute la séquence urbaine de l’axe, passant par l’éco-quartier Danube et l’école Solange-Fernex par exemple, comme on le voit sur le schéma ci-dessous.
Selon les premiers résultats de modélisation transmis par la Ville, les voies de covoiturage sur l’autoroute ou la N4 permettraient de réduire le nombre de voitures dans la partie urbaine de l’avenue du Rhin, tout en garantissant l’accès aux véhicules devant emprunter l’avenue pour des livraisons, pour un accès riverains, pour la desserte du Port ou de la clinique Rhéna.
Un projet prévu pour fin 2025, en attente d’une validation gouvernementale
Si le projet est dans les cartons et est prêt à partir, il faudra néanmoins attendre une validation gouvernementale. Pourquoi ? Car l’avenue du Rhin est considérée comme une Route à grande circulation, est toute modification de la réglementation, en matière de circulation, doit être soumise à une approbation de l’État.
Ainsi, l’Eurométropole va déposer un dossier de candidature auprès du ministère des Transports d’ici la fin d’année. Un traitement qui pourra prendre jusqu’à 9 mois, si tant est qu’il y ait un ministre des Transports pour traiter, et valider, le projet [le gouvernement Barnier n’est toujours pas formé à l’heure où est écrit cet article, ndlr].
Si tout se passe bien, l’avenue du Rhin pourra ainsi accueillir ses voies de covoiturage à la fin 2025. Une expérimentation qui visera, selon les documents de l’Eurométropole, à « tester les conditions techniques et calendaires de faisabilité d’un réaménagement plus profond de la voie ». En d’autres termes, ces voies de covoiturage ne pourraient être que le début de la transformation de l’avenue…
