Le 28 août dernier, le Tigre lançait un rugissement pour alerter sur sa situation économique compliquée. Pour les Strasbourgeois(es) qui souhaitent l’aider, la librairie indépendante a mis en place une solution : créer un compte, le créditer de la somme que l’on souhaite, puis dépenser cette somme quand on le veut. Une manière pour l’entreprise de refaire un peu de trésorerie.
Strasbourg Capitale Mondiale du livre 2024, mais Strasbourg également ville de grosses difficultés pour les librairies indépendantes. La Tâche Noire partageait ses difficultés en septembre dernier, L’Oiseau rare mentionnait sa situation financière délicate en février, et la librairie de l’étrange Obscurae a tout simplement annoncé sa fermeture fin janvier.
Ce 28 août, c’est au tour du Tigre de pousser un cri sur les réseaux sociaux, pour alerter sur ses difficultés financières, causées par une baisse de la fréquentation couplés à des frais qui augmentent de toute part.
Pour assurer son avenir et continuer de faire exister la BD indépendante à Strasbourg, le Tigre a donc appelé à l’aide les Strasbourgeois(es), en les invitant à créer un compte et à le créditer d’une somme à dépenser n’importe quand.
Chiffre d’affaire en baisse et charges en hausse : la situation compliquée des librairies indépendantes strasbourgeoises
Comme pour d’autres librairies indépendantes strasbourgeoises [et françaises, puisque le problème est national plutôt que local, ndlr], le Tigre fait face à une baisse de fréquentation dans sa boutique, couplée à une hausse drastique de ses charges.
Une situation attendue par Nicolas, le patron : « On le savait, on le voyait venir avec d’autres librairies qui commençaient à avoir du mal pendant que nous on tenait encore le coup. La fréquentation a baissé pour tout le monde ». Une diminution qui a creusé un gros coup dans la trésorerie, avec un chiffre d’affaire en juillet trois fois inférieur à la normale quotidienne, alors que les charges du Tigre ont, elles, doublé.
Dans le livre, on est sur des marges très basses, il suffit que tu rajoutes quelques augmentations, t’es vite mort.
Nicolas poursuit : « On a des difficultés financières dues à des années d’inflation ; les gens ont moins d’argent, font plus attention et la première chose qui saute dans un foyer c’est la culture [3,8 % du budget annuel des ménages en France en 2022 selon l’INSEE, ndlr]. En plus, cette année, il y avait des élections et, dans le commerce, avec l’incertitude qui les entoure, c’est toujours des années pourries ».
Enfin, le Tigre est coincé entre des distributeurs qui imposent des paliers aux librairies indépendantes, retardant leurs commandes, et donc l’acquisition de nouveautés, et une banque bloquant les paiements dès le moindre découvert. La librairie indépendante se retrouve ainsi coincée en étau, en plein « rouleau compresseur ».
Créer et créditer un compte au Tigre pour refaire un peu de trésorerie
Après avoir personnellement réinjecté de l’argent pour les 6 prochains mois de trésorerie, Nicolas cherchait une solution pour rendre visible la situation de sa librairie indépendante. S’il avoue que « les financements participatifs, ce n’est pas trop [son] truc », il a trouvé une solution : « Demander aux gens de capitaliser, de mettre de l’argent sur leur compte, qu’ils vont pouvoir ensuite dépenser à n’importe quel moment ».
Une avance de trésorerie qui permettra au Tigre de pouvoir acheter de nouveaux livres pour les mois à venir, « les meilleurs mois » selon Nicolas. Pour aider, on peut donc se créer un compte, et le créditer de n’importe quelle somme. Pour en savoir plus, il suffit de les contacter, par Instagram, Facebook, par téléphone au 06.58.90.27.29 ou tout simplement passer en librairie, au 36 quais des Bateliers.
Mon ADN c’est l’indépendance, ça me ferait chier (sic) de vendre à un plus gros.
Depuis le rugissement du Tigre, Nicolas se réjouit du soutien des gens, qui ont pris conscience de la difficulté de la librairie indépendante : « Ça montre aux gens aussi qu’on souffre : des gens achetaient moins chez nous pensant que j’étais tranquille, alors que je n’avais simplement pas alerté sur ma situation. Ils sont très présents depuis l’appel, ça fait plaisir ».
Bonjour;
Hé oui! Strasbourg peut être Strasbourg capitale du livre et tout le monde est dans une grande difficulté financière, les auteurs, les photographes ,les illustrateurs,les éditeurs et les libraires. Cordialement Jacques Hampé Photographe et ancien responsable des éditionsBeau rnRegard