À force de l’arpenter au quotidien, vous ne faites plus forcément attention aux petits trésors architecturaux et historiques dont recèle le centre de Strasbourg, et nous non plus d’ailleurs. On a décidé d’y remédier en prenant le temps de se perdre dans les rues étroites, et de s’émouvoir de tous les petits détails qui nous échappent au quotidien, appareil photo à la main. C’est parti !
Si on vous dit « Argentoratum », vous répondez ? Non, il ne s’agit pas d’une formule magique, mais bien de l’ancien camp romain bâti autour de la cathédrale, sur la Grande-Île, qui n’est autre que l’ancêtre de Strasbourg.
C’est donc entre deux bras de l’Ill que se tient le centre historique de la ville, dans une étreinte mêlant bâtisses moyenâgeuses, colombages, vapeurs roses du grès et détails gothiques. On a passé un après-midi à arpenter les ruelles cossues, les traces du passé et marques insolites, qu’on ne prend plus forcément le temps de regarder au quotidien : on vous montre.
Il était une fois Strasbourg : retour dans les passés marquants de notre ville
Garder les yeux levés, pour s'émerveiller
On sait qu’on est au centre de Strasbourg, car impossible de se perdre : dès qu’on lève la tête ou qu’on se penche sur un coin de bâtiment, la tête de Môman dépasse, comme une éternelle boussole qui nous ramène sur le droit chemin.
Et si on garde les yeux levés (en regarde parfois ses pieds pour éviter les pavés belliqueux), on se rend compte d’une foule de détails historiques. Sculptures ou gravures murales, devantures grandioses, vieilles enseignes ou encore traces d’anciens commerces : les petites surprises ne manquent pas.
On se surprend aussi à redécouvrir les façades qu’on ne connaît plus, à force de regarder droit devant nous et foncer à toute allure. Certaines sont sous (enfin au-dessus de) notre nez chaque jour : on prend le temps de s’émerveiller.
Et puisque l’humeur y est, on en profite pour s’arrêter devant le fameux carrousel de la place Gutenberg. On se délecte des lumières scintillantes et on va à la rencontre des différentes créatures qui l’habitent : retour en enfance le temps de quelques minutes.
Strasbourg, un vivier à célébrités
Au détour des rues, on se rend compte que les Strasbourgeois(es) ont laissé leur patte un peu partout dans le centre. Sur les siècles d’histoire viennent se greffer les traces, plus ou moins éphémères, de celles et ceux qui font vivre ces allées.
En poursuivant, on tombe nez à nez avec quelques célébrités locales : tout d’abord, le Büchmesser, colonne de grès plantée à l’angle de la rue Mercière, qui servait à mesurer la bedaine des bourgeois(es) de la ville après leurs ripailles.
Mais aussi, la Maison Kammerzell juste à côté, restaurant planté dans une bâtisse de style Renaissance à couper le souffle, debout depuis 1427. Pour déguster un baeckehoffe ou juste savourer les détails architecturaux, c’est l’adresse à ne pas manquer.
On n’oublie pas non plus de faire un coucou à l’obus planté dans la façade de l’Hôtel de la Cathédrale, vestige de la guerre de 1870, accompagné de neuf autres dispersés dans le centre.
Enfin, on va rendre visite à l’Homme de fer. Non, à la base, ce n’est pas un arrêt de tram, mais l’enseigne d’une armurerie plantée là depuis 1740… qui a donné son nom à la place !
En batifolant autour de la cathédrale, on se rend compte que dans les vitrines des boutiques souvenirs et autres repères strasbourgeois, les reflets de Môman et des autres trésors d’architecture dansent de manière onirique.
Enfin, en se dirigeant vers les quais, on profite de la verdure qui danse au vent, et qui complète le paysage idyllique. Et nous aussi, on se laisse porter par la petite brise d’été strasbourgeoise.