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Mystères de Strasbourg : quelle est l’histoire du carrousel de la place Gutenberg ?

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Difficile en ce moment de trouver des possibilités d’évasion. Impossible de se retrouver, de danser et de s’embrasser. De partir sur un coup de tête ou de vibrer. C’est difficile, il va encore falloir encore tenir un petit peu, mais les beaux jours reviendront. En les attendant, voici une petite histoire sur un monument historique strasbourgeois. Un lieu où (très) petits et grands se retrouvent, dans un tourbillon enchanté et musical. Prenez votre plaid, votre chaï latte et enfilez vos grosses chaussettes les plus sexys. Et laissez-moi vous raconter l’histoire du carrousel de la place Gutenberg.

Un carrousel de plus de 30 ans

Si vous êtes un jour allés saluer la cathédrale de notre belle ville de Strasbourg, impossible que vous soyez passés à côté du carrousel, situé sur la place Gutenberg. Celle où trône un vieux monsieur dont l’imprimante aurait incommodé celles et ceux qui réclament le calme en son nom. Ce grand manège a toujours fait rêver petits et grands, ce qui fait dire à Luc Wittig et Linda Schuller, les troisièmes propriétaires du manège, joints par téléphone : « On est en quelque sorte des marchands de bonheur, surtout pour les enfants ou les bébés dont c’est le premier tour de manège. » Et au vu du carrousel, on ne peut pas leur donner tort.

Le manège paraît ancien, mais ne l’est pas tant que ça. En effet, il a seulement un peu plus de 30 ans.  S’il a donc déjà dépassé la crise de la trentaine, il lui reste du temps avant de perdre tous ses cheveux. Pour vous donner une idée, sa naissance se situe au sein de la frontière entre les années 80 et 90, entre la mort de Freddy Mercury et l’avènement de Nirvana. Il n’a pas été construit à Strasbourg, mais à Saint-Gobain, dans l’Aisne, comme me le rappellent Luc Wittig et Linda Schuller. Dans son existence plus que trentenaire, le carrousel a connu trois propriétaires : François Kopp, Antoine Doreff et depuis 2017, Luc et Linda.

© Coraline Lafon


Un carrousel pas banal

Le carrousel prend vie généralement après Pâques, aux premiers bourgeons du printemps. Et il ne s’arrête de tourner qu’en novembre, lorsque les feuilles des arbres ont déjà bien viré à l’orange. S’il incarne la petite histoire des Strasbourgeoises et des Strasbourgeois dans la grande Histoire de Strasbourg, c’est aussi grâce à son architecture pas banale. « On est le seul carrousel à avoir des panneaux à facette de miroir », m’explique Luc Wittig. En outre, quand les plus curieux lèveront leur tête pour observer le plafond, ils pourraient être étonnés : « Au plafond, on peut voir le calendrier républicain – créé pendant la Révolution française, ndlr – ce qui étonne pas mal de gens », précise, amusé, Luc Wittig.

En s’arrêtant quelques temps devant le carrousel, on peut remarquer les chevaux, la cigogne ou encore une petite voiture rose, qui donne un aspect inimitable au manège. « Les chevaux sont à l’image de ceux de Gustave Bayol – un sculpteur célèbre pour ses chevaux, ndlr – et on a aussi retapé récemment la cigogne », m’expliquent de concert Luc et Linda. En outre, la petite voiture rose, reconnaissable entre mille, a une histoire un peu particulière, comme me le racontent les deux propriétaires : « En fait, c’est le deuxième propriétaire, Antoine Doreff, qui l’a trouvée sur un marché aux puces un jour. Elle date de 1930 ! »


Un monument symbolique dans la vie des Strasbourgeoises et des Strasbourgeois

Ce monument inimitable est indissociable de nos vies de Strasbourgeoises et de Strasbourgeois. Beaucoup d’entre nous ont fait leur premier tour de manège dans ce carrousel, en montant sur les chevaux, en chevauchant la cigogne indomptable, emblème de l’Alsace et de Strasbourg, ou en passant notre permis bébé au volant de la petite voiture rose. Il fait partie de nos souvenirs d’enfance, comme un testament de la ville de Strasbourg. À ce sujet, cette dernière a bien compris l’importance du carrousel : « On est sur les cartes de la Ville de Strasbourg et on fait également partie des Vitrines de Strasbourg. Cela fait plaisir de voir qu’on fait partie de l’histoire de la ville comme ça », me précisent Luc et Linda.

Il faut dire que des histoires, en ces trente ans de carrière, le carrousel en a vu passer. Avec une prédominance pour l’amour. « On a beaucoup de jeux de pistes organisés proches du carrousel, qui aboutissent souvent à des demandes en mariage. On a eu des enterrements de vie de garçons et de jeunes filles aussi, comme des photos de mariage. C’est un peu la tradition : une photo près de la cathédrale et une sur le carrousel. » Un peu comme si la rue Mercière était la route menant vers l’autel. D’ailleurs, c’est sur le carrousel que Luc a fait sa demande en mariage à Linda, le 24 décembre 2019. Une belle façon de s’embarquer dans une nouvelle aventure, dans le grand manège de la vie.

© Coraline Lafon


Une réouverture dans le flou

S’il y a une petite ombre au tableau du carrousel, c’est bien à cause de la crise du Covid. Cette année, il n’a pas pu aller au marché de Noël de Haguenau, puisque tout a été annulé. Une vraie déception pour Luc et Linda : « On a pris un vrai coup derrière la tête avec cette annulation. C’est notre rêve d’avoir ce carrousel, mais c’est aussi notre passion. Et de ne pas pouvoir en faire profiter les gens cette année, c’était vraiment difficile. »

Aujourd’hui, ils restent, comme la plupart d’entre nous, dans le flou quant aux annonces gouvernementales sur un éventuel troisième reconfinement. Néanmoins, ils ne perdent pas espoir : « Pour le moment, notre date de réouverture n’a pas changé, même si on ne sait pas trop comment tout cela va se passer. Alors on espère que le 10 avril, juste après Pâques, on sera à nouveau là sur la place Gutenberg ! » Ce serait finalement très poétique, que Strasbourg se remette à tourner, en même temps que son plus beau manège.

Beaucoup de Strasbourgeoises et de Strasbourgeois ont une histoire avec le carrousel de la place Gutenberg. Ce monument devenu historique dans notre ville se fait l’écho d’un sens de la fête propre à Strasbourg. On espère le revoir aux premiers bourgeons du printemps, pour qu’il crée de nouveaux souvenirs dans la tête des enfants. Qu’ils soient petits ou grands.

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