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Tamos le thermos, bédéaste strasbourgeois(e) de 26 ans, traite le genre avec humour

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Tamos le thermos est un(e) artiste de 26 ans, passionné(e) par la bande dessinée depuis son plus jeune âge. Après une enfance à Paris et six ans d’études à Bruxelles, le/la jeune bédéaste non-binaire a choisi de s’installer à Strasbourg en septembre dernier. La meilleure décision de sa vie, nous a-t-iel confié. Ses planches aussi hilarantes que sensibles, son sens de l’humour et ses bouclettes bleutées ont attisé notre curiosité. Plongez dans sa bulle avec nous !

Tamos a suivi son rêve de bambin(e) : vivre du dessin. Un an de prépa en arts graphiques puis une année en prépa des Beaux-arts à Paris, le/la mènent à l’Académie des Beaux-arts de Bruxelles, en option illustration.

À force d’entendre sa prof lui répéter que son travail « fait trop BD », l’artiste commence sérieusement à se dire qu’iel doit foncer dans cette voie. Une fois en master spécialisé à Saint-Luc, illumination-confirmation : Tamos, depuis, ne fait plus que ça. 

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À la fin de ses études, Tamos le thermos a vite senti qu’iel souhaitait quitter Bruxelles, sans savoir où aller pour autant. « J’ai fait une sorte de liste. Je voulais habiter en France, pouvoir faire du vélo, ne plus jamais prendre le métro. Que ce soit médiéval, joli et qu’il y ait de l’eau, car les quais m’ont manqué à Bruxelles. » 

Alors qu’iel commence à dessiner beaucoup en s’inspirant du Moyen Âge, Tamos ne jure plus que par les colombages. C’est à ce moment précis que plusieurs personnes lancent cette piste : « T’es déjà allé(e) à Strasbourg ? C’est vraiment beau, ça pourrait t’inspirer. »

Afin de s’imprégner de l’ambiance de la ville et voir si iel s’y sent bien, Tamos vient une semaine en repérage en mai dernier. À l’issue de ces sept jours, iel en est sûr(e) : cette ville lui conviendra. Et ça se confirme : « Depuis que j’habite ici, j’ai l’impression de vivre à Disneyland. Il ne peut rien m’arriver, jamais. »

Un métier-passion

Déjà môme, Tamos avait toujours un petit carnet en poche pour pouvoir dessiner partout, même en vacances. Au fond, tout était déjà écrit.

« En faisant du tri l’autre jour chez mon père, j’ai retrouvé plusieurs bandes dessinées trop drôles, réalisées quand j’étais môme. J’ai pas changé, j’ai les mêmes obsessions depuis l’enfance. Le Moyen Âge, les motos, les vaisseaux spatiaux et la girl boss qui fume genre “ouais dégage, laisse-moi tranquille”. »

Tamos le thermos – bande dessinée
© Tamos le thermos / Document remis

Pendant des années, Tamos est persuadé(e) que l’illustration reste le seul métier possible. Pourtant, le soir, au lieu de faire ses devoirs, iel se réfugie dans ses phylactères adorés et ses personnages fétiches, toujours empreints d’absurdité. 

Un beau jour de 2018, iel crée son compte Instagram Tamos_le_thermos pour le plaisir, et y poste quelques dessins de temps en temps. Ceux d’un petit bonhomme autobiographique racontant sa vie par le biais d’anecdotes aussi drôles que touchantes. Au début, Tamos voit une réelle différence entre ses rendus pour l’école et ses projets personnels.

Puis soudain, tout s’est rejoint. Durant le confinement, l’artiste passe sa vie entière à dessiner : « Je racontais tout et n’importe quoi. Comme tout le monde se faisait chier, tout le monde était sur Insta. Je pense qu’il y a eu un truc d’algorithme, et ça a explosé. » Au début du confinement, le/la bédéaste comptait 1.000 abonné(e)s. À l’été 2020, déjà plus de 7.000. Aujourd’hui, 40.000 ! Rien que ça. 

Tamos le thermos – bande dessinée
© Tamos le thermos / Document remis

Déclic : « Il faut que je fasse de mon métier ce que je fais quand je procrastine. » Aujourd’hui, Tamos bosse depuis son appart’ et structure sa journée en fonction de la lumière : « Je commence ma journée par les couleurs, car la nuit, je ne vois pas bien, tout est biaisé. Dès qu’il fait sombre, je m’attaque au reste. »

Le train reste, cependant, le meilleur endroit pour exercer son art. Berçant, tranquille, « il n’y a personne pour te faire chier, t’écoutes un podcast, t’as du temps », nous explique-t-iel

L’autodérision comme maître-mot

Pour Tamos, l’emploi d’un ton humoristique est assez naturel. Comme un refuge, ou un réflexe. « La première personne dont je rigole le plus, c’est moi-même. Je pense que l’absurdité de la vie m’enchante, ça me fait trop rire. Quand tu prends la vie de manière absurde, tout est plus simple à gérer. »

La question de l’accessibilité prend de plus en plus de place dans son travail. En effet, son sens de l’humour lui permet d’aborder certains sujets plus facilement, à l’instar de l’anxiété et la dépression, qui restent ses sujets de prédilection. 

Tamos le thermos – bande dessinée
© Tamos le thermos / Document remis

Selon l’artiste, les choses n’ont pas toujours besoin d’être aussi graves. « La vie est tellement dure parfois, que si on n’en rigole pas, on ne s’en sort pas. »

Pour faire passer des messages en général, iel trouve l’autodérision plus efficace, marquant davantage les esprits. « On a envie de parler avec quelqu’un qui a de l’humour. Quelqu’un de trop sérieux, parfois hermétique, ça donne moins envie que quelqu’un qui rit. »

Des bulles, des bulles, encore des bulles : déjà deux bandes dessinées à son actif

Après six mois de travail acharné, Tamos a sorti sa première bande dessinée Genderflou, en novembre 2022. À travers ses rêveries, ses rencontres, ses confrontations, Tamos y raconte son petit bout de chemin dans la confusion et la tendresse. 

gender flou – Tamos le termos
© Tamos le thermos / Document remis

« Comme c’était de l’autobiographie, c’était plus rapide qu’à l’accoutumée. Je n’ai eu aucun personnage ni décor à inventer, il me suffisait de dessiner mon propre appart, ma propre pote. » Le livre aborde le thème du genre, en racontant l’histoire de Tam qui, un jour, essaye les vêtements de son copain. Sans avoir encore trop de mots pour le dire, Tam sent bien, depuis quelques années, qu’iel n’est pas une fille. Et peut-être pas un garçon non plus. Une approche douce et drôle, questionnant le chemin jusqu’à soi.

Avec cette BD, Tamos a participé au célèbre Festival d’Angoulême en 2023, puis en 2024, où les sessions de dédicaces se sont enchaînées. 

Sa nouvelle bande dessinée, Le Chevalier imberbe, est en cours de création. Il s’agit d’une fiction se déroulant au Moyen Âge, dans un 12ème siècle parallèle. Isabeau est un chevalier de renom, au service d’Aliénor d’Aquitaine, en route sur sa moto-cross pour les Croisades. Isabeau a tout pour plaire : le charisme, la joie de vivre, l’aventure dans le sang. Cependant, personne n’a l’air de savoir si Isabeau est une femme ou un homme.

Le frère de l’artiste, passionné d’histoire, est un fanatique absolu d’Aliénor d’Aquitaine. Il y a trois ans, iels ont fait un roadtrip sur ses traces. Immergé(e)s dans les villes médiévales, les abbayes, les couvents, Tamos et son frère découvrent un univers inspirant, riche, regorgeant d’histoires de guerre, de politique, de famille.

Suite à un séminaire de trois jours à la Sorbonne sur les transidentités au Moyen Âge, le/la bédéaste revient avec encore plus de matière. Sur le rapport au statut social, à la science dure, au capitalisme, au genre et à la biologie. Pour cette nouvelle œuvre, Tamos dessine le storyboard pendant quatre mois. Cette fois, iel crée tous ses personnages. Il lui faut parfois une semaine pour leur trouver la bonne coiffure ou la bonne robe. Affaire à suivre de près ! 

Maintenant que vous en savez un peu plus sur Tamos le thermos, on ne peut que vous souhaitez bonne lecture ! 


Son compte Instagram

Sa BD Genderflou


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