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Histoire de troquet : à Strasbourg, l’incontournable Café Broglie et son charme d’antan

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À travers notre série d’articles « Histoire de troquet », on cherche à en savoir plus sur l’histoire de nos emblématiques cafés, brasseries et bistrots strasbourgeois. Après le Café Brant et le Snack Michel que l’on vous présentait il y a peu, direction le Café Broglie. L’occasion de faire un petit tour du propriétaire avec l’aide d’Anne-Françoise Auberger, bénévole chez Archi-Wiki, un site strasbourgeois richement fourni en infos historiques, sur lequel nous avons déniché un bon nombre d’éléments utiles à l’écriture de cet article.

C’est à l’angle de la place Broglie et de la rue du Dôme que l’on retrouve le bistrot dont nous parlons aujourd’hui : le Café Broglie. Mais avant d’être une petite brasserie de quartier, il s’en est passé des choses à cette adresse. Remontons un peu le temps !

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Place Broglie
© Archi-Wiki / Document remis

Une histoire qui commence au XVIe siècle

Pour ne pas trop nous perdre, commençons notre voyage au début des années 1500. À cette époque, à l’actuelle rue du Dôme, se trouvait ce que l’on appelle le Poêle des maçons (le siège de leur corporation), qui a succédé au Poêle des tailleurs.

café Broglie
© Archi-Wiki / Document remis

Dans ces lieux « d’administration » de l’époque, on organisait des fêtes, des repas et des moments conviviaux (sûrement richement arrosés), animés par un aubergiste. Les jardiniers/ières, les pêcheurs/ses, les cordonniers/ères, les boulangers/ères, chaque corps de métier ou presque avait sa corporation (son club house en gros).

Une fois ces comités dissous, des grandes familles s’installèrent successivement en ces lieux. On parle entre autres des familles Müllenheim, Sturm, Weinehmer, ou de Turckheim. La vie privée de ces familles suivit son cours et de longues années passèrent.

En 1781, il semblerait que des bistrots nommés Café de la Comédie-Française, puis Café de l’Égalité, (qui deviendra le Café Broglie), se soient installés successivement à l’angle de la place Broglie et de la rue du Dôme.

En 1853, le café disparait, car le bâtiment est remplacé par un hôtel particulier construit par un certain Scheidecker, ce qui lui vaudra le nom de « maison Scheidecker ». Mais celui-ci ne restera pas debout très longtemps.

En effet, le bâtiment et ses ornements ont été détruits en 1870 lors des bombardements de la guerre franco-allemande (parfois appelée franco-prussienne). L’un des événements les plus tragiques de l’histoire de la région, qui a conduit, on le sait, à l’annexion de l’Alsace-Lorraine.

Près de 200.000 obus sont alors tirés sur Strasbourg détruisant plusieurs quartiers. Seront réduits en miettes des édifices emblématiques comme le musée des Beaux-arts, la bibliothèque municipale au Temple-Neuf, mais aussi le tribunal, la préfecture, le toit de la cathédrale et le bâtiment de l’actuel Café Broglie.

Mais comme souvent à Strasbourg, une ville qui connaît bien le mot « résilience », le passé tragique est effacé par une belle et grande réalisation architecturale. L’occasion de démarrer une nouvelle ère, plus lumineuse.

café broglie
© Bastien Pietronave / Pokaa

Une renaissance qui a posé les bases d’un édifice emblématique (et toujours debout)

C’est en 1873, deux ans à peine après la fin de cette guerre, que le bâtiment de style néo-classique, tel qu’on le connaît aujourd’hui, est sorti de terre.

Nommé immeuble du Crédit foncier d’Alsace et de Lorraine, (c’est encore son nom aujourd’hui car la banque existe toujours), il a été imaginé par monsieur Édouard Roederer, un architecte municipal auquel on doit (entre autres), la Haute école des arts du Rhin (excusez du peu) ou la maison Holtzapfel.

Pendant quatre longues années, les bâtisseurs/ses érigèrent ce magnifique bâtiment à la parisienne qui deviendra l’une des vitrines architecturales de la place Broglie, et plus largement de Strasbourg car il a été, par chance, épargné des bombardements des deux guerres mondiales.

Ce n’est qu’en 1980 que le Café Broglie (presque) tel qu’on le connaît aujourd’hui renaît de ses cendres et s’installe dans ce bâtiment majestueux que l’on vient de décrire.

Avec ses grandes vitres, ses larges portes vitrées, ses balcons surmontés d’un magnifique dôme, ses piliers, ses gravures et ses visages de chérubins qui posent des regards sur les passant(e)s, le bâtiment et ses ornements ont fière allure.

En 2013, après avoir changé de propriétaire, le café se refait une beauté, s’embourgeoise un peu, et affiche son visage actuel grâce à l’architecte parisien Christian Maître.

Appartenant au groupe Dron, (Le Kammerzell, Le Clou, le Café Brant, Brasserie Floderer), le Café Broglie version 2013 affiche un style entre art déco et art nouveau, comme nous l’explique Anne-Françoise Auberger, bénévole à Archi-Wiki

« Pour moi, le Café Broglie est une frontière. Il fait la jonction entre l’hyper-centre, la ville, et la Neustadt, ses institutions et ses immenses résidences. Il est à la fois un bistrot pour touristes et pour habitués, et les tenues des serveuses et serveurs lui donnent un style très parisien. Tourné vers la rue, on s’y installe en terrasse comme pour profiter d’un spectacle, et on prend le temps d’observer les gens qui passent sur l’une ou l’autre terrasse ensoleillée. »

En effet, au Café Broglie, les passant(e)s, les curieux/ses, les touristes, les travailleurs/ses et les matinaux viennent sur place pour prendre un café ou un petit-déjeuner, aux aurores. Le tout dans un cadre qui n’a pas vraiment bougé.

Et justement, traverser les années sans s’en soucier vraiment, c’est peut-être aussi ce qui fait le charme du lieu. Une chose est sûre, c’est que même si nous sommes bien en 2024, au Café Broglie, le temps semble s’être arrêté à un passé révolu. 

Café Broglie
© Bastien Pietronave / Pokaa

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Commentaires (4)

  1. Il y a des erreurs quand même dans cet article, par exemple dans les années 80 et jusqu’au début des années 90 c’était encore un magasin de vêtements pour bébés ( Prénatal/ Bébé Royal) qui occupait les lieux.

    • Vous avez raison de mentionner cet oubli et c’est la famille qui tenait ce Bebe Royal qui a à nouveau installé 1 café et restaurant, racheté par la suite par ce groupe. Il y avait également 1 philateliste à gauche du bâtiment

    • Oui tout à fait 👍 Et c’est le propriétaire du magasin Prénatal qui a géré par la suite le café Broglie !!

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