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Fierté locale : le premier journal imprimé au monde est strasbourgeois !

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Julius Pepperwood s’effondre dans son fauteuil en cuir, complètement épuisé. Les dossiers s’enchaînent, les requêtes s’accumulent, il n’a plus de temps de cerveau disponible pour autre chose. Pourtant, alors qu’il se sert un verre, il remarque un feuillet de plusieurs pages qui s’est glissé sous son bureau. Dedans, des informations du début du 17e siècle assez méconnues : le premier journal imprimé au monde serait originaire de Strasbourg.

Strasbourg deviendra-t-elle bientôt la capitale du journalisme ? Notre ville a la chance d’avoir aujourd’hui une presse locale riche et diversifiée, permettant une pluralité d’informations qu’on ne retrouve pas partout ailleurs.

Cela ne vient sans doute pas de nulle part, puisque Strasbourg est tout simplement le berceau de la presse écrite, ayant accueilli le premier journal imprimé dans le monde. Une révélation qui nous fait voyager plus de 400 ans en arrière, en 1605, dans une ville encore sous le Saint-Empire romain germanique et aux côtés d’un homme : Johann Carolus.

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journal johann carolus
© BNU / Document remis

Qui es-tu Johann Carolus ?

Johann Carolus a un titre qui en jette : selon feu l’universitaire alsacien Jean-Pierre Kintz, c’est tout simplement « l’inventeur de la presse mondiale ». Néanmoins, on pourrait s’y tromper, vu qu’il n’y a aucune trace de son nom dans tout Strasbourg, que ce soit sur une plaque ou un nom de rue. Cela fait un peu tâche pour la ville de l’imprimerie.

Quoi qu’il en soit, notre bon vieux Johann naît en 1575 à Muhlbach-sur-Munster dans le Haut-Rhin d’aujourd’hui. En 1599, il épouse une Strasbourgeoise du nom d’Anna Frölich, ce qui lui permet d’acquérir le « droit de bourgeoisie ». Dans le même temps, il apprend le métier de relieur et, en 1605, il rachète une imprimerie, après le décès de son propriétaire. L’histoire est en marche.

johann carolus
Johann Carolus. © Document remis

L'AFP du 17e siècle

Dans son projet, il bénéficie de deux avantages : Strasbourg est à la pointe de l’imprimerie et il existe tout un réseau européen d’agences commerciales. Les grand(e)s marchand(e)s de l’époque veulent, en effet, savoir tout ce qu’il se passe en Europe, pour avoir un coup d’avance sur leurs concurrent(e)s.

À l’affût d’une opportunité, Johann Carolus paye ces agences commerciales, afin de recopier les nouvelles dans son imprimerie. C’est comme ça que naît en 1605 le tout premier journal : Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien – soit Relation de toutes les histoires importantes et mémorables. Selon Jean-Pierre Kintz, il travaillait à l’actuel restaurant Les Deux Gourmandes à la Petite France, près de l’église Saint-Thomas.

église Saint Thomas
© Coraline Lafon / Pokaa

Il profite d’un réseau significatif : des correspondant(e)s lui envoient des informations de Cologne, Rome, Venise, Vienne et Prague. Et à la manière de l’AFP (Agence France-Presse) aujourd’hui, le journal recense différentes nouvelles et informations concernant l’ensemble de l’Europe. Sur un feuillet de quatre pages, on peut y retrouver les derniers conflits qui agitent le continent, les nouvelles les plus croustillantes sur les affaires commerciales ou encore des faits divers.

Les affaires se portent bien, et l’entreprise a de plus en plus d’abonné(e)s – le rêve de certaines presses locales aujourd’hui. Les marchand(e)s et notables payent cher pour les informations les plus fraîches de la région. Si la mort de Johann Carolus en 1534 ne signe pas la fin du journal, le retour de Strasbourg sous pavillon français en 1681 clôture l’aventure.

Et dans l’histoire nationale, Johann Carolus a été oublié au profit de Théophraste Renaudot, fondateur de la presse française en 1631 (avec La Gazette). Mais il faut rendre à Strasbourg ce qui est à Strasbourg…

Julius Pepperwood referme le feuillet, un peu sonné. Depuis le temps qu’il effectue des enquêtes, il ne savait pas que les premières informations journalistiques avaient été créées à Strasbourg. Un pan de l’histoire de la ville pas honoré à sa juste valeur. Peut-être juste une question de temps ?

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Commentaires (2)

  1. Bonjour
    Tout d’abord merci pour vos articles !
    Bonjour
    Il serait chouette et pertinent de se saisir de cette histoire oubliée pour faire rayonner notre ville en cette année durant laquelle à partir du 23 avril prochain nous sommes capitale mondiale du livre !
    Non ?
    GH

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