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parc de pourtalès art

Musée à ciel ouvert : 9 oeuvres d’art jouent à cache-cache au Parc du Pourtalès

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Sur les trottoirs de la ville, les tourbillons de feuilles multicolores témoignent enfin du retour de l’automne. Saison de transition, ses paysages ont inspiré les poètes et les peintres à travers le temps… Et on les comprend. Si tant est que le froid ne te restreint pas, les forêts strasbourgeoises et alsaciennes n’attendent que toi, pour te révéler leurs belles couleurs orangées. À deux pas du centre (à une trentaines de minutes de vélo), voici une sortie qui allie nature et sculptures, pour t’aérer ce week-end : le Parc du Pourtalès, à la recherche des œuvres d’art qui s’y cachent !

Le Parc du Pourtalès, à la lisière de la forêt de la Robertsau n’héberge pas que son Château. Au détour d’un chemin, dissimulées derrière un arbre ou l’autre, ce ne sont pas moins de neuf œuvres que l’on peut s’aventurer à chercher.

Des sculptures qui, pour certaines, s’effleurent, se chevauchent… Ou se laissent apercevoir de loin à celui ou celle qui leur prêteraient attention.

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Pourtalès + ceaac + balade + art + nature
© Fanny Soriano

Il nous en fallait peu pour nous décider mais cette sortie est un vrai prétexte à la découverte, avec des souvenirs d’enfant plein les poches, à explorer comme hier le Parc, à la recherche des œuvres qui l’habitent !

Munie aujourd’hui d’un appareil photo, la curiosité en bandoulière, et surtout d’un plan (à chercher au CEAAC – Centre européen d’actions artistiques contemporaines, mais on y reviendra) : direction le Pourtalès, un musée tout vert, à ciel ouvert !

Pourtalès + balade + forêt + parc + nature
© Fanny Soriano

L'histoire du parc : d'Apollon au CEAAC

Revenons d’abord sur l’histoire-même du Parc de Pourtalès. Voilà trois siècles que celui-ci borde avec majesté le château du même nom. Aménagé par Joseph Guérault, ingénieur du roi Louis XV au XVIIIème siècle, c’est en se faisant racheter par la famille de Bussierre qu’il se meut en un parc à l’anglaise, tel qu’on le parcoure de nos jours.

La géométrie à la française laisse alors place à des paysages plus naturels et moins structurés, traversés par des étangs, des chemins sinueux et quelques zones boisées. C’est dans ce nouvel environnement que la comtesse de Pourtalès – Mélanie de Bussierre (1836-1914) – intègre une collection de sculptures néo-classiques. Parmi elles, des figures symbolisant la nature, et le dieu Apollon.

parc de pourtalès chateau
© Hugo Favre - Napoli / Pokaa

Mais que vient alors faire le CEAAC (Centre européen d’actions artistiques contemporaines) dans cette histoire ? Si on le connaît généralement pour son centre d’art installé depuis 1995 rue de l’Abreuvoir, dans les magnifiques locaux Arts Nouveau de l’ancien magasin Neunreiter, il a été fondé à Strasbourg en 1987.

Le projet ? « Soutenir, produire et valoriser la création contemporaine sous toutes ses formes ».

C’est ainsi, qu’au-delà de ses expositions régulières et événements ponctuels, on croise quelques-unes de ses interventions dans l’espace public. Sur la Route de l’art contemporain en Alsace, on dénombre 36 œuvres à repérer et découvrir !

Et c’est en clin d’œil aux sculptures d’origine du Pourtalès que le CEAAC a commandé de 1988 à 2005, à neuf artistes de renommée internationale de proposer des créations in situ.

Spécialement créées pour le parc, chacune bien différentes des autres, elles y déclinent toutefois un thème commun : « celui du rapport entre les êtres humains et la nature », lit-on sur le dépliant.

Un plan pour les gouverner tous, un plan pour les trouver

Nous parlions plus haut d’un plan, édité par le CEAAC. Redessiné plus tôt cette année, et illustré par l’artiste strasbourgeoise Caroline Gamon, il est trouvable gratuitement à l’accueil du centre d’art (et disponible en versions française, anglaise et allemande).

En plus d’informations sur l’histoire du parc, de jeux et énigmes, et d’un poster, le plan recense neuf œuvres. Mais attention : si huit d’entre elles furent bien des commandes réalisées pour le CEAAC, une neuvième du projet est actuellement en cours de restauration. Tu auras beau la chercher, À travers l’arbre de Stephan Balkenhol, réalisée en 1995, a été retirée.

Pourtalès + ceaac + balade + art + nature
"Mémorial" par Marc Linder (2006) © Fanny Soriano

Alors pourquoi y en a-t-il neuf, aujourd’hui sur le plan ? La dernière et neuvième indiquée fut en réalité installée par après, en 2006. Prenant la forme d’une dalle monumentale de grès rose, Mémorial de Marc Linder est un hommage aux treize victimes de la tempête de juillet 2001.

Symbolisant à la fois les cercles de croissance d’un arbre (ici absent en son centre), les lignes qui y sont gravées évoquent tout à la fois les courbes d’un graphique météorologique et les ondes de choc qu’un tel drame peut provoquer… Une œuvre sur l’absence et le souvenir.

Des œuvres parfois bien cachées

Si certaines, comme l’œuvre de Max Linder ou le salon de bronze de Gaetano Pesce (Ce n’est pas ici, 1999), sont assez grandes pour se voir de loin, certaines nécessitent plus d’attention pour les débusquer.

On trouvera par exemple – si on prend le temps d’explorer tout le Parc de part en part – plutôt facilement le Détour de l’américain Jimmie Durham (2005). Au milieu d’une pelouse : une drôle d’installation. …Un bloc de granit sur lequel court un « serpent de fonte », orange vif (aux couleurs des chantiers urbains), qu’enfants comme adultes peuvent s’amuser à escalader ou parcourir, comme des funambules.

Plus qu’un amusant agrès, il met en opposition la « perfection » de la nature (symbolisée par l’érosion longue et progressive de ce gros caillou), à « la futilité et […] la précipitation qui caractérisent les efforts humains pour la maîtriser » (avec ici, ce tuyau installé comme à la va-vite).

parc de pourtalès printemps sculpture
"Genius Loci" © Hugo Favre - Napoli / Pokaa

Si l’on a oublié son plan, on pourra s’arrêter à celui de Giulio Paolini, qui nous propose de regarder par-dessus l’épaule de son Genius Loci (« génie du lieu »). Celui-ci nous laisse à voir sa propre carte du Parc et les différents points d’intérêts à y retrouver, comme ses camarades éparpillés.

Malgré tout, il sera difficile – pour ne pas dire impossible – de trouver Les Arbrorigènes de Ernest Pignon-Ernest. Installés en 1988, il ne reste plus grand chose de ces « mi-êtres humains mi-plantes » créés à partir de composants naturels, au format de modèles humains.

Pourtalès + balade + nature + forêt + parc
Cabane dans la forêt de la Robertsau/Parc du Pourtalès © Fanny Soriano

En symbiose totale avec les arbres qu’ils les accueillent depuis 35 ans, ils ont fini par se détériorer et fondre en eux, au fil des saisons : une obsolescence programmée et naturelle. Si nous n’avons pas pu les repérer parmi les branches, une sortie de chemin nous aura toutefois permis de trouver à proximité une cabane de bois. …La magie réside là où on veut bien la voir.

Une balade magique

Au fil de la promenade, nous en aurons vu des curiosités… Dans la nature folle du Pourtalès, les murs ont des oreilles. Ou plutôt les arbres, avec Claudio Parmiggiani (Il bosco guarda e ascolta, 1999). Tandis qu’un lièvre jouant au cricket aux abords du vieil étang (The Bowler de Barry Flanagan, 1992) nous plongerait presque un instant dans Alice aux Pays des Merveilles.

Mieux encore : des lutins nous ont défié et tourner le dos, alors que nous tentions de les débusquer dans Leur lieu (1995). Pas évidentes à trouver, les 137 figurines de Jean-Marie Krauth se révèlent finalement à qui les cherchent vraiment, malgré les barrières et le lierre qui les entourent.

Pourtalès + balade + forêt + parc + nature + ceaac + art
"Près de l'arbre brûlé (à Matthias Grünewald) par Sarkis (1998) © Fanny Soriano

Et puis le soleil d’automne a commencé à décliner, jusqu’à doucement se dissimuler… Au travers des feuilles, et dans un dernier rayon doré, ce sont les vitraux de l’œuvre de Sarkis qui s’en voient magnifiés. Ce kiosque vitré installé en 1998 intrigue. Une tablette de travail, une assise : mais qui donc possède la clef de ce petit sanctuaire préservé ?

La réponse est : le CEAAC, qui le met à disposition sur demande, ainsi qu’une grande boîte d’aquarelle à « qui voudrai[t] y peindre, écrire, composer de la musique ou tout simplement contempler la nature ».

Tirant son nom de l’hêtre calciné, frappé par la foudre (qui fut par la suite retiré), Près de l’arbre brûlé (à Matthias Grünewald) est un hommage tant à l’arbre, qu’au peintre Grünewald, auteur du Retable d’Issenheim (1512-1516) (exposé au Musée Unterlinden à Colmar) dont la figure de l’arbre mort est un objet récurrent.

Une proposition poétique qui nous rappelle de se remémorer à la fois les choses du passé, et nous invite à observer celles du présent avec la nature changeante, qui nous entoure.

Une belle façon de conclure notre visite… D’ailleurs, l’air mordant mais revigorant nous a rapidement raccompagnées aux portes, nous intimant de rejoindre la chaleur de notre foyer. Car qu’il y a-t-il de plus réconfortant que revenir se blottir sous une couverture, après une balade dominicale et automnale dans la nature ?


Pour partir toi aussi à la découverte des sculptures du Parc du Pourtalès avec le Ceaac :

Des infos sur le œuvres par ici
Le plan à télécharger (en français, anglais ou allemand)


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