La Maison de la Radio, reconnaissable entre mille et installée à Strasbourg depuis plus de 50 ans, risque de disparaître. Le fruit d’une réflexion de la direction de France Télévisions, qui compte détruire puis reconstruire le bâtiment.
Peut-être la fin d’un pan patrimonial de l’histoire strasbourgeoise ? Le 7 juillet dernier, un communiqué syndical de FO France TV intitulé “Mort annoncé du patrimoine de France 3 Alsace“ annonçait une nouvelle surprenante : la possible destruction de leur bâtiment de France 3 Alsace, la Maison de la Radio.
La nouvelle a pris de l’ampleur lorsque le Canard Enchaîné a réalisé une brève dans son édition du 12 juillet. Le palmipède a affirmé que Dephine Ernotte, directrice générale de France Télévisions, aurait la Maison de la Radio dans son viseur et celui des pelleteuses. Les raisons ? La sobriété énergétique et l’adaptation aux “nouveaux process” (sic), le bâtiment étant considéré comme sur-dimensionné et extrêmement couteux en énergie et en entretien.
Du bâtiment historique de France 3, il ne resterait ainsi que la fresque classée monument historique en 1983 “La Création du monde”, réalisée par le peintre Jean Lurçat, en carreaux de céramique sur 25 mètres de long et 6 mètres de haut. La galerie serait également préservée.
Une nouvelle difficilement acceptable pour FO
Une nouvelle difficilement acceptable pour FO France TV, qui déclare : “Alors que la situation actuelle de l’entreprise nous demande de faire des économies qui se comptent en millions d’euros, la direction fait le choix de détruire un lieu historique strasbourgeois de la télévision pour reconstruire du neuf… sur la même surface ? avec les mêmes espaces ?“.
Par ailleurs, le syndicat accuse “la direction des moyens généraux parisienne” de ne pas prendre en compte les besoins et envie des salarié(e)s, qui “n’ont pas encore été informés et encore moins consultés”.
Enfin, le syndicat conclue : “Raser un bâtiment où tous les salarié(e)s s’accordent à dire qu’il y fait bon de vivre et que la qualité de vie au travail y est sereine, c’est insensé”.
Interrogé, et relancé, plusieurs fois, le service communication de France 3 n’a pas souhaité répondre à nos questions. Entretenant un peu plus le flou quant à l’avenir d’un bâtiment qui abrite de nombreux/ses journalistes locaux/les.
Il serait criminel barbare et intellectuellement aberrant de détruire cette architecture typique des années 50 pour laquelle le chef d’œuvre de Lurcat a été conçu. Desolidarisée de son support la fresque monumentale perdrait tout son sens. Non à ce projet qui porterait atteinte à un monument emblématique de Strasbourg!