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Chef-d’oeuvre : à la découverte de l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg !

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Comment faites-vous lorsque vous voulez regarder l’heure ? Vous regardez votre montre ? Votre téléphone ? Quelle affreuse banalité. Ce serait tout de même plus classe de la regarder sur une horloge de presque vingt mètres de haut, non ? Et bien bonne nouvelle, c’est possible à Strasbourg ! Allez, hopla geis, on vous emmène à la découverte de l’horloge astronomique de la cathédrale.



En visitant la cathédrale de Strasbourg, impossible de passer à côté. L’horloge astronomique de Jean-Baptiste Schwilgué, culminant à 18 mètres de hauteur, est un chef-d’œuvre mécanique que l’on peut contempler sans fin. Achevée en 1842, elle est en réalité la dernière descendante d’une lignée de trois horloges astronomiques qui se sont succédées dans le temps.

© Hugo Favre / Pokaa



La première horloge : L’Horloge des Trois Rois

La première horloge astronomique construite à Strasbourg date de 1354. Elle a été surnommée « L’Horloge des Trois Rois » en référence au trois rois mages qui se trouvaient sur l’horloge et qui venaient, chaque heure, s’incliner devant la vierge Marie. On trouvait également sur son sommet un coq automate d’un mètre de haut, que l’on peut aujourd’hui admirer au Musée des Arts Décoratifs de Strasbourg. Il s’agirait la d’un des plus vieux automates jamais retrouvé en Occident.

Coq automate, vers 1350, bois et fer forgé polychrome © Musées de Strasbourg

Cette première horloge se situait en face de l’actuelle horloge. On peut encore y apercevoir les soubassements en pierre qui soutenaient les étages d’accès aux mécanismes. Elle comprenait un astrolabe, un calendrier, ainsi qu’un panneau relatant les propriétés accordées à sept planètes du système solaire, ce qui sera relaté de façon acerbe par Schwilgué, le créateur de la dernière horloge : « À côté de ce calendrier, formé d’un grand disque en bois, était suspendu un tableau sur lequel on lisait en rimes allemandes les propriétés merveilleuses que nos crédules ancêtres attribuaient aux sept planètes ».


L’Horloge de Dasypodius

Une nouvelle horloge fut dressée dans la cathédrale pour prendre la relève de l’horloge des Trois Rois, qui semble avoir fonctionné jusqu’au XVIe siècle. Les travaux de cette seconde horloge commencèrent en 1547 pour s’achever seulement en 1574 car l’instabilité religieuse de la ville, alors en pleine Réforme, ne fut propice à une continuité des travaux. Elle est l’œuvre de deux mathématiciens, Chrétien Herlin et Conrad Dasypodius, qui finira les travaux, ainsi que de deux frères horlogers, Isaac et Josias Habrecht.

Cette nouvelle horloge est un chef d’œuvre de la Renaissance en Alsace. Elle comprenait notamment un calendrier, un astrolabe ainsi que de nombreux automates qui défilaient selon les jours et les heures. La renommée et l’éclat de l’horloge furent même à l’origine d’une histoire bien connue au sujet des ses créateurs. La légende raconte en effet que le magistrat de Strasbourg aurait crevé les yeux du créateur de l’horloge afin que celui-ci ne puisse reproduire nulle-part ailleurs une telle horloge astronomique. Strasbourg serait ainsi le seul endroit où l’on pourra admirer un tel chef-d’œuvre. Si cette histoire ne semble avoir aucun fondement historique, son existence témoigne néanmoins de la fierté de la ville d’avoir un pareil trésor en son sein !

De nombreux composants de l’horloge de Dasypodius sont, tout comme le coq automate de l’horloge des Trois Rois, conservés au musée des Arts Décoratifs. Cette horloge fonctionna jusqu’à la Révolution française, puis fut arrêtée entre 1789 et 1838. C’est à partir de cette date qu’une nouvelle horloge fut mise en travaux dans la cathédrale.

Horloge de Dasypodius, L’horloge astronomique de Strasbourg, Editions du Signe, 2019, p.13.


L’Horloge astronomique de Schwilgué

«  Ton horloge, ô Schwilgué ! fruit d’un labeur savant,
des Astres dans leurs cours retrace l’harmonie :
L’homme, en face des cieux, reconnaît son néant ;
Mais ton œuvre immortel atteste son génie. »
Paul Lehr

La troisième horloge, celle que nous pouvons aujourd’hui encore admirer, est l’œuvre de Jean-Baptiste Schwilgué. Mathématicien et horloger. Il construit plusieurs horloges en Alsace pendant sa vie, comme celle de l’église Saint-Georges à Sélestat ou encore celle de l’église Sainte-Aurélie de Strasbourg.

À partir de 1838, il est choisi pour rénover l’horloge astronomique qu’il va perfectionner pour en faire le chef d’œuvre qu’elle est aujourd’hui. Dans son atelier de la rue Brûlée, où l’on peut voir une plaque rappelant l’emplacement de son atelier, il construit pendant 4 ans la nouvelle horloge de la cathédrale.

© Hugo Favre / Pokaa

Il s’appuie ainsi sur l’horloge préexistante pour développer une horloge astronomique d’une complexité effarante. Il met en place un système de poids d’une telle précision qu’il actionne l’ensemble des rouages de l’horloge. Ce type de mécanisme implique certes un entretien et un remontage régulier, mais il est d’une extrême précision.

On trouve par exemple un calendrier perpétuel dans l’horloge – le comput ecclésiastique – qui indique, à chaque fin d’année, la date des fêtes chrétiennes mobiles (une fête qui change de date tout les ans) pour l’année suivante. Il est possible que Schwilgué fut le premier à réussir à calculer la date de Pâques sous forme mécanique dès 1816 avant de reproduire cette technique sur son horloge.

L’horloge astronomique de Schwilgué comprend ainsi un ensemble de mécanisme et d’éléments qui lui valurent d’être classée « Monument historique » le 15 avril 1987. Un tel classement n’est pas uniquement une reconnaissance esthétique mais confère à ce monument un statut juridique destiné à le protéger. Il existe deux niveaux de classement : l’inscription, pour les meubles et immeubles d’intérêt « régional » et le classement, d’ordre « national ». L’horloge de Strasbourg est donc, à l’instar de la cathédrale où elle se trouve, classée monument historique !



Les différents éléments de l’horloge

Tout d’abord, celle-ci comprend bien évidemment une horloge donnant l’heure officielle, mais aussi l’heure locale. Car oui, il ne fait pas la même heure à Strasbourg que sur l’heure officielle ! Il y a en effet toujours un décalage de trente minutes entre l’heure officielle et l’heure locale. Cela explique que les automates de l’horloge se mettent en route à midi trente car ils sont réglés pour se mettre en marche à midi, heure solaire. Vous avez suivi ?

L’horloge comprend également un impressionnant système d’automates qui défilent tout le long de la journée et de la semaine. Tout d’abord on trouve sur la partie basse de l’horloge le carrousel des chars. Il compte sept chars, montés par des dieux romains symbolisant chacun un jour de la semaine. Tous les jours, un nouveau char défile pour prendre sa place pour la journée.

Le carrousel des chars © Hugo Favre / Pokaa

Ensuite, tous les jours à midi trente, des automates représentant les 12 apôtres viennent défiler chaque jour devant le Christ qui les bénit de sa main droite. Pendant ce défilé, on retrouve bien évidemment un coq, comme sur les deux horloges précédentes, qui bat des ailes et qui crie trois fois pendant le passage des apôtres.

Enfin, tous les quarts d’heures, un personnage représentant un des quatre temps de l’existence humaine se présente à nous. On trouve simultanément un enfant, un adolescent, un adulte et un vieillard qui défilent tout au long de la journée, jusqu’à 18h.

Les quatres temps de la vie, L’horloge astronomique de Strasbourg, Editions du Signe, 2019, p. 35.

L’horloge donne également tout une série d’indications astronomiques, à travers une sphère céleste posée à ses pieds ainsi que grâce à un calendrier lunaire qui permet de connaître toutes les différentes phases de la lune. 

Le complexe de l’horloge astronomique comprend également une partie extérieure. Après des années de rénovation, on peut enfin à nouveau admirer le cadran extérieur de l’horloge astronomique et le transept sud de la cathédrale. Profitons-en pour nous rincer l’œil !

Louis Guyot

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