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Pavé d’Histoire : les deux tours disparues de la rue des Grandes Arcades

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Vous vous êtes déjà demandé pourquoi il y avait autant de rues-du-marché-quelque chose à Strasbourg ? Pourquoi certaines artères ont des dates en guise d’intitulé ? Nous aussi, on s’est posé la question. Alors on est allé gratter sous les pavés pour trouver la petite histoire derrière les noms des rues les plus emblématiques de la capitale européenne. Aujourd’hui, direction la rue des Grandes Arcades !


Dans l’hypercentre de Strasbourg, elle fait partie de ces quelques rues noires de monde les fins d’après-midi en semaine, et plus encore les week-ends. Elle est cette rue dont l’arrondi empêche d’avoir vue sur la place Kléber depuis la place Gutenberg, mais que l’on parcourt toujours émerveillés pendant le marché de Noël. Celle depuis laquelle on finit par apercevoir le grand sapin dans son habit de lumière. Ce qui arrache toujours un sourire, même après des années à Strasbourg.

C’est aussi LA rue commerçante idéale pour les virées shopping. Parce que l’on y trouve moult échoppes de vêtements, chaussures et cosmétiques. Mais aussi parce que l’on peut passer d’une enseigne à l’autre sans craindre le mauvais temps, protégé par un long couloir d’arcades. Autant dire que la rue des Grandes Arcades est l’une des rues que l’on repère le plus facilement en arrivant à Strasbourg. Et elle porte parfaitement bien son nom.


Une tour romaine

“Oui mais alors, vous êtes bien gentils Pokaa, mais s’il y a des arcades rue des Grandes arcades, que peut-il bien y avoir à gratter sous les pavés cette fois ?”, demanderez-vous peut-être, lecteur attentif et assidu. Des tours, des sous et des rails, répondrons nous alors.

Depuis le XIVe siècle, le nom de cette rue a presque toujours mentionné des arcades. Mais le tout premier intitulé répertorié date de 1288, selon le Dictionnaire historique des rues de Strasbourg. Il s’agit de Am Hohlweg, “le long du chemin creux”. Un nom qui se comprend mieux quand on sait que la rue se situait au pied de l’ancienne fortification romaine de la cité, délimitée également par un fossé. Il reste un vestige de cette enceinte, invisible depuis la rue. Dans la cave du 47 de la rue des Grande Arcades – dans les profondeurs du Auchan, pour faire simple – se trouvent les fondations d’une tour romaine. Vous pourrez donc vous imaginer sur la frontière de l’ancien camp fortifié Argentoratum – ancêtre de Strasbourg – la prochaine fois que vous irez faire vos courses.

>> À lire ou relire : Il était une fois Strasbourg : retour dans les passés marquants de notre ville

Fabien Romary / Musée archéologique de Strasbourg.


La tour au trésor

Cette tour en demi-lune ne fut pas la seule à dominer la rue des Grandes Arcades. Au XIVe siècle, Strasbourg était une ville libre de l’Empire Romain germanique dirigée par ses notables et ses marchands. Le Conseil municipal de l’époque avait son siège sur l’actuelle place Gutenberg, alors baptisée place Saint Martin. Mais le trésor de la cité était conservé dans la Tour des deniers, le Pfennigturm. Ce bâtiment donnait sur ce que nous appelons aujourd’hui la place Kléber, et fermait la rue des Grandes arcades. C’est aussi là qu’étaient gardés les livres de comptes, les textes juridiques qui garantissaient l’indépendance de la cité et l’un des emblèmes de la cité : la bannière à la Vierge. Ce bâtiment fortifié sera toutefois détruit au XVIIIe siècle.

Vue de l’ancienne place des Cordeliers – aujourd’hui place Kléber – et du Pfennigturm S. l. : S. n., v. 1640 Photo et coll. BNU Strasbourg


Une rue très passante depuis longtemps

Si vous pestez parfois contre la foule lorsque vous essayez de traverser la rue des Grandes arcades – au hasard, un samedi de décembre en fin d’après-midi – sachez qu’elle est une zone d’échanges et de passages depuis longtemps. Le premier réseau de tram strasbourgeois y avait une ligne entre 1878 et 1960. Les premiers tramways étaient tirés par des chevaux avant d’être remplacés par un système de locomotion électrique. De nombreuses voitures y passaient également, jusqu’à sa piétonisation en 1991.

La prochaine fois que vous tenterez de vous frayer un chemin au milieu des passants à vélo, n’hésitez pas à en descendre pour aller scruter les façades et tenter d’imaginer, peut-être, le chassé-croisé des piétons, vélos, fiacres et tramways il y a un siècle. Et n’hésitez pas à vous perdre dans les rues adjacentes. Elles aussi recèlent des secrets dont nous parlerons dans un prochain Pavé d’Histoire.

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