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Laurence Kubler : la Strasbourgeoise qui raconte des histoires aux plus petits

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Si un loup a récemment été observé dans le Kochersberg, Laurence Kubler, elle, en a recensé 25, dans son Grand Méchant Catalogue des Loups. À l’instar des dragons et autres créatures fantastiques, qu’elle a classés dans un deuxième opus, tout aussi décalé que le premier. Des livres pour les petits qui font aussi rire les plus grands, écrits par une Strasbourgeoise aux mille casquettes.




Mère Castor, raconte-nous une histoire…

Il était une fois une petite fille à qui on contait des histoires avant d’aller au lit, et sa maman qui lisait et enregistrait des contes, qu’elle écoutait et réécoutait à foison, aux côtés de sa fratrie. Des souvenirs gravés sur « des tonnes de cassettes » par une maman passionnée qui fonda même la bibliothèque de Dabo, le village dont Laurence est originaire. « On allait tous les mercredis et les samedis à la bibliothèque, on choisissait les livres dans le camion du bibliobus, on allait dans les médiathèques de prêt pour les ramener à Dabo, dans les librairies acheter des livres avec les crédits-mairie […] », se souvient-elle. Depuis, la petite sœur écrit elle aussi, et le frangin a repris la gestion de la bibliothèque créée par leur mère. Dans la famille Kubler, c’est de l’encre qui coule dans les veines.

D’ailleurs, le premier carnet d’histoires, Laurence l’entame à ses 7 ans. À l’heure où certains apprennent encore à déchiffrer les pages des contes, elle, commence déjà à en écrire. Tout a commencé avec une « dictée pour [s]es peluches » qui, rapidement, se meut en une histoire : « j’ai écrit la première phrase de dictée, puis la deuxième, puis je ne me suis pas arrêtée car j’ai trouvé ça bien ». Et son premier envoi à une maison d’édition, elle le fait en 6ème, auprès de l’incontournable J’aime Lire. La bible de tout gamin des années 80-90 qui se respecte.

© Editions Margot, Laurence Kubler, Etienne Friess



« Dis, maîtresse, c’est vrai que tu écris des livres ? »

La petite fille a grandi et elle est devenue professeure des écoles, après un parcours scolaire sans faute, et un passage en fac de sociologie, avant de faire l’IUFM. Car pour l’anecdote, c’est un certain Guillaume Musso, encore prof de socio à l’époque, qu’elle croise dans ses études, qui lui donne goût à la matière.



« Maîtresse », mais aussi comédienne-improvisatrice de talent et « Maman ». Des casquettes avec lesquelles elle jongle avec habileté. Des rôles où sa malice et sa douceur naturelle trouvent écho, auprès de sa fille et de son fils, de ses élèves, ou de son public de petits et grands enfants. Un don certain, pour qui l’aurait déjà vue sur scène, à narrer des histoires inventées d’un rien, à faire apparaître de la fantaisie même dans le quotidien.

L’idée d’imaginer des histoires, d’en créer « dix, vingt, trente, à partir de tout, de rien », dans un même atelier d’impro, l’a d’ailleurs « libér[ée] dans le processus créatif ». Et c’est finalement assez naturellement qu’à côté de ses histoires écrites, et elle a monté un spectacle improvisé avec Le coffre à Idées – qu’elle fait tourner dans le Grand Est – pour en raconter des tas : Et s’il était une fois... Un projet un peu ralenti, en ces temps compliqués de théâtres fermés, mais qui lui tient particulièrement à cœur depuis sa création.

Laurence Kubler © Bartosch Salmanski – 128DB


« Les enfants dessinent avant le spectacle. On leur demande de dessiner une seule chose sur la feuille : un personnage, un lieu, un objet. Une chose, et pas plein de choses. Autant qu’ils veulent, puis je place ça dans des bulles », explique Laurence. Des points de départ qu’elle réutilise pour ses impros, ses contes-minute, en piochant tout au long du spectacle pour écrire avec eux la suite.

Elle développe : « Le pitch du départ, c’est qu’il y a très longtemps, toutes ses histoires étaient dans la même bibliothèque, et qu’elles ont été emportées dans une inondation, et que pour s’en rappeler, il faut qu’on se mette à plusieurs, et qu’on raconte tous ensemble ». En moyenne, six histoires, aux rythmes et formes qui diffèrent : de narrations assez classiques à des formats plus musicaux, etc.

Dessins d’enfants pour le spectacle “Et s’il était une fois” © Le coffre à idées


La fourchette d’âge de ses jeunes spectateurs ? Cela peut aller de 3 à 12 ans, selon les représentations. Forcément, un style qui s’adapte à son auditoire. Et des dessins plus ou moins réalistes, selon l’âge de celui qui tient le crayon. Elle se réjouit d’ailleurs de l’imagination et des petites bizarreries de ces artistes d’un jour : « une princesse aux cheveux verts », ou une sans bouche qui devient « la princesse qui ne pouvait pas parler […] » , ou « un château au toit avec que des zigzags : le château à dents ». « Tout ça, c’est génial », s’enthousiasme-t-elle.



Les loups et les dragons de ses Catalogues la redoutent

Et puis un beau jour, cette grande collectionneuse de livres et d’albums jeunesse a osé envoyer à des maisons d’éditions le livre qu’elle voulait pouvoir raconter à ses élèves, ou « avoir dans sa classe ». Un inventaire de loups plus drôles et ridicules les uns que les autres : Le Grand méchant catalogue des Loups, sorti en 2018 aux éditions Margot. Pour proposer des alternatives au loup classique aux Trois petits cochons, ce Catalogue n’en présente pas moins de 25 autres : Loubard, Lourdaud, Loulou… On expose leurs qualités comme leurs faiblesses. Et dans une « ambiance de cartes Pokemon », on note leur puissance, sur 5. Certains en prennent sacrément pour leur grade : Laurence n’y va pas par quatre chemins. Et ce, dès l’intro, où on lit dans la lettre adressée au Trois petits cochons, que « supprimer ce personnage-clé reviendrait à rendre [leur] conte aussi inintéressant qu’un tronc d’arbre ».

© Editions Margot, Laurence Kubler, Etienne Friess


Destiné à des lecteurs de 8 ans et plus, ses livres sont loin d’infantiliser son lectorat. L’argot et les jeux de mots y ont bonne place. Son deuxième album, sorti fin 2019, Le fantastique catalogue des dragons et autres créatures, regorge tout autant de clins d’œil pour les parents. On y rencontre le dragon Barnabé Guenlenbié, ayant joué dans Bienvenue chez les p’tits, Mérédith Piaf, un oiseau démesuré, ou encore Lucien le Gnome, auteur d’un Guide Michemin

© Editions Margot, Laurence Kubler, Etienne Friess



Dans l’optique de remplacer son dragon peu convainquant, Laurence décline auprès d’une princesse qui mérite un bon gardien, tout un bestiaire fabuleux composé de créatures aux noms loufoques. Et parmi les René Kikoul, constamment enrhumé, Thomas Gicien, et autres Eric Améléon : une flopée de personnages féminins. Parce qu’après tout, un dragon peut être une dragonne. Quant à la fée, loin d’être une potiche, elle prend les traits, sous l’habile pinceau d’Etienne Friess – avec qui Laurence collabore dès le premier livre – de Rosie La Fée. Inspirée de Rosie la Riveteuse, cette icône des années 40, est depuis, largement reprise par les féministes d’aujourd’hui. Des références qui parleront donc aux plus grands, dans l’idée d’une transmission. Elle voit ses livres comme des moments de partages familiaux, des ponts entre générations.

© Editions Margot, Laurence Kubler, Etienne Friess


Relayés à plusieurs reprises sur Canal+, et autres radios et plateaux télés, par le libraire et chroniqueur littéraire Gérard Collard qui a eu un coup de cœur pour eux, ses deux livres ont rencontré un joli succès. Le premier a même été rapidement en rupture de stock avant d’être réédité. Une aventure qui se prolonge dans les séances de dédicaces et rencontres-lectures, en salons de livres jeunesse, ou médiathèques. Des événements retardés tout 2020 qui commencent enfin à reprendre.



L’Histoire sans fin

L’appétit de cette dévoreuse de contes d’alors, devenue raconteuse d’histoires est sans fin mais pas sans faim : elle a plein de projets dans les tiroirs. Un autre Catalogue en préparation, et d’autres formats, pour sortir de l’inventaire, et traiter des sujets qu’elle n’a pas vu abordés, jusque-là. Des textes qui partent parfois juste d’un univers, d’un mot, d’un titre, qui l’amuse et qu’elle explore.

C’est d’ailleurs à partir d’une illustration d’Axel Ruch (que Pokaa avait déjà rencontré) qu’elle a écrit un texte pour Le Confin des Contes. Un recueil de 42 contes inédits écrits courant 2020, lors du confinement, par plusieurs auteurs et illustrateurs, et dont les bénéfices sont reversés au Secours Populaire Français.

Quant au dernier, Un point, c’est tout, presque bouclé mais pas encore édité, on espère pouvoir le retrouver aux côtés de ses trois premiers, sur les étagères de nos librairies préférées. Histoire que, lui aussi, vive heureux auprès de beaucoup d’enfants.

Laurence Kubler et Le Confin des Contes auquel a participé en 2020 © Impro Alsace

Pour suivre son actu :

Laurence Kubler
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Le Coffre à Idées
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Le site


Fanny Soriano

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