En ce début de semaine, les suppositions vont bon train concernant les mesures de fermetures appliquées à certains établissements afin de limiter la propagation du Covid-19. Plusieurs titres de presse révèlent que selon leurs sources, le gouvernement pourrait ne pas envisager de rouvrir les bars et les restaurants avant 2021. Une décision qui pourrait s’avérer particulièrement rude pour les professionnels de ce secteur qui seraient donc privés des recettes liées aux fêtes de fin d’année.
On vous en avait parlé lors du débrief de la semaine dernière, Jean Castex avait bien précisé que « des premiers allègements pourraient intervenir à compter du 1er décembre » en ce qui concerne les commerces fermés dits non-essentiels, mais qu’aucune réouverture n’était envisageable à cette date pour les bars et restaurants et ce, quelle que soit l’évolution de la situation épidémique. Pas de changement à l’horizon avant le mois de décembre donc, pour le secteur de la restauration et des bars, mais une lueur persistante pour les professionnels, de pouvoir ouvrir au moment de la période des fêtes.
Vers une réouverture le 15 janvier ?
Selon les informations de France Info et Le Point, des sources proches du dossier auraient confirmé que les restaurants, bars et cafés ne rouvriraient pas avant l’année prochaine et ne pourraient donc pas profiter des fêtes de fin d’année. Le gouvernement envisagerait la date du 15 janvier pour une éventuelle réouverture, ou même le 1er février d’après une source évoquée par Le Point. Cependant, aucune date n’a, pour l’instant, été officiellement annoncée par le gouvernement. Jean Castex devrait s’exprimer pour faire le point sur les décisions à venir au cours de la semaine prochaine, probablement le 26 novembre.
Pour Jacques Chomentowski, la surprise ne serait pas grande si la nouvelle venait à être confirmée. Il s’interroge même : “Après tout, c’est peut-être une nouvelle manière de communiquer pour le gouvernement. D’abord il fait fuiter des informations pour que tout le monde s’y habitue petit à petit et puis il les annonce plus tard.” Le président délégué de l’Umih 67 avait déjà cosigné une lettre ouverte adressée à la préfète du Bas-Rhin le 13 novembre dernier, dans laquelle il pointait le manque de lisibilité des mesures prises et demandait des comptes et les chiffres réels sur les contaminations dans le secteur de l’hôtellerie-restauration. Aujourd’hui, il reste sur ses positions : “À un moment, nous on n’en peut plus ! On a besoin de lisibilité, de cohérence, de travailler, de vivre. Le gouvernement explique aux gens ce qui est essentiel ou non dans la vie et je pense que plus personne n’est réceptif et ne comprend pourquoi on n’attrape pas le Covid dans un supermarché mais dans les petits commerces oui, ou bien pas dans les selfs qui accueillent les routiers mais dans les restaurants.” Lui-même patron de bar de nuit, Jacques Chomentowski dit comprendre que ceux-ci doivent rester fermés au vu des conditions sanitaires actuelles, mais pas pourquoi il ne peut pas ouvrir son restaurant : “Il nous faut du respect et on n’en a plus. Les bras nous en tombent !”
L’avenir semble difficile à entrevoir pour les professionnels du secteur. Et bien qu’il soit favorable à une réouverture prochaine des bars et des restaurants, le président délégué de l’Umih67 espère surtout que celle-ci soit assortie de garanties : “Moi je pense qu’il ne faut plus faire de “stop and go”. Un restaurant, ça ne se relance pas du jour au lendemain pour finalement refermer derrière. On a des stocks à gérer, des employés, et puis il faut que nos clients aient le temps d’être informés, etc.” Il redoute que la situation se répète, et que comme après le 1er confinement, les établissements puissent rouvrir avant de fermer encore une fois, si le virus venait à se propager à nouveau. “Une grande partie d’entre nous est prête à rester fermée s’il le faut, mais alors il faut nous aider lourdement. Et sinon, nous laisser rouvrir avec la mise en place d’un protocole strict, sans avoir à refermer trois semaines plus tard.” explique-t-il. Pour le moment, les professionnels du secteur attendent surtout avec impatience le 20 novembre prochain, échéance à laquelle ils pourront prétendre au fonds de solidarité, afin de compenser leurs pertes du mois d’octobre.