Les rues de Strasbourg sont remplies de petites curiosités et de bizarreries dissimulées ici et là. Des obus coincés dans des murs, des statues peu reluisantes, un mystérieux rayon vert, des vestiges d’un passé marqué par la prostitution ou encore des histoires de sorcières. Grosse ambiance. Mais ces rues pavées sont aussi le théâtre d’expérimentations artistiques plus ou moins terre à terre. Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur cette œuvre contemporaine qui trône au milieu de la place des Halles : une femme, seule, perchée au sommet d’un poteau métallique qui se dirige tout droit vers le ciel.
Lorsque l’on se balade dans les rues de la capitale alsacienne et que l’on prend le temps de lever les yeux, certaines petites surprises apparaissent et questionnent les visiteurs. D’autres laissent simplement perplexe, on y jette un coup d’œil interloqué puis on passe notre chemin. C’est le cas de cette dame sans nom qui fait tellement partie du paysage que l’on avait presque oublié de s’y intéresser. Pourtant, voilà des années que je passe devant ce poteau métallique en me disant que ça doit être normal qu’une dame soit perchée à son sommet. Mais non, ce n’est pas super courant, ce truc mérite une explication.
ALORS POURQUOI ? WHY ? WARUM ?
« Woman walking to the sky ». Traduction : femme qui marche vers le ciel. C’est le nom un poil imagé qu’a donné l’artiste américain Jonathan Borofsky à son œuvre : une sculpture d’art contemporain représentant une femme qui marche à pas assurés sur un pilier de métal de 25 mètres de haut, direction les cieux. Une œuvre monumentale commandée par la ville de Strasbourg en 1994 afin de célébrer l’inauguration de la ligne de tram A. Cette dame perchée, au nom et au passé inconnu, a été également installée en réponse à une œuvre jumelle créée deux ans plus tôt, en 1992, et placée au cœur de la ville de Kassel en Allemagne.
L’allégorie du temps qui passe et de la progression selon Borofsky
Selon Borofsky, l’oeuvre est “l’expression d’un temps linéaire et d’une progression, une recherche spirituelle qui se traduit par l’évolution de notre niveau de conscience et notre tendance naturelle à aller vers la lumière. La ligne pointant vers le ciel ainsi que la marche sont ici l’expression d’un temps linéaire et d’une progression. Je pense à une femme / un homme qui sort de terre et qui lentement (à travers les siècles) avance dans l’espace. Cette sculpture ne célèbre pas seulement cette progression, mais renvoie également à une recherche spirituelle qui se traduit par l’évolution de notre niveau de conscience et notre tendance naturelle à aller vers la lumière.”
Bravo pour la femme grimpant sur le mât ! belle image et beau texte !