Hayao Miyazaki et l’Alsace : deux noms que tout semble opposer. Et pourtant, notre région a été une source d’inspiration aux petits oignons pour son film Le Château ambulant (2004). En regardant les différents paysages, on y reconnaît nos bonnes vieilles maisons à colombages, et même des bâtiments célèbres revisités par le pinceau de l’auteur. C’est l’heure de sortir son plaid pour (re)découvrir cette pépite qui rend hommage à nos contrées : on vous montre tout ça !
Quand on parle de films d’animation japonais, le nom de Miyazaki se balade sur presque toutes les lèvres. Le voyage de Chihiro, Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké… autant d’œuvres cultes, dans lesquelles on retrouve des aventures parsemées de créatures malicieuses et de phénomènes magiques, le tout dans des décors fantastiques.
Pour créer des univers aussi détaillés et immersifs, il faut parfois donner un petit coup de pouce à l’inspiration : c’est ce que Miyazaki a fait pour Le Château ambulant, en créant un village aux couleurs… de l’Alsace ! On vous raconte.
La guerre, des sorts et un château pas comme les autres
Le film raconte l’histoire de Sophie, jeune chapelière orpheline qui tient la boutique de feu son père, dans un royaume alors en guerre. Lorsqu’elle rend visite à sa sœur Lettie, elle croise la route de soldats quelque peu grossiers. Le magicien Hauru lui vient alors en aide et l’emmène dans les airs, jusqu’à sa destination.
Le petit cœur de Sophie commence à battre pour le magicien, mais c’était sans compter sur la Sorcière des landes qui lui jette un sort, et la transforme en vieille femme. Elle fuit alors la ville, avec son dos courbé et ses articulations qui craquent, pour trouver refuge dans un château qui se déplace, résidence du fameux Hauru. Elle fera alors équipe avec les personnages hauts en couleur qui habitent à l’intérieur, tant pour survivre à la guerre que pour éradiquer la malédiction. Mais chut, on ne vous spoile pas !
L’Alsace à la sauce Miyazaki
Retournons au village dans lequel a grandi Sophie. Rien que l’intérieur de sa maison et de son échoppe, avec leurs poutres et leurs boiseries, nous met le décor en bouche. Et dès lors que la jeune femme se balade à l’extérieur, on pourrait presque sentir les odeurs de tartes flambées et de pain d’épice, tant les ruelles pavées nous transportent dans l’ambiance de chez nous.
Lorsque Hauru et Sophie s’envolent dans les airs, au début du film, on peut savourer le paysage à la croisée de l’architecture moyenâgeuse alsacienne et des équipements contemporains. On a, pendant un instant, l’impression d’avoir une vue sur les toits qui ressemble beaucoup à celle qu’on a depuis la plateforme de Môman.
Cet air familier avec nos contrées n’est en aucun cas un hasard : les équipes du Studio Ghibli se sont notamment rendues au château du Haut-Koenigsbourg, à Riquewihr et à Colmar, dont on reconnaît certains éléments. Vous aurez peut-être remarqué la célèbre maison Pfister de Colmar, reproduite trait pour trait dans le film !
Le Japon et l’Alsace, une histoire méconnue
Savez-vous que l’intérêt du Japon pour l’Alsace ne se limite pas au cas de Miyazaki ? Si on remonte à un peu plus de 150 ans, le pays du Soleil Levant a profité du savoir-faire mulhousien dans l’impression textile, en raison de ses moyens très avancés. Nos contrées étaient donc très réputées auprès des fabricant(e)s de kimonos.
Tellement célèbre que, lorsque Hayao Miyazaki est venu faire la promotion de son film Le voyage de Chihiro en France en 2002, il a visité la région qui a su conquérir son cœur, avant de revenir avec son équipe faire des prises de vues et des croquis. La suite, vous la connaissez !
