Dans la frénésie du déconfinement et des événements qui ont rythmé ces derniers mois, un sujet était tombé dans l’oubli : les élections municipales. Alors qu’elles avaient rythmé le début d’année avec la frénésie des alliances, le premier tour du 15 mars dernier avait soulevé bon nombre de controverses alors que le confinement allait débuter deux jours plus tard. Désormais, pour quasiment 5 000 communes, la date du deuxième tour est tombée : ce sera le dimanche 28 juin. On vous explique ce que ça signifie pour Strasbourg.
Le 28 juin plutôt que l’année prochaine
Ces derniers jours, des questionnements agitaient le gouvernement quant à la tenue du second tour des municipales, qui commençaient de plus en plus à ressembler à un boulet. Si l’automne était écarté des discussions, le choix se portait entre le 28 juin et janvier 2021. Il faut croire que le gouvernement aime les chaleurs de l’été puisque c’est finalement la première option qui a été choisie.
Le Premier ministre Édouard Philippe a déclaré qu’ « après avoir pesé le pour et le contre, nous pensons que la vie démocratique doit reprendre ses droits ». La même rhétorique utilisée lors de la justification du maintien du premier tour. Au moins, ils restent cohérents dans leurs discours. Attention néanmoins, cette date pourra être « réversible », sous l’avis contraire du Conseil scientifique.
Un second tour dont la légitimité pose question
Un décret sera présenté le 27 mai prochain en Conseil des ministres pour faire venir les électeurs. Pas sûr qu’ils se déplacent néanmoins. On peut également se questionner sur la légitimité des résultats du premier tour, avec une participation très basse. À Strasbourg par exemple, seuls 34,37 % des électeurs s’étaient déplacés, positionnant Jeanne Barseghian en tête. Peut-on considérer que les candidats du deuxième tour ont une réelle légitimité ?
De plus, est-ce que les priorités des Strasbourgeois et des Strasbourgeoises dans un mois seront de nouveau centrées sur la politique ? Les hommes et femmes politiques strasbourgeois se sont faits assez discrets durant le confinement, exceptés quelques-uns qui devraient obtenir leur Master 2 Communication politique en temps de crise. Alors que l’on s’est recentré sur nous-mêmes, des choses plus simples et une solidarité avec les autres, va-t-on se réintéresser à la politique ?
Enfin, les quatre candidats strasbourgeois vont devoir se positionner sur des créneaux qui ne sont plus tout à fait les mêmes qu’il y a quelques mois. Cela promet une campagne nouvelle, sous plusieurs aspects.
Qu’est-ce que cela signifie pour la campagne à venir ?
En effet, qui dit second tour dit retour des campagnes. Sauf que, bien évidemment, en période de distanciation sociale, ces moments sont difficilement compatibles. Le porte-à-porte ne serait pas raisonnable, tout comme les réunions publiques ou les fameuses campagnes dans les marchés. C’est donc une toute nouvelle façon de mener campagne qu’il faudrait réaliser, en seulement un mois.
Dans tous les cas, les résultats du second tour dans ces 5 000 communes seront maintenus. Ce qui signifie à Strasbourg que l’on garde notre quadrangulaire de toutes les options possibles avec Jeanne Barseghian (EELV), Alain Fontanel (LREM), Catherine Trautmann (PS) et Jean-Philippe Vetter (LR).
Enfin, pour ce deuxième tour, le port du masque sera obligatoire. En effet, le but n’est pas que la campagne devienne « un facteur de circulation du virus », comme l’a annoncé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
Le 28 juin, sauf avis contraire du Conseil scientifique, les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois devront revenir aux urnes pour élire leur nouveau ou nouvelle maire. Une date qui donne l’impression de vouloir se débarasser d’un boulet devenu de plus en plus encombrant pour le gouvernement. Et s’il paraît difficile de se réintéresser à la politique, les candidats vont devoir fournir de gros efforts pour apparaître pertinents aux yeux des électeurs. Affaire à suivre…