Bienvenue sur le site de Pokaa.fr

Votre navigateur est obsolète.

Merci de le mettre à jour pour voir le site correctement

Mettre à jour

Recherche

Lance une recherche dans les articles ou vidéos parmi l’ensemble des publications de Pokaa.

Publicité

On a rencontré Reda Kateb et Olivier Nakache pour la sortie de “Hors Normes” au cinéma

66.7k Lectures
Publicité
Publicité

« Hors Normes », c’est le nouveau film d’Olivier Nakache et d’Eric Toledano, les réalisateurs du colossal « Intouchables », film aux 17 millions d’entrées. Après « Samba » qui posait un regard sur l’immigration, puis le « Sens de la Fête », « Hors normes » aborde le combat mené par des femmes et des hommes engagés au service de personnes autistes. On y retrouve Vincent Cassel et Reda Kateb, magistraux dans la peau de deux éducateurs spécialisés auprès d’enfants et d’adolescents en situation de handicap. Comme « Intouchables », ce film raconte une histoire vraie, avec en son centre la question du handicap abordée tout en sobriété. Une leçon de vivre ensemble, qui déjoue les préjugés et met en lumière les oubliés de la société. A l’occasion de la sortie du film, nous avons rencontré Reda Kateb et Olivier Nakache, de passage à Strasbourg.

Dans le dossier de presse, vous dites avoir tenté un “coup de poker”, pour convaincre Vincent Cassel et Reda Kateb de participer au film, en les emmenant séparément passer une heure ou deux à l’association.

Olivier Nakache : Au final, je ne peux pas dire que c’était un coup de poker, car ce film demandait aux acteurs de l’implication. Nous n’avions pas encore écrit le scénario quand nous les avons contactés, et quand bien même nous l’aurions fait, c’est un film pour lequel il aurait été difficile de ne lire qu’un scénario, sans être chargé par une visite à l’association. On espérait qu’une fois qu’ils auraient passé quelque temps dans cette association, ils retrouveraient dans le scénario l’émotion très forte que l’on ressent “Au Silence des Justes”. Il s’y passe quelque chose qui est difficilement analysable, c’est tout un tas d’émotions, qu’on a voulu retranscrire. On voulait que Vincent Cassel et Reda Kateb soient chargés de cela. L’envie de faire ce film date d’il y a 10-15 ans, et quand on s’est senti prêts, on s’est dit qu’on avait une matière énorme. Les acteurs sont notre essence, on en a besoin, même pour écrire. Du coup on s’est demandé quel serait le duo rêvé, qui pour jouer Stéphane, qui pour jouer Daoud ? Les deux noms sont arrivés tout de suite. On est allé les voir en se disant que si il y avait un intérêt de leur part, ça allait nous donner le jus pour nous lancer dans l’écriture.

De votre côté, vous n’aviez jamais entendu parler de ces deux associations auparavant ?

Reda Kateb : De ces deux associations-là non. Jamais avant de rencontrer Olivier et Eric. Mais juste après avoir pris un café ensemble pour la première fois, j’ai regardé le documentaire qu’ils avaient fait et qui s’appelle : “On devrait en faire un film”. On y trouve des interviews et des moments de vie, au sein des deux associations. On voit également Stéphane et Daoud travailler ensemble dans des camps de vacances, dans des colonies. Pour moi, ça s’est construit en quatre étapes avant la lecture du scénario : ce que j’avais vu d’Eric Toledano et d’Olivier Nakache au cinéma, ce que je connaissais de leur travail, ensuite notre rencontre, puis le passage dans ces deux associations-là et enfin ce film. Je me souviens qu’après avoir visité les deux associations, on était en scooter avec Olivier, et je lui ai dit que c’était un projet qui comptait déjà énormément pour moi. J’avais hâte qu’on s’y mette. L’essence du film qu’on avait à faire était déjà très puissante, très construite et magnétique, avant même de lire le scénario. Le scénario est arrivé plus tard et c’était juste en accord avec tout ce qu’il s’était passé, dit ou tout ce que j’avais pu voir dans les différents lieux.

Olivier Nakache : Reda a passé du temps avec Daoud, en amont. On pense que toutes les questions, tout le travail de préparation, tout ce qu’il y a à discuter doit se faire avant le tournage. Une fois qu’on est sur le tournage, ça doit seulement dérouler. Il fallait apprendre à retranscrire les gestes et réussir à faire croire que tout était inné. C’est la force des acteurs.

Reda Kateb : Avant le tournage, j’ai accompagné Daoud au Maroc, pour préparer mon rôle. Je voulais essayer de m’inspirer de lui, de saisir quelque chose d’assez magique qu’on retrouve chez lui, dans sa façon de travailler avec le public autiste mais aussi avec les administratifs. Je voulais saisir quelque chose de ce mystère qu’il dégage et qui est très fort. Pour cela, il n’y avait qu’une chose à faire, c’était de passer du temps ensemble. Lorsqu’il m’a proposé de venir avec lui à Ouchda pour le projet de construction d’un grand centre dédié aux autistes, qui va sortir de terre dans un an, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion. On a passé 4 jours là-bas, c’était super. Je voulais non seulement le rencontrer lui mais aussi en apprendre davantage de la situation de l’autisme au Maroc, en Afrique. Échanger avec beaucoup de gens et voir aussi sa force de persuasion auprès des administratifs. Je crois qu’à ce moment-là, une graine s’est plantée, et j’avais un peu de matière pour non pas faire le biopic de Daoud, mais une sorte d’interprétation, la plus juste possible.

Crédit photo : Grégory Massat

Qu’ont pensé Stéphane et Daoud du film ?

Olivier Nakache : Vous imaginez bien qu’ils ont été les premiers à le voir. Ce film, c’est celui pour lequel Eric et moi avons ressenti le plus de responsabilités sur nos épaules. Vis à vis des parents, des enfants, de Stéphane et Daoud, du personnel hospitalier, des psys… A aucun moment on a voulu trahir une réalité. Et en même temps pour nous c’était une volonté de faire un film et pas un documentaire. Le documentaire on l’avait déjà fait. Ici, il s’agissait de faire un film de cinéma, avec toutes les émotions qui peuvent le traverser et avec ce degré, cette dose d’humanité qui existent dans ces associations-là. Quand Stéphane et Daoud ont vu le film, ils ont été très touchés. Ils ont tout de suite pensé aux familles, ils nous ont dit : “Ça va nous faire gagner dix ans de travail, le film va mettre en lumière ce que ces familles vivent.” Ils ont immédiatement parlé des jeunes. Stéphane Benhamou, l’homme que joue Vincent Cassel a ajouté :”Bon maintenant il faudrait peut-être que je vois “Intouchables”.”(rires).

Et Benjamin qui joue le rôle de Joseph, quelle a été sa réaction ?

Olivier Nakache : On l’a emmené à Cannes, il a vu le film avec nous. On a pas eu beaucoup de réactions qui pouvaient nous faire penser qu’il ait aimé ou pas aimé. Mais c’est certain qu’il prend du plaisir, car quand il voit le film, il verbalise beaucoup.

Reda Kateb : Même sur toutes les photos de Cannes, il est hyper heureux. Les photos avec lui sont les plus belles. Il est un peu dans son monde, mais on voit qu’il sent que tout ce qui se passe est bien et bon. Il y avait toujours avec nous des gens pour protéger les autistes. Stéphane et Daoud n’étaient pas là sur le tournage mais en revanche il y avait des référents, des psychologues, des éducateurs de l’association “Turbulences” avec laquelle ils ont des activités artistiques. On sent que ces personnes-là sont un cadre vraiment très rassurant autour d’eux qui leur permet de se déployer dans leurs expressions propres. Et évidemment aussi, Eric et Olivier étaient très attentifs à eux. A aucun moment ça n’a été difficile. Je pense que si ça l’avait été, on aurait coupé, on serait passé à une autre scène. Mais il n’a jamais été question que ce trajet-là soit douloureux pour qui que ce soit, et encore moins pour ces personnes vulnérables.

C’est votre première collaboration avec Vincent Cassel ?

Reda Kateb : C’est notre première rencontre même. On ne se connaissait pas, on ne s’était jamais rencontrés, jusqu’à prendre un café tous les quatre pour ce projet.

Crédit photo : Grégory Massat

Comment ça s’est passé sur le tournage ?

Reda Kateb : Super bien, on avait hyper envie de jouer ensemble tous les deux. C’est la moitié du chemin qui est faite quand on a envie de jouer avec l’autre, on va se donner, on va s’écouter. On s’est tous les deux complètement livrés, on s’est tous mis derrière le film. Ce n’est pas une déclaration d’intention, c’est le constat que je fais de comment on a vécu tous ensemble ce projet-là. Ça tombe sous le sens que ce qu’on vit nous et la chance qu’on a d’avoir le cinéma comme moyen d’expression, nous pose face à une responsabilités vis à vis de ces familles, vis à vis de ces gens qu’on interprète, qui eux ne sont pas en quête d’applaudissements de quelque sorte que ce soit. La première chose qu’ils se disent quand il voient ce projet ce n’est pas “On va nous reconnaître” mais “ça va aider les personnes pour qui on travaille.” Ce n’est pas une pose, c’est une réalité. Nous on est rentrés dans leur sillon.

Vous n’avez pas multiplié les parents. Hélène Vincent joue le rôle d’une mère qui élève seule son fils Joseph atteint d’autisme. “Qu’adviendra-t-il de mon enfant une fois que je ne serais plus là? Le mieux c’est que je me foute en l’air avec lui.” C’est une terrible préoccupation.

Olivier Nakache : On a fait beaucoup d’enquêtes, on connaît ces associations depuis 20 ans. Il y a des adolescents et des jeunes adultes que vous voyez dans le film, à la patinoire ou au foot, nous les connaissons depuis qu’ils sont tout petits, on les a vu grandir. Tout ce que dit Hélène Vincent dans le film, on l’a entendu maintes et maintes fois. Souvent c’est : “Qu’est-ce qu’il se passera après moi?”. Un jour, un père nous a dit : “Quand on est père, on essaye de tout bien sécuriser pour ses enfants, pour quand ils seront grands. Moi je dois sécuriser pour après ma mort aussi. Je dois penser aux cinquante années qui passeront après ma mort, prévoir ce qu’il va se passer pour mon enfant autiste.” C’est une préoccupation lourde, et importante. Ce film est multi-dimensionnel. Il y avait 50 façons d’entrer dedans, mais il ne fallait qu’on omette rien. Y compris les parents, qui trouvent dans ces associations, un relais. Ce n’est même pas qu’un relais, c’est un soulagement, une bouffée d’air. Car la prise en charge est vraiment comme on l’a montré dans le film pour les cas complexes. Il n’y en a pas.

Crédit photo : Grégory Massat

Bruno et Malik se consacrent entièrement à leur travail. Ce n’est même plus un travail, c’est une vie. Lorsqu’il y a un souci avec Vincent sur le périph, Bruno vient malgré le fait qu’on soit vendredi et que ce soit Shabbat. Cette scène démontre que leur implication pour ces enfants, va même au-delà de leur foi ?

Olivier Nakache : Complètement. Peu importe ses croyances, il y a un môme en danger de mort et on va le trouver. C’est ce qu’il se passe vraiment dans la vie. Ils sont au service de ces mômes-là coûte que coûte. Ils font du un pour un, ce sont des individus qui s’occupent d’autres individus mais au sein d’un collectif. Ensemble ils arrivent à avoir de petites victoires avec ces enfants. Comme enlever un casque de boxe ou réussir à passer un pont. Ça leur est chevillé au corps.

“Hors Normes”, parlez-nous de ce titre.

Olivier Nakache : Ce titre s’est imposé tôt, car tout est hors normes. Les médecins sont hors normes car ils envoient des mômes dans ces associations, les inspecteurs sont hors normes parce qu’ils les autorisent, ce qui veut dire que si il y a un problème, ça remontera jusqu’à eux. Ce film montre le maillage et la complexité du problème.

Dans le film, on retrouve des touches d’humour, notamment avec les “chiddours” catastrophiques de Bruno. Les chiddours c’est un peu du speed dating ?

Olivier Nakache : Je crois que dans toutes les communautés religieuses, quelles qu’elles soient, il y a ce système-là. On veut marier les gens. Dans la communauté juive orthodoxe, c’est impensable après 20 ans de ne pas être marié, donc on enchaîne les chiddours. Stéphane, dans la vraie vie, on lui présente des gens comme dans les speed dating. On lui dit qu’elle vient de là ou de là. Souvent ce sont des cousines d’Aix les Bains, de Strasbourg… Apparemment, à ce qu’on m’a dit, si tu organises trois chiddours à d’autres personnes, et que les trois fonctionnent et finissent en mariage, tu as ta place réservée au Paradis. D’ailleurs, ça me fait penser qu’hier une femme est venu me voir en me disant : ” Moi je ferais bien un chiddour avec Bruno”, je lui ai dit : ” Oh Vincent Cassel vous savez…”, et elle m’a dit “Non je ne parle pas de Vincent Cassel, je parle de Stéphane Benhamou…” (rires). Du coup, peut-être qu’il va avoir d’autres chiddours là.

Reda Kateb : Peut-être des bébés hors normes qui vont arriver.

Crédit photo : Grégory Massat

Dans le dossier de presse, vous dites que l’acteur qui joue Valentin a un petit frère atteint d’autisme. Il est spontanément venu proposer de jouer le rôle ?

Olivier Nakache : Tout à fait, c’était compliqué. Son frère a dû lui aussi porter un casque, il s’auto-mutile. Il a 16 ans et il a eu des phases ultra-violentes. C’est un cas très, très, très complexe d’autisme. Evidemment pour jouer ce rôle, il était impensable pour nous de prendre un garçon en situation d’autisme lourd. On a fait des castings, on a cherché dans des écoles de danse, de cirque, car il y avait une posture à tenir et une façon d’être particulière. Il faut être à l’aise avec son corps. Et ce garçon est arrivé, et nous a dit : “J’ai mon petit frère qui est autiste, jouer ce rôle m’aidera peut-être à le comprendre, et à me rapprocher de lui.” Ça faisait sens, il avait totalement sa place. Il a travaillé, il a vraiment énormément travaillé. La scène où il fait la crise dans le couloir de l’hôpital, est particulièrement difficile et il m’a dit : “J’ai les souvenirs de mon frère qui fait des crises qui me remontent. Je vais y’aller comme je l’ai vu faire.”

Reda Kateb : Il a été incroyable pendant le tournage. On sentait qu’il se passait quelque chose, une fois de plus, au-delà du film. Parmi toutes les personnes qui étaient réunies, il y avait des éducateurs qui étaient acteurs pour la première fois, il y avait des acteurs qui ont joué des autistes, il y avait de vraies personnes atteintes d’autisme… Tout le monde était plongé dans un bain, j’ai envie de dire, hors normes. Chez Marco qui joue le rôle de Valentin, je pense qu’au-delà du film, ce tournage était une étape importante dans sa vie. Je n’ai pas envie d’en parler à sa place, ce serait impudique et difficile de le faire. Mais il était bluffant.

Cette scène où Valentin fugue et marche sur le périphérique, c’est réellement arrivé ?

Olivier Nakache : Evidemment, tout est vrai. Après nous on a une maladie, c’est qu’on scénarise. Vous allez me raconter une histoire qui vous est arrivée ce matin, je vais en faire quelque chose, la transformer, la scénariser. Dans ce film, on a compilé tout un tas d’anecdotes. Les chiddours évidemment, c’était notre petite bulle d’oxygène à nous. On arrive pas à faire sans humour et c’est là où on s’amuse un petit peu. Ça nous amusait aussi d’imaginer qu’un jeune garçon un peu taiseux comme Dylan, fasse passer des messages via des dessins, de la même manière que le jeune dont il est le référent. Mais oui tout est vrai.

Crédit photo : Grégory Massat

Et Joseph qui n’arrive pas à s’empêcher de tirer le signal d’alarme du métro, c’est vrai aussi ?

Olivier Nakache : Oui, le film est dédié à la mémoire d’un jeune homme qui s’appelle Johan Bouganim. Le protocole, le signal d’alarme, tout ça, c’était ce môme-là. La pancarte : “Si tu tapes ta mère tu ne verras plus Stéphane” était chez lui. C’est sûr que pour nous, il y a des choses inspirantes et des choses qu’on ne peut pas inventer. Ce n’est pas évident. Tous les films sont durs à faire, il n’y a pas de facilité. Mais le tournage a été heureux. Je ne peux pas dire que ça ait été le film le plus dur, on était bien préparés. Mais c’est le film où on a fait la plus longue préparation par contre, ça c’est sûr. On a fait un atelier théâtre avec Benjamin aussi, on a pris le temps. Les acteurs on les a impliqués longtemps avant. Mais pour s’occuper de ces mômes il faut du temps, et on se l’est appliqué un peu à nous-mêmes.

Ce doit être difficile de sortir de ce genre de tournage ?

Olivier Nakache : C’est difficile oui, émotionnellement c’est chargé. On s’est lié d’amitié avec des gens, l’équipe technique par exemple. Ça a été un tournage heureux, je ne sais même pas comment le définir, très concentré, mais heureux.

Reda Kateb : Un peu comme une colonie de vacances. Il y avait des anniversaires tous les deux jours. Entre deux prises, à la cantine, c’était une fête! Leur direction d’acteurs dès le matin, c’était : ” Qu’est-ce que je suis content de te voir, allez on va bien s’amuser!”.

Olivier Nakache : C’était une chance de les avoir. Vous savez, Jean-Loup Dabadie qu’on ne présente plus, nous avait dit : “Quand vous écrivez un scénario, pensez aux acteurs dont vous rêvez, vous ne les aurez peut-être pas mais votre scénario sera meilleur.” Nous, la chance, c’est qu’on les a eus. C’est ça le bonheur. Ce film pour nous, il fallait qu’il sorte. Chaque jour on se disait qu’on était contents de l’avoir fait. On est très, très fiers, parce qu’on a aussi l’impression que c’est un film un peu somme. Que tout ce qu’on a voulu dire dans nos autres films est là. Le sens du collectif, les duos, les joutes d’acteurs, l’humour, l’émotion, et on met la lumière sur des zones qu’on a pas souvent montrées que ce soit au cinéma ou ailleurs. C’est vraiment un film tournant. Un cap.

Crédit photo : Grégory Massat

Et on a pas peur une fois qu’on a atteint un tournant ?

Olivier Nakache : Ça fait peur avant déjà, mais tant mieux. C’est bien de ne pas se dire qu’on va faire comme d’habitude, qu’on sait faire. C’est pour ça qu’on s’implique à nous-mêmes des défis, des paris. Lorsqu’on a écrit la scène sur le périphérique, notre producteur est venu nous voir en disant : ” Comment on va faire ça?” Bah voilà tant mieux, on va le faire ! Ça va être du travail, de la préparation. C’est sain d’avoir peur, ça nous évite certains écueils. Et le prochain film qu’on va faire, il faudra qu’on ait peur aussi, qu’il y ait de nouveaux défis.

Vous avez déjà quelque chose en tête ?

Olivier Nakache : Non pas encore. Il y a des envies, mais c’est très particulier. On a des envies d’acteurs, des envies de créer des familles, mais pour l’instant c’est encore diffus, tant ce film est prenant. Là, on ne peut se concentrer sur rien d’autre. On sort environ un film tous les deux ans, on est pas encore au rythme de François Ozon ou de Woody Allen, mais c’est vrai qu’on aime beaucoup le plateau. Parfois, on envie les acteurs qui font deux, trois tournages par an. Le plateau c’est vraiment une adrénaline, une bulle. On aime aussi les périodes d’écriture mais on est que tous les deux, et après sur un tournage, on est 40-50, ça vit. On aime le groupe, on s’est rencontré en colo, on aime être avec du monde tout le temps. Du coup, des fois on se dit qu’il faudrait quand même qu’on écrive plus vite pour pouvoir tourner plus rapidement. Sinon, on demande à François Ozon, il doit bien avoir 3-4 scripts qui traînent.

Comment se passe l’écriture du scénario ?

Olivier Nakache : A 4 mains, vraiment. Deux cerveaux, 4 mains. Il n’y a pas de règles, même lors du tournage il n’y a pas de partage, c’est quelque chose d’organique. On est très structurés, on va dans un bureau, on se parle, on met des plans, on fait des séquenciers, et on passe très vite aux dialogues. On les joue, on les écrit vite. Parfois on ne sait même pas les personnages, quand on écrit déjà les dialogues. Et les personnages viennent comme ça. C’est un bordel noir. On a des idées de scènes, on met Eric, Olivier, Eric, Olivier, ça passe d’un ordinateur à l’autre. Ce qui est bien c’est qu’on a déjà un public. J’imagine que les gens qui écrivent font lire au producteur, tout un scénario d’un coup. Nous on se fait lire scène par scène, et ça passe comme ça.

Reda Kateb : Un peu comme des rappeurs.

Crédit photo : Grégory Massat

Vous avez un autre film en projet ?

Reda Kateb : Pas vraiment. Ce printemps-été j’ai tourné une série pour Canal, qui s’appelle “Possessions”, qu’on a tourné en Israël notamment. Mis à part, “Hors Normes”, je n’ai rien à vous proposer pour le moment.

C’est déjà très bien (rires).

>> Propos recueillis par Emma Schneider <<

Merci à Reda Kateb, Olivier Nakache, les équipes de l’UGC et de l’hôtel Régent et un grand merci à Grégory Massat pour les photos.

“Hors Normes” est actuellement à l’affiche de l’UGC Ciné Cité, du cinéma Star St-Ex et du Vox.

Ça pourrait vous intéresser

+ d'articles "Strasbourg"

À la une

On a rencontré Reda Kateb et Olivier Nakache pour la sortie de “Hors Normes” au cinéma

Commentaires (5)

  1. Un film magnifique touchant qui vous transmet pleins d’emotions et dont le message est trés utile et met sur le devant de la scene ces personnes qui oeuvrent dans l’ombre pour les handicapés. Autant bien que le film INTOUCHABLES, merci à vous tous pour cet pepite qui HORS NORMES

  2. j’ai été émue à en pleurer tellement ce film est magnifique, je suis restée scotchée et j’en parle à tout le monde, remettons l’ISF monsieur le président et donnons l’argent à ces associations magnifiques d’humanité.

  3. Magnifique film sur TF1 et quelle belle leçon de moralité pour ces personnes laissées souvent de côté. Bravo aux associations qui existent.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Répondre

En réponse à :

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Illustrations prolonger la lecture

Prolongez votre lecture autour de ce sujet

Tous les articles “Strasbourg”
Contactez-nous

Contactez-nous

C’est par ici !