L’été à Strasbourg : le guide de survie pour celles et ceux qui ne partent pas en vacances

On mériterait toutes et tous de partir en vacances. Ah qu’est-ce qu’on donnerait pas pour une caïpi à Palma ? Mini parasol dans le verre et doigts de pieds en éventail. Non, on en demande même pas autant en fait : allez, juste le bonheur éphémère d’un petit granita bleu fluo à Biscarrosse et l’odeur vanillée de l’indice 50 Nivea Sun.

Pourtant, parfois, la vie n’est pas à la hauteur. On peut rêver bien des choses, la réalité est souvent décevante et on n’a pas toujours ce qu’on veut. C’est ainsi que le chiffre écrit en rouge sur l’appli Crédit Mut’ a mis un terme à toute cette rêverie : cet été ne débutera pas en se brûlant la langue à cause du café trop cher de l’aire d’Écot. On est bel et bien là, à Strasbourg.

Car l’été, les Strasbourgeois(es) qui n’ont pas fui peuvent souvent être observé(e)s en terrasse, malgré la chaleur étouffante. Et se joue alors le spectacle effrayant de locaux dont le séant est cautérisé sur une chaise brûlante et dont les lunettes de soleil masquent un regard vide, exténué par la pesanteur de la saison.

Deux mois qui ressemblent finalement à une cuisson lente, souvent accompagnée d’un fidèle vin blanc. Se dresse alors un constat accablant : il ne reste que peu de choses pour nous différencier d’une blanquette de veau.

Que vous ne partiez pas en vacances à cause d’un manque d’organisation préalable, du boulot, de votre situation personnelle ou d’une carence aiguë en flouze, pas de panique : on est nombreux/ses dans la même galère.

Et puisqu’on ne va pas se laisser abattre, tentons ensemble de déjouer le sort et de réunir ici nos meilleurs conseils pour un été certes sans trop bouger, mais surtout un été sans crever d’ennui.

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Premier volet : tromper l'ennui

L’avantage lorsqu’on est à Strasbourg, c’est qu’il y a des gens qui ont anticipé notre crainte de mourir d’ennui pendant l’été. Alors oui, à première vue, ça ne saute pas aux yeux : les rues sont vides, l’ambiance pesante, on ne serait pas surpris de croiser un zombie. Mais lorsqu’on sait où aller, on peut trouver des petites oasis de vie et de convivialité.

Les cinés en plein air

Organisées par Les Films du Spectre et Speaker, les projections de cinéma en plein air arrivent toujours à conquérir le cœur des Strasbourgeois(es). Ami(e)s cinéphiles, vous aurez l’embarras du choix entre Le Dîner de Cons, Tout sur ma mère, Retour vers le futur, ou encore La Mort aux Trousses (et bien d’autres).

Les séances sont 100% gratuites et sont éparpillées dans toute la ville, de façon à ce que tout le monde – peu importe son quartier – puisse profiter du plaisir d’une séance cinoche en plein air. Et il y a aussi des séances dans toute l’Eurométropole !

Les festivals

Pour vivre des petites parenthèses de bonheur en musique, l’Alsace a cet avantage d’avoir plein de festivals – ou festoches, comme disent celles et ceux pour qui les toilettes sèches n’ont plus aucun secret. Petit échantillon :

• Les Décibulles : du 12 au 14 juillet à Neuve-Église.
• Jazz à la Petite France : du 12 au 14 juillet à Strasbourg.
• Les Alpagas Bleus : du 18 au 20 juillet à Saverne.
• La Foire aux Vins : du 26 juillet au 4 août à Colmar.
• Longevity Festival : du 23 au 25 août à Strasbourg

Drame national cependant du côté des férus de sarouel : le Summer Vibration de Sélestat ne reviendra pas cette année. On espère que 2025 sera l’année de la résurrection de ce festival emblématique de la région.

Et si vous voulez préserver votre porte-monnaie, on a trouvé une bonne façon de profiter des festivités, sans payer !

Des évènements tout l'été !

Euro de foot, fête de la bière, 14 juillet, FARSE, Start To Play : l’été strasbourgeois est rythmé par tout un tas d’évènement pour se divertir. Pour être sûr(e)s de ne rien louper, on vous invite à checker régulièrement notre rubrique sorties sur Pokaa.

Et comme chaque année, la ville de Strasbourg a aussi concocté un programme d’animations et de festivités gratuites et accessibles à toutes et tous, à découvrir en détails par ici.

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Second volet : venir à bout de la chaleur

La chaleur peut être source de moult contrariétés. Front qui brille, joues rouges, pulsations des basses du Kalt dans les oreilles après avoir couru approximativement douze secondes pour choper le tram, etc.

Et comme nous, lorsqu’on est contrarié(e)s, on n’a rien à dissoudre sous la main, eh ben on va boire un coup en terrasse.

Et histoire de se diversifier, on vous a préparé une petite liste d’alternatives, motivées par les raisons suivantes :

1) On tente d’économiser son foie (rappelons qu’un être humain est composé à 70% d’eau et non pas de pils, du moins aux dernières nouvelles).

2) Jusqu’à preuve du contraire, la pinte n’est pas remboursée par la Sécu (cf petit 1).

3) Éviter de passer l’aprèm en terrasse et en plein cagnard, c’est éviter, à terme, de ressembler à une broche à kebab en fin de service.

Alors sous vos yeux ébahis, voici la troisième voie, celle de la fraicheur. La vraie.

La cathédrale

L’édifice préféré des Strasbourgeois(es) n’est pas exactement ce qu’on pourrait qualifier de passoire thermique… la clim, c’est un poil superflu lorsqu’on décide de tout bâtir en grès des Vosges. L’épaisseur des murs sera votre meilleure alliée (pas la peine de toquer partout d’un air convaincu pour affirmer un vigoureux : « Ça c’est porteur ça », ce petit jeu risque de s’avérer très redondant ici).

On en profite donc pour déambuler dans la nef, on redécouvre le pilier des anges, on s’émerveille une nouvelle fois devant l’horloge astronomique. Et puisqu’ici on brûle la vie par les deux bouts, on se laisse tenter par une boule de glace dans la rue Mercière pour conclure en beauté ce moment où bonheur rime avec fraicheur.

Le barrage Vauban

Dans la même veine, on a trop tendance à l’oublier mais le barrage Vauban est FRAIS. Vieille pierre, eau tout autour, nickel chrome.

La Cave des Hospices

La crème de la crème de la fraicheur, c’est la Cave historique des Hospices, qui se partage le podium avec un camion frigorifique Transgourmet. Ça se visite gratuitement, c’est franchement insolite, on y trouve le plus vieux vin du monde, bref si vous n’y êtes jamais allé, c’est le moment.

Toutes les infos sont disponibles ici.

Le Fort de Schoenenbourg

Oui ce n’est pas à Strasbourg mais là, on touche la perfection du bout du doigt. Exit le camion Transgourmet : ici c’est la fraicheur avec un grand F et l’histoire avec un grand H. On y frissonne et franchement, difficile de dire si c’est pour le froid qui y règne ou parce que la satisfaction de mettre une petite laine en plein mois d’août donne des petits papillons dans le ventre.

Alors on cite ce fort puisque c’est un des plus célèbres, mais il y en a évidemment d’autres. L’entrée est payante mais la visite vaut le détour.

Toutes les infos sont disponibles ici.

Et on cherche la clim

•  L’occasion de se faire un petit ciné

Rien de tel qu’une canicule pour aller se terrer au fond d’une salle obscure. Cet été, on attend notamment Le Comte de Monte-Cristo, Largo Winch, Dead Pool x Wolverine, Borderlands ou encore le dernier Alien. L’embarras du choix, quoi.

•  L’occasion de se (re)faire les musées

Est-ce que ce ne serait pas une nouvelle occasion de se cultiver ? La liste des musées strasbourgeois est juste ici et pour tout savoir sur les expos en cours, c’est juste là. Et on rappelle que chaque 1er dimanche du mois, les musées de la Ville sont gratuits !

• L’occasion de se faire un bateau-mouche

Inattendu ? Effectivement. Et pourtant ils sont là, à fond, et voguant inlassablement tout l’été pour transporter des touristes hyper motivé(e)s. Alors c’est l’occasion de se prendre pour un(e) retraité(e) allemand(e), de grimper à bord d’un Batorama et de redécouvrir Strasbourg depuis l’eau tout en profitant de la sainte cli-ma-ti-sa-tion.

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Troisième volet : rechercher l'aspect farniente des vacances

L’été approche et avec lui son imaginaire tout droit sorti d’un visuel Jacquemus. Sauf qu’on a beau fermer les yeux et imaginer bien fort, on a beau secouer avec vigueur le tapis de la Honda, pas un grain de sable sous le soleil. On est à Strasbourg et pas ailleurs…

Ok, mais ce n’est pas ça qui va nous empêcher de tout donner pour retrouver ce côté farniente propre aux vacances.

Se réfugier dans les tiers lieux

Comme on est à Strasbourg, il y a de fortes chances que l’on soit également d’énormes bobos – qui préféreraient sauter dans le Rhin que se l’avouer, certes, mais cela n’enlève rien à la matérialité des faits énoncés.

L’élément probant de notre boboïté reniée demeure l’exode massif des Strasbourgeois(es) vers les tiers-lieux lorsque le thermomètre daigne afficher une valeur supérieure à 23 degrés. Les Allemand(e)s ont Rimini, les Anglais(es) ont Magaluf, les Strasbourgeois(es) ont leurs tiers-lieux.

Et c’est que les Strasbourgeois(es) ont raison : les tiers-lieux en été, c’est bien sympa. Ambiance détendue, cadre propice à la détente, animations diverses, enfants à l’aise et parents au max : ajoutez à cela un stand de tir à l’arc et vous obtiendrez le Club Med sans quitter Strasbourg.

On ne peut que conseiller :

• La Grenze et ses couscous, ses soirées tartes flambées et ses ateliers yoga.
• L’Orée 85 et ses nombreux événements artistiques.
• Apollonia et son jardin, ses expositions et performances artistiques.
• Le Wagon Souk et ses concerts, brunch et projets solidaires.
• Kooma, le petit dernier avec sa guinguette, son marché et ses animations diverses.

Faire trempette dans les gravières

Enfermé(e)s dans un déni essentiel, on garde le cap : faire de Strasbourg un Porto-Vecchio qui s’ignore. Première étape : on cherche l’eau.

Côté farniente, si les Docks Malraux font leur retour cette année pour vivre la dolce vita du côté de Rive-Étoile, on peut également se tourner vers les gravières et plans d’eau. Là encore, on a l’embarras du choix ! Côté français, côté allemand, calme ou plus animé, accès libre ou payant (mais jamais bien cher), baignade surveillée ou non, familial ou naturiste… chacun(e) y trouvera son compte. Ci-dessous, on vous renvoie vers un article qui détaille un peu plus le panel de choix. 

Enfin, puisqu’on n’a pas été élevé(e)s chez les loups, on ramasse bien tous nos déchets et on préserve toujours le cadre du lieu.

Devenir capitaine d'un bateau

Si vous faites partie de celles et ceux pour qui l’arrivée de l’été ne réveille pas le labrador qui est en vous, pas de souci. On n’a pas tous vocation à infuser dans une eau tempérée tout l’après-midi. Et ça tombe bien car profiter de l’eau tout en restant au sec, c’est également possible.

Quelle meilleure façon de se détendre que de voguer tranquillement sur l’Ill ? Hop, on s’attife de sa plus belle marinière et on souque les artimuses : à des prix à peu près similaires (et franchement abordables), Captain Bretzel et Marin d’Eau Douce se partagent le marché de la location de petits bateaux sans permis.

On note qu’en sus, Captain Bretzel dispose d’un bar pour profiter d’un petit rafraichissement avant ou après votre virée (ça se passe juste au pied de la tour Elithis).

Pour les autres activités sur l’eau, on vous avait préparé un petit article spécialement sur le sujet, à retrouver juste en dessous.

Chercher le dépaysement à tout prix

Dès l’intro de cet article, nous sommes parti(e)s sur des bases très simples : cet été n’est pas à la moula. Alors lorsque les appels en absence de la conseillère bancaire ne permettent pas de rêver à des destinations lointaines, on se retranche sur ce qu’on a dans le coin. Et l’avantage à être ici plutôt qu’à Vesoul, c’est qu’on a de quoi se mettre sous la dent.

On vous a réuni quelques sorties en Alsace qui vous donneront à coup sûr l’impression d’avoir voyagé. On y parle par exemple du « Colorado alsacien », des lacs vosgiens ou des marais au fin fond du Haut-Rhin. Hop, l’article est juste en dessous. Si vous n’êtes pas rassasiés, vous trouverez des tas d’autres d’idées d’escapades à deux pas de Strasbourg dans notre rubrique évasion.

Bon été !