Le Cabaret Onirique, une péniche tout droit sortie d’un rêve d’Océane Gil, jeune cabarettiste et comédienne strasbourgeoise, larguera ses amarres sur les rives de la capitale alsacienne courant avril.
Cette péniche à la jauge de 138 places s’apprête à accueillir toutes sortes de disciplines, du burlesque au théâtre classique en passant par le cirque. Un joyeux melting pot d’univers où tout peut arriver.
Cette salle de spectacle multidisciplinaire hébergera dès avril des spectacles aériens, des concerts, des pièces de théâtre classique ou contemporain, des conférences, des chants puis des revues satiriques, du burlesque et de l’effeuillage bien évidemment mais de l’improvisation aussi, de la projection vidéo, du cirque et tout ce que l’imaginaire du cabaret permet. Une liberté totale que s’accorde Océane Gil aka la Capitaine que nous avons rencontré pour vous.
“Il y a deux ans l’artiste burlesque Luna Moka m’a envoyé une photo d’une péniche déglinguée avec comme petit message: “On sait jamais avec toi”… Le cabaret péniche ouvrira ses portes en avril.”
La liberté d’une bastringue, le standing d’un cabaret
Quand vous rentrerez sur la péniche vous serez -toujours- accueilli par la Capitaine et ça, elle y tient beaucoup, au Cabaret Onirique on n’accueille pas n’importe comment. D’ailleurs cette bulle éphémère qui vit la nuit et meurt le jour ne sera animée que par des comédiens. Des comédiens partout qui servent des verres ou des repas et qui s’occupent de l’accueil afin qu’il y ai du jeu tout le temps, sur scène et au delà jusqu’aux toilettes où vous pourrez peut être croiser le cuisinier ou le touareg du cabaret entrain de faire des vocalises.
Une fois par mois un artiste aura carte blanche pour taper où il veut, comme il veut et surtout sur ce qu’il veut lors d’une revue satirique. Une provocation mensuelle, engagée mais qui gardera toujours comme objectif de pousser le spectateur à la réflexion.
« J’ai travaillé en Russie, en Suisse, il n’y avait pas les limites morales qu’on a ici. On ne me disait pas que telle chose ne se faisait pas ou que telle autre ne se disait pas… C’est cette liberté là qu’on veut pour nos revues satiriques ici. Surtout ne pas brider l’artistique, il y a une certaine liberté au sein du cabaret. »
Enfin, le cabaret dans toute sa diversité et sa richesse a fait naître Gainsbourg, Vian et Barbara, aujourd’hui la Capitaine et la Brigantine (Lauranne Szlamowicz aka la directrice artistique) tentent à la fois de faire vivre cette héritage et de laisser une grande place aux talents émergents.
► Un melting-pot européen à l’alsacienne
Donner un autre visage à l’Europe à Strasbourg où il revêt surtout l’aspect institutionnel. Le Cabaret Onirique a pour projet de refléter toute l’Europe et d’amener des bouts d’Angleterre, d’Italie, d’Espagne ou de Belgique à Strasbourg par l’art. Tout un programme.
“On n’a pas la prétention de se faire porte parole de l’Europe, mais on veut être une partie de son côté vivant, une nouvelle patte, au cabaret on fêtera les chants de l’Europe avec pleins de perspectives et d’artistes issus des quatre coins du continent. On veut faire rayonner l’Alsace au niveau européen mais aussi amener l’Europe en Alsace.”
Les talents locaux, eux aussi, seront mis à l’honneur. Les lumières, le mobilier, l’architecture… La péniche s’est faite des savoirs-faire des strasbourgeois en passant de l’artiste Daniel Depoutot à l’agence Spray Architecture.
Enfin l’équipe du Cabaret est elle même composée de strasbourgeois, car dans ce désordre ordonné la Capitaine n’est pas seule. Avec elle, une directrice artistique, des metteurs en scène, des artistes, mais aussi des personnes en charge de la communication, de la comptabilité et de la gestion de la salle. Une jolie équipe qui s’agrandira d’ailleurs dès l’ouverture, “un créateur d’emplois” commente la Capitaine.
► Un projet politique
L’art est politique et la Capitaine tiendra aussi le cap à ce niveau là. Elle souhaite un cabaret ouvert à tous ceux qu’on met de côté, à la communauté LGBTI+, tournée vers certaines associations locales et surtout ouvert à tous, mais comment ?
“Je ne suis pas une hippie, je pense juste qu’on peut magnifier la part d’humanité et d’art qu’il y a en chacun de nous.”
Dans cette logique complète d’ouverture, le seul hic est qu’il n’y aura pas de prix spéciaux pour les jeunes ou les chômeurs comme c’est le cas dans certaines salles installées. Cependant ce cabaret, par son exigence artistique élevée, ne peut pas se permettre pour tous les spectacles d’agir sur les prix. Océane Gil, la gérante d’entreprise cette fois, tient cependant à préciser qu’il n’y aura pas de prix fixe et que chaque représentation aura un prix qui dépendra des dépenses qu’y ont été faites pour sa réalisation.
En somme, le Cabaret Onirique sera un lieu sans pareil en Europe, la première péniche-salle de spectacle avec une telle jauge. A retrouver ici.
Rendez-vous donc en Avril pour une ouverture qui promet d’être haute en couleurs !