Dehors, les beaux jours se succèdent : le printemps s’installe pendant que nous réinventons nos intérieurs en pensant à l’après. Mais le soleil, si généreux en ce moment, continue de faire ce qu’il sait faire de mieux. Il brunit nos petits visages de confinés, fait sortir les mammifères de leurs tanières et surtout : il fleurit nos branches, fait pousser nos récoltes, nos vignes, notre blé. Ces timides rayons d’avril, les producteurs et commerçants de notre région les ont apprivoisé afin de nous proposer leurs meilleurs produits. Des délices en tout genres proposés à la livraison, en circuits court, à la force des bras, non sans un petit soupçon de dévouement et de solidarité.
Plus que jamais, nous mettons en avant ces femmes et ces hommes qui font tourner nos si précieux commerces de proximité : du thé concocté par des passionnés du café fraîchement torréfié, du vin de qualité de la viande bien élevée et bien plus de choses encore, directement livrées chez nous, en toute sécurité. Mais aujourd’hui, nous voulions vous présenter plus en détail l’un d’entre eux : Ziegler Primeurs. Un commerce historique de quartier, familial, qui propose une sélection craquante de fruits et légumes croquants déposés directement sur notre palier.
Un commerce historique, familial et un poil de fierté
Ziegler Primeurs, c’est une maison familiale ouverte depuis 1970 ! Un commerce de fruits et légumes qui s’est transmis de père en fils sur trois générations depuis l’après-guerre.
Située au cœur de Strasbourg, sur la très discrète place du Marché Neuf, la boutique de 50m2 tenue par Christophe Ziegler fait figure de petite oasis au milieu des bâtiments de pierres. C’est d’ailleurs le seul commerce alimentaire du centre-ville qui subsiste depuis les années 40. Pleine de couleurs et embaumée des parfums de saison, la boutique, toujours rangée à la perfection, met en lumière les salades, les carottes, les radis, les jus de fruits, les confitures, les pommes et tous les autre fruits et légumes de notre région et d’ailleurs.
Des produits, de première fraîcheur, sont directement livrés par Christophe qui effectue les trajets seul. La boutique, Christophe la connaît bien : du haut de ses 55 ans il en ouvre les rideaux chaque matin, depuis son 17ème printemps. Ce patrimoine, que ses aînés lui ont laissé en héritage, il le fait vivre tous les jours pour parler de ses produits qu’il sélectionne lui-même.
Le conseil, la proximité, la chance de pouvoir échanger…
Là-bas, le libre service n’existe pas : Christophe est là pour offrir ses conseils, ses connaissances et toute son expertise sur ses douceurs sucrées, ses huiles rares, ses épices d’exception ou ses légumes oubliés.
Remplir les rayons ? Ok il faut le faire. Mais ce qu’il préfère, c’est qu’on lui pose des questions, qu’on lui demande des pommes plutôt sucrées, plutôt fermes, des oignons plutôt comme ci ou comme ça… de la proximité et du conseil, de la discussion, de l’humain quoi.
“Le jour où on me met derrière une caisse et que je dois uniquement faire biper des articles toute la journée, je me casse !”
Aussi bosseur que franc, Christophe préfère les fruits et légumes aux réseaux sociaux qu’il laisse à sa fille. Mais cet ancien cycliste de haut niveau sait ce qu’il fait et où il va. Après s’être fracturé le col du fémur, il est retourné bosser quelques jours plus tard…
“Les clients n’étaient pas plus inquiets que ça, ils me connaissent, ils savaient que ce qui m’importait le plus c’était de rouvrir la boutique. Alors, même si je ne devais plus conduire pendant 12 semaines, j’ai rouvert en quelques jours. Les clients étaient contents alors moi aussi… c’est même eux qui pesaient les fruits quand j’avais du mal avec les kilos de pêches.”
Il tenait aussi à faire passer un message personnel :
“Je ne supporte pas qu’on casse les prix au détriment de nos producteurs, nos paysans, nos éleveurs et nos agriculteurs. Comment peut-on payer 500 grammes de fraise pour 1,50 €, des poulets pour 4 € ou des œufs à 1 € la douzaine ? Chaque jour, je vois des reportages sur les agriculteurs en détresse, ils sont à bout. Pourquoi ? Parce qu’on veut casser les prix coûte que coûte et qu’ils ne sont plus payés décemment.
Alors dans les champs les gens se meurent et demandent des subventions, simplement parce qu’ils travaillent à perte. Cela me choque, c’est le mot… J’estime que chacun mérite un salaire décent pour le travail qu’il réalise, et croyez moi, ces femmes et ces hommes qui nous nourrissent travaillent parfois jusqu’à en perdre la raison et pire… Ils perdent la passion pour leur métier. Alors oui chez moi c’est plus cher, mais vous pouvez être sûr de la qualité de ce que vous achetez.
Aussi, les prix des fruits, des légumes, du vin, vont forcément augmenter. Le confinement réduit les productions, certains fruits et légumes ne sont plus récoltés… le système de l’offre et de la demande va être chamboulé. Alors ils seront plus rares et donc plus chers. Toutes ces personnes ont besoin de la mobilisation de tout le monde, pour que ces métiers et les cultures subsistent. Alors consommez localement, mettez y le prix qui vous semble juste, selon vos moyens, chez les primeurs et les maraîchers tant que vous le pouvez encore.”
***
ZIEGLER PRIMEURS
>> Tout savoir sur la livraison chez Ziegler Primeurs <<
2 place du Marché Neuf
67000 Strasbourg
03 88 32 55 38
La page Facebook
Ouvert du mardi au samedi, de 8h à 13h