« Forêt de poils », « restaurant de livres » et fête de super-héros/ïnes… Alors que certain(e)s en étaient à boucler leurs derniers cadeaux, leurs valises ou leurs dossiers avant la fin de l’année, il se passait de bien drôles de choses à Schiltigheim. À quelques jours à peine de Noël, un réalisateur strasbourgeois passionné a fait le pari fou de tourner une mini-série en une semaine. L’ambition : séduire au prochain Nikon Film Festival (son public et son jury, présidé par Noémie Merlant). Le projet un peu dingue d’Anthony Marzin et d’une équipe d’une quarantaine de bénévoles qui le sont tout autant : bienvenue dans les coulisses d’un tournage.
Comme après chaque édition, il se dit que c’était le dernier. Anthony Marzin en est pourtant à son cinquième Nikon Film Festival (un premier, il y a une douzaine d’années… Et les quatre suivants, à la chaîne depuis 2020).
Quand en septembre dernier, le concours révèle son nouveau thème (« un super pouvoir »), il a un flash, s’y recolle, et écrit début octobre une comédie musicale…
Fin octobre, il abandonne la comédie musicale, et en un week-end, réécrit tout le scénar’, et en garde uniquement son accroche de départ : personnifier la dépression. Avec un titre qui ne dit rien encore de ses ambitions : Super pas très bien.
Un nouveau défi : la mini-série
Le principe d’un Nikon Film Festival jusque-là ? Réaliser un film de 2 minutes 20 secondes, maximum. Un challenge relevé depuis 2009 par des cinéastes débutant(e)s ou confirmé(e)s toujours plus nombreux/ses, et plutôt sans budget mais non sans débrouille (l’an passé : 2.772 équipes inscrites).
Mais depuis cette année, il est possible de proposer un nouveau format : la mini-série. L’ambition de cette année : passer d’un court-métrage de 2’20 à… Six épisodes de 2’20.
Outre l’envie d’être l’un des premiers/ères à s’y frotter (avec un « côté explorateur » nous dit-on de lui), Anthony Marzin y voit la possibilité de développer son scénario, et jouer avec le format.
Revers de la médaille : si 2’20 représentaient deux jours bien ramassés de tournage, il fallait désormais multiplier les efforts par six. Et toujours bénévolement.
Une équipe de potes : Pour une Poignée de Pixels... and friends
Pour répondre à nos questions, c’est Dana qui nous accordait une interview, dans l’effervescence du tournage et de sa préparation… Quelques instants plus tôt, la chargée de production était encore dans une mission déco, à coller du papier-peint sur du carrelage pour les plans du lendemain.
Elle nous expliquait que s’il devrait être impossible de réunir autant de monde à quelques jours de Noël pour taffer bénévolement… À Strasbourg, seul Anthony en était capable. Une confiance absolue de ses potes et collaborateurs/trices, renouvelée d’année en année. À chaque nouvelle édition, tous/tes n’attendent qu’une chose : le feu vert pour s’y remettre.
Pour ce nouveau challenge, ils et elles étaient une quarantaine à avoir repoussé ou mis en pause tous leurs projets professionnels depuis fin novembre. Cette bande : l’équipe Pour une Poignée de Pixels, augmentée par quelques ami(e)s, et des ami(e)s d’ami(e)s, et qui ne cesse de s’agrandir au fil des années… Pour atteindre son pic, avec ce projet ambitieux.
Dans les chiffres : 28 personnes qui fluctuaient au quotidien pendant le tournage, pour atteindre probablement une petite quarantaine avec la post-prod’. Et au casting ? Quatre comédien(ne)s, rejoint(e)s par une vingtaine de figurant(e)s (dont des enfants!). Un sacré bazar à organiser.
Pourtant, Dana nous confie que « même si ça parait cucul et cliché », cela reste – pour elle comme pour les autres – toujours agréable de travailler dans cette équipe.
Chacun(e) sait que malgré l’intensité du rythme et l’exigence du rendu, l’ambiance sera au rendez-vous, avec des gens aussi sympathiques que doués. « Que des beaux moments ». « Anthony prend le temps, et remarque l’effort de tout le monde, il est reconnaissant ».
« Super pas très bien » : des super-héros, un avion, une forêt de poils
Pour les séduire, il fallait aussi un projet fou. Nous le disions plus haut… Le point de départ du scénar’ fut dès le début, la dépression. Celle de l’actrice principale, dont le talent, le « super pouvoir » serait celui-ci. Un pari osé.
Le twist ? L’univers comique et poétique propre à Marzin, et son idée : personnifier le mal-être du personnage, pour une histoire plus touchante que déprimante.
Sans trop en dévoiler, on nous confie qu’il y aura une chanson – seule rescapée de la comédie musicale du premier scénar’. Et une « forêt de poils ». Et « un restaurant de livres ». Et « un combat de salles de bain »… Des idées barrées, des plans à inventer, des apparts de potes retournés, et même un avion squatté.
Un défi relevé par une belle bande de passionné(e)s. Rendu au Nikon Film Festival pour l’équipe : le 10 janvier. Résultat pour le public : le 20 janvier.Tiens-toi prêt(e), pour les votes, Super pas très bien aura besoin de ton clic !
Super pas très bien, réalisé par Anthony Marzin et une équipe Pour une Poignée de Pixels and friends (sponsor principal : Digistore) pour le Nikon Film Festival, à retrouver dès le 20 janvier sur le site du Nikon Film Festival.
En attendant, pour suivre les aventures :
Anthony Marzin sur Instagram
Pour une Poignée de Pixels sur Instagram