Bien cachée, à deux pas de la Petite France et du quai Finkwiller, la Chouc’ est une véritable institution pour les amateurs/rices de théâtre humoristique et régional à Strasbourg. Créée en 1983 par l’humoriste Roger Siffer, que l’on peut toujours voir sur scène, elle est devenue un haut lieu de la culture alsacienne. Elle a d’ailleurs propulsé quelques grands noms, comme le guitariste Tchavolo Schmitt ou encore le comédien Alex Lutz.

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Une ancienne fabrique de choucroute devenue théâtre

La Choucrouterie porte en fait très bien son nom, puisque le bâtiment dans lequel elle se trouve est une ancienne fabrique de choucroute créée au début du siècle. Racheté en 1983, l’objectif de son fondateur, Roger Siffer, chanteur populaire dont vous connaissez peut-être la voix, était d’en faire un lieu consacré au spectacle vivant. Son émission de radio, pour France Bleu, y a longtemps été enregistrée. Ce sont cependant les pièces de théâtre qui ont fait son succès.

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Aujourd’hui, on y trouve deux petites salles de théâtre, très intimistes, l’une réservée aux pièces en alsacien, l’autre en français. Il y a également un restaurant ouvert toute l’année et proposant des spécialités alsaciennes. La cuisine est sans chichis et la décoration très locale fait honneur à Tomi Ungerer [attention, bon goût assuré, ndlr]. C’est parfait pour un avant-spectacle.

Concernant Roger Siffer, si vous n’avez jamais écouté ses chansons, sachez que vous l’avez déjà entendu dans le tram. En effet, c’est lui qui a enregistré les noms « Baggersee », « Langstross/Grand’Rue » ou encore « Broglie/Breuil ».

La « Revue satirique », le spectacle phare de la Chouc’

Chaque année, elle est attendue impatiemment par ses fans et les billets se vendent très rapidement. Jouée de novembre à mars, du jeudi au dimanche, la Revue satirique est une pièce humoristique qui balaie l’actualité politique strasbourgeoise avec humour, finesse et en chansons.

Et pour la 30ème, le thème c’est « IA d’la joie ». Tout y passe, les Lorrains, le Racing, la mairie de Strasbourg, l’intelligence artificielle… chacun(e) en prend pour son grade, c’est drôle et engagé. Les sketchs sont très bien écrits, les costumes splendides et les musiques parfaitement interprétées.

La particularité importante : la Revue est jouée chaque soir en simultané dans les deux salles, en alsacien et en français, par les mêmes comédien(ne)s (qui se relaient d’une scène à l’autre) ! Une prouesse technique qui rend le spectacle encore plus vivant. On peut donc choisir la langue dans laquelle on souhaite le voir au moment des réservations.

Et bonne nouvelle, il se pourrait que la troupe joue les prolongations jusqu’en avril. Il reste des places, et il suffit de cliquer ici. 

La Chouc’ : un théâtre indépendant où l’on rit toute l’année

La Choucrouterie, c’est avant tout un petit théâtre indépendant, qui comme beaucoup, vit surtout du soutien de son public. Indépendant financièrement, mais aussi libre dans ses idées, c’est un théâtre engagé et engageant. On n’en sort rarement indemne, le rire est un remède à tout.

En parallèle, et au-delà de la Revue satirique, la Chouc’ propose d’autres pièces, concerts, spectacles qui continuent de faire vivre ce théâtre de quartier. Pièces musicales comme Fleur de Pavé de Marguerite à Fréhel, un peu de jazz avec le groupe Parenthèses, impro, farces, théâtre et chansons sont au programme les mercredis jusqu’à fin février. Le programme complet est disponible ici.

C’est aussi un moyen de faire perdurer la culture régionale. S’y rendre, c’est réexplorer les traditions et la culture populaire alsacienne. Pour les plus jeunes, ce sera simplement l’occasion de la découvrir. Des cours d’alsacien sont aussi proposés, pour débutant(e)s et confirmé(e)s, chaque vendredi. Un bon moyen de faire revivre et transmettre un dialecte qui se perd.

En résumé, si vous ne connaissiez pas la Chouc’, on vous la recommande chaudement. Parce que se cultiver ouvre toujours l’esprit et permet de faire barrage à l’obscurantisme. Et puis… le rire, c’est clairement la santé !

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