Ce 12 novembre, l’Eurométropole de Strasbourg a inauguré la nouvelle station Paul Éluard. Une station unique en France : directement située sur l’autoroute M351, elle accueille les cars express et permet ensuite de prendre les transports en commun pour rejoindre le centre-ville, l’hôpital et notamment les quartiers Hautepierre-Poteries. Un projet intégré au Transport en site propre de l’ouest strasbourgeois (TSPO).
Strasbourg, bientôt capitale des stations de tram ? Avide de titres et de labels, notre ville pourrait bien en rajouter un autre à son escarcelle, grâce à la création de la station Paul Éluard, dans le quartier de Hautepierre. Un projet unique en France, reliant l’autoroute au tram, qui intervient après plus de 600 jours de chantiers selon Frédéric Voegel, chef de projet.
Une nouveauté qui arrive en même temps que la deuxième partie du chantier du TSPO, dont l’objectif est de créer de voies réservées aux transports en commun sur la M351, avec la mise en service de 4,5 km entre Ittenheim et Wolfisheim, puis de 3 km de voies supplémentaires entre Wolfisheim et la centrale thermique d’Hautepierre.
Elle me paraît atypique cette station, elle sert à quoi ?
La station Paul Éluard est une station dite multimodale ; en langage non-politique, cela veut seulement dire qu’elle combine plusieurs modes de transport. Ici, elle permet aux cars express de la CTBR en provenance de Wasselonne de profiter des voies rapides réservées, pour relier Strasbourg. Elle s’inscrit dans le développement du REME strasbourgeois, où l’offre de cars express cohabite avec celle des trains pour mieux desservir les communes bas-rhinoises. Niveau budget, on se retrouve à 32 millions d’euros, dont 11,2 millions pour l’Eurométropole (EMS).
Station dénivelée en deux parties de chaque côté de la M351, elle est complètement isolée de la circulation, possède des quais de 50 mètres de long, qui disposent chacun d’un escalier et d’un ascenseur. La station est également accessible aux personnes à mobilité réduite. Atypique dans son style, elle l’est aussi dans sa conception artistique, qui a donné l’impression à beaucoup de personnes d’être couverte de bâches attendant d’être retirées. Un trompe-l’oeil réussi et créé par l’artiste Vincent Broquaire.
Comment ça fonctionne concrètement ?
Quatre lignes de cars express de la CTBR sont concernées par cette nouvelle station : la 205, la 209, la 230 et la 240. Les plages horaires de desserte des cars s’étendent de 5h30 à 21h30, avec une promesse de passage de l’un des cars toutes les 2,30 minutes aux heures de pointe. Autre info : ces lignes Fluo Grand Est 67 sont accessibles avec un ticket CTS, dans le périmètre de l’Eurométropole.
De Duppigheim, Osthoffen, Woellenheim ou encore Wasselonne, il suffit désormais de prendre un car express et de descendre à l’arrêt Paul Éluard. Ensuite, on emprunte les escaliers ou l’ascenseur et on se retrouve directement au niveau du centre commercial de Hautepierre. Il est alors possible de rejoindre à pied le lycée Marcel Rudloff ou encore le centre-ville de Strasbourg en tram. Bonus pour l’hôpital du quartier (CHU) : avant, il fallait passer par les Halles, avant de reprendre le tram direction Hautepierre. Maintenant, c’est une liaison directe.
C’est quoi la suite ?
Si l’inauguration de la station Paul Éluard, en service depuis le 13 novembre, est un temps fort pour l’Eurométropole, la CEA, la Région et l’État, le projet global du TSPO n’est pas encore terminé. En premier lieu, les travaux pour relier Hautepierre à la M35 iront de 2025 à 2027 : ils permettront la création d’un « noeud multimodal » au niveau du Parc des Forges [où il y a le Grand Frais, ndlr], ainsi que le projet de réaménagement de l’échangeur du CHU, pour mieux relier Hautepierre à Koenigshoffen.
Dans un deuxième temps, l’aménagement de la M351 vers les Halles continue également. Le secteur est actuellement en travaux, avec la refonte des réseaux de chaleur et d’eau, mais surtout sur la rue du Marais-Vert, avec l’installation de trois arrêts de bus pour les lignes de cars express. La transformation plus globale du secteur se poursuivra jusqu’en 2027, avec un nouveau square, davantage de places pour les piétons et les cyclistes mais aussi une meilleure desserte des cars. Avec un objectif : faire Wasselonne – Les Halles en 40 minutes d’ici 3 ans.
Photo de couverture : © Page Facebook d’Alain Jung / Capture d’écran
