Entre la canicule cet été, les factures salées du chauffage cet hiver, une nouvelle réglementation en 2025 pour lutter contre les passoires énergétiques… il est devenu plus que nécessaire, lorsqu’on est soi-même propriétaire, de réfléchir à une rénovation énergétique de son logement ou de ses biens. Pour aider ses habitant(e)s et réfléchir à une habitation plus verte, l’Eurométropole de Strasbourg a mis en place un nouveau dispositif d’aides à la réalisation de ces travaux, pour qu’une majorité puisse en profiter. Cela peut couvrir jusqu’à 90% des dépenses pour certain(e)s : un vrai coup de pouce ! On vous en dit plus.
Après plusieurs mesures écologiques déjà mises en place depuis le début du mandat municipal, l’Eurométropole de Strasbourg (l’EMS) s’attache désormais à accompagner au mieux ses habitant(e)s dans la transition climatique des logements.
Si des mesures ont été prises au niveau national pour lutter contre les passoires énergétiques, bientôt interdites à la location, l’EMS propose un nouveau dispositif d’aides pour les propriétaires. Pour cela, elle s’est appuyée sur le rapport Sichel [« Pour une réhabilitation énergétique massive, simple et inclusive des logements privés », publié en 2021, ndlr].
L’idée : rénover de façon massive le parc de logements de son territoire, et ici, celui du privé ; pour permettre – entre autres – à leurs propriétaires d’y vivre ou de les louer dans des conditions décentes, faire des économies, etc.
Qu’ils et elles soient en copropriété (avec un appartement au sein d’un immeuble partagé, par exemple), en maison individuelle ou en monopropriété collective – un(e) seul(e) propriétaire qui détient un immeuble avec plusieurs logements en location -, à chacun(e) ses besoins, son accompagnement et ses aides.
Cumulables et compatibles avec d’autres, elles seront peut-être celles que vous attendiez pour vous lancer. Bref : elles sont un vrai levier.
Qu'est-ce qui change ?
Outre l’aide aux travaux, déjà en place, l’EMS souhaite agir sur les différentes étapes avant réception des travaux : aider à trouver une assistance à la maîtrise d’ouvrage (AMO) ou un(e) maître d’œuvre, jusque dans la réalisation des travaux.
Et petite particularité pour la copro’, l’EMS s’est associée à la région Grand Est, au travers d’un programme déjà mis en place : Climaxion. Ce dernier accompagne depuis plusieurs années aussi bien les copropriétaires dans des projets d’énergies renouvelables, que de rénovations énergétiques.
Climaxion est un acteur reconnu dans le domaine, avec un haut niveau d’exigence qui va au-delà des attentes de l’Anah (Agence nationale de l’habitation) en matière d’aides, avec des gains énergétiques non seulement performants mais également bien supérieurs.
À noter également : ce partenariat – qui devient officiel ce mois-ci – entre deux collectivités, est une nouveauté pour la région Grand Est. Si le défi est relevé avec l’EMS, il pourra être étendu à d’autres collectivités.
Mais d'abord : pourquoi rénover ?
On l’écrivait plus haut : la rénovation a bien des avantages, tant d’un point de vue écologique qu’économique.
Cela peut s’inscrire dans l’objectif de réduire ses factures (de plus en plus salées ces dernières années), en faisant baisser sa consommation d’énergie de 40% à 70%… Et même de minimiser son empreinte écologique avec moins d’émissions de CO², émises par son logement et ainsi lutter contre le réchauffement climatique à son échelle.
Ou penser son bien-être en toute saison, pour éviter de se les cailler l’hiver, ou de fondre l’été… Avec la hausse des températures, la canicule devient plus si anecdotique : il faut pouvoir s’armer contre des étés de plus en plus caliente. (On pense d’ailleurs aux locataires sous combles, et autres habitant(e)s d’appartements alsaciens avec beaucoup de charme, certes, mais sans aération).
Et qui dit meilleure isolation thermique, dit aussi meilleure protection phonique : pour s’isoler un peu mieux contre les bruits extérieurs. Un vrai luxe, surtout avec la généralisation du télétravail.
Et quand on est propriétaire d’un bien… La rénovation n’est pas seulement utile, elle est aussi nécessaire, pour le valoriser avant une prochaine vente ou location, par exemple.
Mais aussi pour respecter la réglementation : à partir de 2025, les logements classés G seront mis hors-circuit et impossible à louer. Et les biens classés F et E suivront (respectivement en 2028 et 2034).
Autre cas : si le bâtiment nécessite des travaux, comme un ravalement de façade ou de la toiture, on peut aussi privilégier la rénovation énergétique pour optimiser ses dépenses ! Bien vu, non ?
Dans les faits : quoi et pour qui ?
« Je suis en copro' »
Votre appartement est en copropriété ? Tout d’abord, vous pouvez bénéficier d’aides collectives – MaPrimeRénov’ Copropriétés, des aides de l’EMS, Climaxion de la région Grand Est, CEE (Certificats d’économie d’énergie).
Mais également d’aides individuelles, en fonction de votre situation fiscale (bonification de MaPrimeRénov’ et de l’aide de l’EMS) et des travaux réalisés (bonification de l’aide de l’EMS et de Climaxion) ; ainsi que des aides fiscales pour les propriétaires bailleurs.
Pour le reste à charge ? Le fonds travaux de la copropriété, l’épargne et les ressources personnelles, les prêts collectifs (éco-prêt à taux 0% ou de marché) et/ou un prêt avance rénovation.
« J'ai une maison individuelle ou une monopropriété collective »
Si on est dans un habitat individuel, sans copro’, d’autres aides peuvent être sollicitées… Nationales, déjà, avec MaPrimeRénov’ et celle avec leur parcours accompagné, le dispositif Loc’Avantages et enfin le CEE (Certificats d’économie d’énergie). Plus localement, on peut voir avec celles de l’EMS, toujours, ainsi que de la région Grand Est.
Pour le reste à charge, il s’agira de compléter avec son épargne et ses ressources personnelles, demander un éco-prêt à taux 0% ou un prêt avance-rénovation.
Quelles rénovations pour son bien ?
On va parler chiffres, un peu. Si d’ici 2025, 2028 ou 2034, certains biens classés respectivement G, F ou E ne pourront plus être loués, il va falloir se retrousser les manches et commencer, pour certain(e)s, les démarches.
De plus, on sait bien que par chez nous, le centre-ville de Strasbourg (comme une partie de Schiltigheim) sont en secteur « ABF ». Ils sont donc soumis à la consultation de l’architecte des Bâtiments de France, avec une réglementation des façades. Cela représente presque 1/3 des logements du périmètre !
Mais il y a encore 70% de logements améliorables. À Strasbourg, par exemple : 132.000 en copropriété, 40.000 maisons individuelles et 40.000 en monopropriété. C’est énorme !
Pour savoir ce qu’il est possible de faire sur son logement, il suffit d’aller se renseigner, une nouvelle fois, auprès de France Rénov’. Car si certain(e)s auront effectivement des dérogations, d’autres pourront toujours agir sur leur logement.
Même à Schiltigheim, certains pavillons construits dans les années 1980, extrêmement énergivores, pourront passer d’étiquettes E voire F, vers du C ou B.
« Je veux améliorer mon logement, mais j'ai des contraintes »
Si l’on veut atteindre 15% de rénovation, en copropriété, le plus urgent, c’est les murs et ensuite, la toiture. Tandis que pour une maison individuelle, la toiture passe en premier. En centre-ville, principalement, avec l’amélioration des combles, par exemple.
Puis vient la ventilation. Même si cela paraît contre-intuitif de ventiler pour moins chauffer, il faut savoir qu’il est important de renouveler l’air et le rendre plus sec, car l’humidité – souvent trop présente dans nos logements – présente deux soucis : en plus d’être difficile à chauffer, elle est mauvaise pour la santé (à cause des moisissures).
On pourra également travailler sur l’isolation des parties communes en changeant les fenêtres, revoir l’étanchéité de la porte d’entrée… Des premiers bénéfices seront déjà visibles, sans même devoir toucher aux façades ou aux fenêtres des parties privatives.
« Je peux me lancer dans de plus gros travaux »
Si on veut (et si on peut) viser du 35% de rénovation… on pense toujours à la ventilation, mais on a désormais quatre niveaux : la toiture et les fenêtres, toujours, mais cette fois, il y a aussi le plancher bas (celui au-dessus de la cave), ainsi que les façades.
Si cela peut parfois être un frein d’isoler par l’intérieur (par peur de perdre des m²), des expérimentations sont possibles et ont même déjà été faites sur des copropriétés dans l’EMS.
Par exemple : en extérieur pour les façades qui donnent sur une cour, et en intérieur pour les façades qui donnent sur la rue (en cas de contrainte esthétique, secteur ABF, etc.). Ou n’isoler qu’une façade, ce qui fait déjà gagner un peu d’isolation. En bref, des projets hybrides, en fonction des besoins et des contraintes.
Une fois tout ce processus entamé, on revoit le système de chauffage. La dernière étape et non la première : les chauffagistes doivent estimer les besoins en chauffage, une fois le besoin énergétique recalculé. Pour ne pas avoir un équipement inadapté, cher et trop performant pour un besoin désormais réduit.
Rénover son bien : à qui s'adresser ?
Maintenant que l’on a un peu débroussaillé tout ça, vous êtes prêt(e) à vous lancer ? Mais un peu perdu(e) avec tous ces chiffres, ces réglementations ? Ou peur de vous planter, de vous faire arnaquer par des sociétés peu scrupuleuses ?
Se lancer dans un projet de rénovation énergétique peut paraître compliqué (d’autant plus avec une phobie administrative), mais pour simplifier le processus et rassurer, l’EMS a l’outil parfait pour ça : un accompagnement personnalisé.
À la fois gratuit et indépendant, France Rénov’ est un service public qui met à disposition des conseillers/ères qualifié(e)s – non intéressé(e)s par faire du chiffre – afin d’aiguiller les particuliers/ères en quête de réponses (et éviter les arnaques). L’Eurométropole de Strasbourg dispose d’une équipe locale.
Il permet de définir et construire son projet de rénovation, en étudiant les besoins, en trouvant des conseils sur les travaux à engager ou le choix des matériaux et équipements… Mais il informe aussi les propriétaires sur les aides financières auxquelles ils/elles sont éligibles. Et enfin, il réoriente vers des professionnel(le)s compétent(e)s, pour éviter arnaques et déconvenues.
Et après ? La marche à suivre
Une fois la phase de renseignements passée (auprès de France Rénov’), il s’agira de finaliser le plan de financement, en déposant les demandes d’aides financières. Puis place aux travaux !
L’Eurométropole de Strasbourg conseille de comparer les devis et de s’assurer de la planification des travaux. Pour trouver un prestataire Reconnu garant de l’environnement (RGE), elle renvoie à l’annuaire officiel du site de France Rénov’.
À la fin des travaux, il s’agira enfin d’effectuer les démarches pour le versement des aides… Puis, l’étape finale : suivre l’évolution de sa conso’ énergétique pour en voir les bénéfices, sur sa facture !
Les liens utiles
Pour tout conseil :
- Contacter les conseillers/ères France Rénov’ de l’Eurométropole de Strasbourg
(au 03 69 24 83 10 ou à [email protected]) - Le site Agence du climat, le guichet des solutions
Pour aller plus loin :
Article soutenu mais non relu par l'Eurométropole de Strasbourg.
