Le 11 mars dernier, l’Eurométropole dévoilait sa nouvelle offre de transport : une plateforme numérique nommée Aut’hop, qui souhaite favoriser le covoiturage sur tout le territoire, en rémunérant les conducteurs et conductrices par un système d’application.
L’Eurométropole de Strasbourg continue son tour des Hop : après Vélhop pour les vélos, Flex’Hop pour les transports en commun et Chron’hop pour les nouvelles lignes de bus, voici Aut’hop qui, comme son nom l’indique, concerne les voitures.
En plus d’un jeu de mots qui ravira les nostalgiques de Rires et Chansons, ce nouveau dispositif qui fonctionne par application a été lancé le 11 mars dernier avec un objectif : développer le covoiturage là où il n’y a pas d’offres de bus et de trains. Le tout, avec une rémunération des conducteurs et des conductrices, financée par l’Eurométropole.
Un dispositif pour développer le covoiturage, rémunération à la clé
Selon Pia Imbs, jointe par téléphone, Aut’hop s’inscrit dans la logique de proposer plusieurs options pour se déplacer au sein de la métropole, comme le développement de nouvelles lignes de tram, le BHNS, le REME ou encore les futures pistes cyclables.
Là où le dispositif est néanmoins plus intéressant, c’est dans sa conception. Selon la présidente de l’Eurométropole : « Il permet aux passagers de voyager gratuitement, et aux conducteurs de recevoir une rétribution pour le trajet réalisé ». Dans le détail :
- Entre 0 et 5km de trajet, le conducteur ou la conductrice recevront 1€ par passager.
- Entre 5km et 15km, le conducteur ou la conductrice recevront 1,5€ par passager.
- Entre 15 et 40 km, le tarif augmente de 10 centimes par kilomètre.
- Enfin, pour 50km, ce sera 4 € par passager.
L’objectif d’Aut’hop est de « mettre cet outil à la disposition des particuliers pour les salariés des zones d’activités économiques et faire en sorte qu’il puisse y avoir désormais une envie de covoiturer ». Attention toutefois : pour être éligible au dispositif, il faut habiter ou se rendre « là où il n’y a pas de lignes de bus, de train et de tram ».
Pour cette année, l’Eurométropole finance le dispositif à hauteur de 300.000 €. Un budget « peut-être amené à évoluer » selon Pia Imbs, sans doute selon son succès. Mais surtout, une première étape vers le prochain objectif de la métropole : créer des lignes de covoiturage pérennes, comme il existe déjà des lignes de bus.
Comment ça fonctionne ?
Plus concrètement, comment Aut’hop fonctionne-t-elle ? Il faut passer par l’application de covoiturage Karos, déjà utilisée par plusieurs collectivités en France. Si on s’inscrit en tant que conducteur, on reçoit directement une prime de 50 €, qui sera complétée d’une autre de 50 € si 10 covoiturages sont réalisés en 3 mois. On peut également s’inscrire en tant que passager, ou alternant [on varie entre conducteur et passager, ndlr].
On renseigne ses informations, les trajets que l’on souhaite effectuer et on se retrouve ensuite mis en relation avec d’autres personnes qui sont dans les environs. Pia Imbs détaille que l’application indique également les lignes de trams et train disponibles pour compléter le trajet. Un mélange de Google Maps et d’un réseau social, pour développer le covoiturage dans toute l’Eurométropole.
À voir comment l’initiative va prendre : à l’heure où est écrit cet article, 4 099 personnes étaient inscrites sur l’application.
