Depuis le 1er janvier 2024, les quartiers Risler (au Neudorf, autour d’Aristide-Briand) et Jura-Citadelle (Esplanade) ont rejoint la liste des quartiers prioritaires de la Ville de Strasbourg (QPV). L’occasion de revenir sur une définition parfois floue, pour mieux comprendre comment évolue notre ville.
Le 28 décembre 2023, un décret paru au Journal Officiel a changé la vie de plusieurs quartiers strasbourgeois. Son petit nom ? Décret n° 2023-1314. Ce dernier a modifié la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) dans les départements français. Il vient compléter le décret n° 2014-767 du 3 juillet 2014, relatif à la liste nationale des QPV et aux critères utilisés pour les choisir.
Un nouveau décret qui a des conséquences pour Strasbourg. Alors que notre ville comportait jusqu’ici 13 QPV, deux nouveaux quartiers ont rejoint cette liste depuis le 1er janvier : la cité Risler au Neudorf, au niveau d’Aristide-Briand, et le secteur Jura-Citadelle à l’Esplanade.
Comment est défini un QPV ?
Si un quartier devient un QPV, c’est avant tout parce qu’il respecte trois critères : il doit avoir minimum 1.000 habitant(e)s, appartenir à une unité urbaine de plus de 10.000 habitant(e)s et surtout avoir un revenu fiscal médian inférieur à la médiane de l’agglomération dans laquelle se situe le quartier, et à celle de la France. Pour le dire plus simplement : un QPV est un quartier pauvre.
Cette définition simple se complexifie quand on regarde le seuil du revenu fiscal médian choisi. Pour Strasbourg, dans son contrat de Ville 2015-2020, il est fixé à 11.500 €. Pour Benjamin Soulet, adjoint à l’équité territoriale, cité par les DNA, il s’établit plutôt à 12.500 €.
Dans tout les cas, ce seuil reste extrêmement bas. Dans le détail, les 13 QPV strasbourgeois définis en 2014 ont un revenu médian allant de 7.190 €/an (quartier Ampère) à 12.150 €/an (quartier Spach), selon les chiffres du Système d’information géographique (SIG) de la politique de la Ville.
Quelles conséquences pour les quartiers en QPV ?
Lorsqu’un quartier devient QPV, il bénéficie d’une aide accrue de l’État et des collectivités concernées pour accentuer son développement. Cela peut prendre la forme de plusieurs aides publiques et exonération fiscales (dont celles sur la taxe foncière).
Dans le cas de Strasbourg, le Contrat de Ville fixe également plusieurs orientations importantes, avec 19 grands objectifs pour ses QPV. On peut notamment mentionner le développement d’une offre de logements mieux adaptée aux besoins des habitant(e)s, l’aménagement de places et de parcs, des projets éducatifs, culturels et sportifs… Mais aussi un meilleur parcours vers l’emploi, une meilleure égalité femmes-hommes, ou encore un accès renforcé à la santé, alors que trois quartiers strasbourgeois sont considérés comme des déserts médicaux.
Enfin, certains des QPV strasbourgeois les plus défavorisés bénéficient également du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) : des actions en faveur de l’égalité sociale et urbaine.
À Strasbourg, quatre quartiers sont concernés : Cronenbourg, Elsau, Hautepierre et Neuhof-Meinau. Du côté des exemples concrets, on peut citer le projet Pixel à Hautepierre ou encore la refonte totale de l’ancien hôpital militaire Lyautey à Neuhof. Des chantiers qui visent à ouvrir davantage les quartiers vers la ville et participer à leur développement.
Combien y a-t-il de QPV à Strasbourg ?
Si il existe 1.362 QPV à l’échelle du pays, terminons par un focus strasbourgeois : en 2014, 13 QPV avaient été désignés à Strasbourg, comprenant 66.118 habitant(e)s. Dans le détail, avec les revenus fiscaux médians :
- Ampère : 7.190 €/an pour 1.320 habitant(e)s
- Cité De L’Ill : 9.850 €/an pour 3.667 habitant(e)s
- Cronenbourg : 9.950 €/an pour 8.748 habitant(e)s
- Hautepierre : 9.440 €/an pour 12.772 habitant(e)s
- Hohberg : 9.040€/an pour 3.041 habitant(e)s
- Elsau : 8.010 €/an pour 4.632 habitant(e)s
- Koenigshoffen-Est : 10.370 €/an pour 2.241 habitant(e)s
Pixel : à Hautepierre, un grand chantier immobilier vient de commencer
- Laiterie : 10.940 €/an pour 3.533 habitant(e)s
- Molkenbronn (Montagne Verte) : 9.320 €/an pour 2.161 habitant(e)s
- Murhof (Montagne Verte) : 10.390 €/an pour 2.517 habitant(e)s
- Neuhof – Meinau : 8.950 €/an pour 17.645 habitant(e)s
- Port Du Rhin : 8.450 €/an pour 1.591 habitant(e)s
- Spach : 12.150 €/an pour 2.250 habitant(e)s
Deux nouveaux QPV ont donc rejoint la liste, portant le nombre à 15 depuis le 1er janvier (avec le quartier Jura-Citadelle en plein coeur de l’Esplanade, ainsi que la cité Risler au Neudorf, située autour du quai de la Tuilerie, avenue Aristide-Briand, rue de Stosswihr et rue Jean-Jaurès). Enfin, le secteur Rotterdam rejoint le Spach pour former un QPV encore plus important au sein du Conseil des XV.
Reste à savoir maintenant quelles seront les actions menées par la Ville pour améliorer la situation dans ces quartiers.
C est bien de parler des avantages que c est quartiers auront mais pourquoi ne parlez vous pas des désavantages qu’auront tout les autres quartiers qui le sont pas, notamment et surtout sur le nombres d’ aide dans les écoles qui sont mis en priorités dans ces quartiers pauvres comme vous le dites.
Et du coup les quartiers qui sont soit disant plus aisés, n ont droit à aucune aide étant donné que tout part la bas
Petit rappel : en français, on utilise une espace entre les centaines et les milliers (pas un point). Et une virgule pour les nombres décimaux (pas de point non plus). 🙂
Bonjour Marie, et merci pour ce retour. En effet, vous avez raison ! Néanmoins, nous utilisons le point pour les centaines et les milliers afin de préserver l’unité du nombre. Pourquoi ? Car en fonction de l’appareil utilisé, les nombres peuvent se retrouver sur deux lignes différentes, ce qui n’est pas très pratique pour la lecture et la compréhension… Concernant les nombres décimaux, nous utilisons le point pour préserver une seule et même règle (le point). Mais nous allons y réfléchir ! Bonne journée 😉
C’est sûr que si la municipalité actuelle trouve 268M pour 5km de tram, elle devrait trouver d’autres millions pour ces quartiers…ah ben non, y’en a plus, et ça va durer un certain temps pour en retrouver.
Quel impact sur l’école Albert Le Grand qui jouxte la rue Jean Jaures ?
Entre-t-elle d’office dans des dispositifs d’aides supplémentaires ?