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Poulpe partout, justice nulle part : un artiste strasbourgeois jette son encre dans la ville

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Voilà maintenant plus d’une dizaine d’années que Poulpe inonde Strasbourg avec ses compagnons céphalopodes. Nombreux/ses d’entre vous ont déjà pu apercevoir l’une de ses créations ventousées dans un bar ou un appartement strasbourgeois. Son œuvre tentaculaire se décline dans tous les styles et rallie de plus en plus d’adeptes à sa cause. On a voulu découvrir ce qui se cache derrière le jet d’encre de cet artiste anonyme.  

Non. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, Poulpe n’est pas marin-pêcheur. L’artiste qui souhaite garder le mystère autour de son identité, exerce en fait en tant qu’architecte à Strasbourg. Les poulpes, c’est un exutoire ! comme il aime à le rappeler. 

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Depuis plusieurs années maintenant, il dessine les poulpes sous toutes les coutures. Poulpe façon Magritte, déesse grecque poulpienne, Carapoulpe Pokémon, Maison Krakenmerzell, carte de métro Octopolis, ou encore Dark side of the Poulpe, le Strasbourgeois n’en a jamais assez et compte bien faire la courte échelle aux pieuvres pour qu’elles dominent enfin le monde entier. À commencer par celui de l’art.

Poulpe
© Doc remis / Poulpe

Passion Poulpe

À celles et ceux qui le questionnent sur cette obsession envahissante, l’artiste répond : Je suis à moitié breton et ma mère est à moitié lorraine. Tu sais quand on est petit et qu’on a fait une bêtise, on se fait taper avec une cuillère en bois. Et ben en Bretagne, c’est avec un poulpe mort !

Mais la vérité, c’est que dès le lycée, Poulpe prend l’habitude de griffonner quelques dessins pour parvenir à rester éveillé pendant les cours de maths et de philo. Il s’amuse alors à décliner des petites cartes personnalisées en fonction du destinataire. “C’était tout et n’importe quoi, des cosmonautes, des bateaux, des scènes de jeu vidéo, etc. Et puis un jour quelqu’un m’a proposé un poulpe et ça m’a fait marrer. C’est comme ça que j’ai commencé à les décliner.”

Poulpe
© Poulpe / Doc remis

Grâce à l’un de ses professeurs qui lui fait découvrir l’histoire de l’art, Poulpe comprend qu’il n’est pas contraint de se cantonner à un style précis pour exprimer son art : “Il nous avait expliqué qu’on peut souvent très grossièrement séparer les artistes en deux catégories : ceux qu’on reconnaît par leur style et ceux qu’on reconnaît par la thématique qu’ils traitent. Je me suis dit que je trouvais cette deuxième option cool, ça me permet de varier les plaisirs, mais d’avoir aussi la contrainte permanente de me renouveler.

Poulpe choisit donc de décliner les céphalopodes sous toutes les formes possibles et s’intéresse à tout ce qui ressemble de près ou de loin à des tentacules. Pour nourrir son inspiration, il se penche notamment sur les légendes autour du Kraken ou encore l’univers de Lovecraft avec le monde de Cthulhu.

Un comportement monomaniaque que l’architecte était loin d’imaginer : “Je sais que quand j’étais vraiment gamin, j’avais une phobie des calamars géants. J’avais plus peur que le bateau se fasse happer par ça, que par des requins. Jules Verne et Victor Hugo qui ont pas mal diabolisé les pieuvres ont participé à ça.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Poulpe est aujourd’hui parvenu à apprivoiser sa peur. Et on dirait bien qu’il n’est pas le seul à trouver les pieuvres attendrissantes. Beaucoup de Strasbourgeoises et de Strasbourgeois partagent son amour pour ces animaux. Je me suis rendu compte qu’il y a des personnes très fans de poulpes. C’est leur petit animal fétiche. Je pense que ça s’est aussi lancé avec Monsieur Poulpe, Paul le Poulpe au moment de la Coupe du monde, ou encore le documentaire La Sagesse de la pieuvre.” explique l’artiste. 

Il ajoute : “Et j’aime à croire que j’ai un peu participé à cette hype du poulpe. J’aime me demander comment feraient les poulpes s’ils arrivaient à sortir de l’eau, à avoir une place dans notre société. Ils s’approprieraient tout et ils y arriveraient sans problème je pense. Tout le monde sait déjà qu’ils sont bien mieux que les chats. Les chats c’est surcôté avec leur toxoplasmose là !

Poulpe
© Doc remis / Poulpe

L’art de la parodie au service de la vulgarisation

Au-delà de cette obsession toute personnelle, l’ambition du Strasbourgeois va plus loin. Poulpe veut rendre l’art accessible à toutes et tous, avec en supplément, une touche d’humour. Pour parvenir à ses fins, l’artiste use et abuse de la parodie. Il prévient : “Je n’ai jamais eu la prétention d’être un génie et d’inventer quelque chose de neuf.

Mais il reconnaît qu’il s’agit là de rendre hommage à sa manière et de vulgariser les œuvres artistiques qu’il affectionne. “J’aime m’approprier les choses, les repartager sous un angle humoristique. Même si des fois, certaines personnes âgées sur les marchés me disent que c’est péché !” raconte-t-il d’un air rieur.

La nuance est fine mais importante : Poulpe n’essaie pas de copier ou de remplacer une œuvre existante, mais bien de la détourner. Son objectif : trouver la façon la plus amusante de la réinterpréter. C’est son secret pour échapper à l’ennui et se renouveler constamment. “Les poulpes, c’est très curieux et comme eux, j’aime bien découvrir des trucs. J’essaie d’apprendre un nouveau truc à chaque fois que je parodie quelque chose.” sourit l’artiste.

Muni de sa tablette graphique, le dessinateur aime pousser le détail du trait le plus loin possible : “J’aime quand c’est très défini. Je suis assez obsessionnel dans la finition.” Une précision qui lui permet de dissimuler plusieurs références dans un seul et même dessin. Les plus observateurs auront sûrement percé à jour un autre péché mignon : le nombre 51.Je le case souvent en référence associée au poulpe, dans plein d’illustrations.” confie-t-il.

Le fanatique de la ventouse accepte aussi les commandes sur mesure. Et parfois, ses clients lui réservent aussi de belles surprises : “Il y a une fille sur Instagram qui fait du body building et qui s’appelle Poulpe musclé. Elle m’a demandé un poulpe Hulk par exemple. Un des barmans du Grincheux est mortellement allergique au poulet, il s’en tatoue partout, donc il m’a demandé un poulpoulet. J’ai un pote qui a eu un enfant, alors je lui ai fait un pélican qui porte un poulpe, pour revisiter un peu la tradition alsacienne de la cigogne qui apporte un bébé.

Poulpe
© Doc remis / Poulpe

Si le projet continue d’avoir le vent en poulpe, l’artiste envisage d’ouvrir sa propre boutique en faveur du commerce équitable et du développement durable. Particulièrement engagé dans la protection de l’environnement, Poulpe aimerait sensibiliser les populations grâce cet un animal directement impacté par la pollution des eaux et le réchauffement climatique.

D’ici là, le dessinateur expose régulièrement ses œuvres au Grognon, au Grincheux, à la Peau de Vache ou encore au Cul Terreux. Et pour celles et ceux qui trépignent d’impatience et veulent voir la vie poulpe, un grand nombre de ses créations sont à retrouver sur sa boutique Etsy.

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