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Hier à Strasbourg, plus de 5000 personnes manifestaient contre le pass sanitaire

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Les discours des manifestants contre le pass sanitaire étaient très hétérogènes à Strasbourg, ce 28 août. Nous avons interrogé quelques uns d’entre eux, pour qu’ils nous expliquent pourquoi ils se mobilisent. Reportage.



Des milliers de manifestants affluent place de la République, à 13h30, à Strasbourg, ce 28 août, pour le septième samedi consécutif de mobilisation. Un membre du collectif Anti Pass 67 prend la parole : “Nous sommes un mouvement apolitique et inclusif ! Ici, il y a la CGT, des Gilets Jaunes, des Allemands, ou encore le collectif Enfance et Libertés (qui milite pour assouplir les protocoles sanitaires à l’école, ndlr)”, hurle t-il, avant de donner le micro à Martine Wonner, ex-députée LREM dans le Bas-Rhin, aujourd’hui égérie de certains opposants au pass sanitaire. Elle est aussi accusée de diffuser des contre-vérités sur la Covid-19.

© Thibault Vetter

Cette dernière prône alors “la liberté de conscience” et s’estime dans “la défense des droits fondamentaux”. La diversité des personnes présentes à la manifestation se fait sentir lors de la prise de parole de cette dernière. Certains applaudissent, d’autres la huent copieusement.

Dans la foule, Anita, éducatrice dans le secteur du médico-social, sera bientôt suspendue comme elle n’est pas vaccinée : “En ce moment, je fais deux tests antigéniques par semaine pour pouvoir travailler. À partir du 15 septembre, ils n’accepteront plus ça. Mais je refuse qu’on m’injecte une substance inconnue (faux, la composition des vaccins est connue, ndlr). Il y a de nombreux médecins généralistes qui dénoncent cela.”

Un “bloc progressiste” dans la manif

Elle est venue avec Cédric, informaticien : “C’est fou de devoir montrer patte blanche pour tout. Il faut que les citoyens ouvrent les yeux et cessent de vivre dans la peur. Pour cela, ils doivent arrêter de regarder les médias mainstream comme BFM TV. Il vaut mieux s’informer sur des chaînes YouTube, en faisant la part des choses et en analysant les sources. Moi je suis pour vacciner les personnes fragiles, mais contre le fait d’obliger toute la population à se faire piquer.”

© Thibault Vetter

La manifestation s’élance à 14h50. À l’arrière du cortège, un “bloc progressiste” de gauche, se distingue. Il fait suite à une assemblée générale le 26 août, où la CGT, la CNT, le NPA, le POI, les Gilets Jaunes Strasbourg République et Libre Pensée 67 ont décidé de défiler ensemble ce samedi, pour créer un pôle progressiste dans la manifestation. Des Antifas sont également présents. Isabelle, Gilet Jaune, distribue un tract qui indique les revendications : “Nous ne remettons pas en cause le principe de la vaccination, car c’est un moyen connu et historique pour lutter contre les épidémies (tétanos, polio, grippe), mais nous sommes contre le pass sanitaire dans le contexte actuel de décisions autoritaires, prises dans la plus totale opacité. C’est une nouvelle version de confinement, inégalitaire et discriminatoire.”

“Il est important que la gauche ne déserte pas cette mobilisation”

Pour Cornelia, de la CNT, “il est très important que la gauche ne déserte pas cette mobilisation” : “Il n’y a qu’un peu plus de 5 000 lits de réanimation en France. Nous on demande plus de lits, plus de moyens, plus de personnels. On est conscients que dans la manif, il y a des personnes d’extrême droite. Nous sommes antifascistes, et il s’agit là de montrer qu’on est présents dans la lutte, qu’on ne les laisse pas se l’approprier.”

De son côté, Laurent Feisthauer, secrétaire général de la CGT du Bas-Rhin, insiste sur le fait que “le pass sanitaire touche le milieu du travail car il constitue un nouveau motif de suspension et de licenciement”.

© Thibault Vetter

Non loin de lui, Danielle, directrice d’association à la retraite, bat le pavé depuis le début de la mobilisation. Mais c’est plus “un ras-le-bol général” qui la pousse à militer à nouveau, “après de longues années sans s’engager dans une cause” : “Je suis surtout scandalisée de voir que les gouvernants détricotent autant nos acquis sociaux.”

© Thibault Vetter

“Moi, je veux surtout exprimer un ras-le-bol général”

Wilfried, directeur artistique chorégraphe, tient un discours similaire : “Mes revendications sont très nombreuses. Il y a trop de précarité, trop de chômage. Le pass vient en plus… Je suis pour un soulèvement du peuple”.

© Thibault Vetter

Christophe, Gilet Jaune “très mobilisé depuis deux ans”, analyse : “Avec les Gilets Jaunes, on dénonçait déjà l’autoritarisme de Macron. Depuis la pandémie, plein de gens s’en rendent compte. Ses décisions sortent d’on ne sait où. Par contre, ce qui est sûr, c’est qu’il a menti régulièrement, notamment pour les masques. Une politique sanitaire serait acceptée dans une démocratie horizontale, avec de la transparence.”

© Thibault Vetter

Les slogans sont très variés. On entend “Liberté !”, à l’avant, ou “Siamo Tutti Antifascisti”, à l’arrière. Environ 500 Allemands ont fait le déplacement pour l’occasion. Helmut, ancien professeur en lycée technologique, est venu de Bavière : “Je soutiens les Français. En Allemagne, nous avons aussi un pass sanitaire. Il faut lutter ensemble, au-delà des frontières.”

© Thibault Vetter

Des néonazis chassés du cortège

Il est 15h40, allée de la Robertsau, lorsque des antifascistes font fuir hors du cortège, selon plusieurs d’entre eux, “des membres des Strasbourg Offenders”, un groupe de hooligans néonazis, et “des activistes de l’Action Française”, une organisation royaliste. Deux des militants d’extrême droite sont en suite interpellés par les forces de l’ordre. Dimanche 29 aout, un membre des Strasbourg Offenders contactera le journaliste de Pokaa pour nier la présence de hooligans. Il pourrait aussi s’agir de personnes d’une autre organisation violente : les gargouilles.

Devant la Cour européenne des droits de l’Homme, pour clôturer la journée, des soignants jettent leur blouse avant de les brûler. Des pompiers les rejoignent, en soutien. Amina, pompier volontaire, ne peut plus exercer comme elle n’est pas vaccinée. Elle dénonce “l’hypocrisie” du gouvernement : “Nous étions applaudis au début de la pandémie. Maintenant, nous avons le couteau sous la gorge pour continuer nos activités.”

Vers 16h30, les manifestants commencent à rentrer chez eux. Une petite partie d’entre eux restent et se mettent à danser. Un nouveau rassemblement contre le pass sanitaire est prévu le samedi 4 septembre.

© Thibault Vetter

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Commentaires (2)

  1. Le groupe de neo nazi n’était pas Strasbourg Offender , bienjoué sinon , un grand merci aux camarades d’allemagne qui nous on aider à chasser les nazi du cortège

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