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Méconnu et délaissé, que devient le Shadok ? On est allés prendre des nouvelles

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Qui dit changement de municipalité dit changement de projets. Après un peu plus de six mois d’installation, de gestion de crise sanitaire et de premiers dossiers, l’exécutif écologiste commence à prendre ses marques dans notre ville. Il en ressort donc des grands projets qui avancent, comme la Coop ou les Bains municipaux. Mais également le Shadok, un lieu dédié au numérique situé sur la presqu’île Malraux, dont on a pris des nouvelles.


Redonner du sens au Shadok

Pour beaucoup de Strasbourgeoises et de Strasbourgeois, le Shadok est quelque peu inconnu. Beaucoup de communication a été faite sur ce lieu, sans que l’on sache concrètement à quoi il servait et ce qu’il apportait à la ville et ses habitants. Il en résultait un manque de sens et un désintérêt grandissant. Ce manque de sens et de raison d’être a été ressenti par Céline Geissmann, adjointe à la maire en charge du numérique, jointe par téléphone : « Le but du Shadok est la première question à laquelle j’ai essayé de répondre. J’ai repris tous les documents depuis la création du Shadok en 2015, interrogé beaucoup d’acteurs, ceux qui sont partis, ceux qui sont restés et le sentiment unanime était que personne ne savait à quoi servait le Shadok. »

En prenant connaissance du dossier pendant les premiers mois en tant qu’adjointe au numérique, Céline Geissmann a tiré quelques conclusions : « Mon analyse, c’est qu’il y avait trop d’ambitions et trop d’objectifs. Une variété de champs qui a fait que les gens qui y travaillaient ne savaient eux-mêmes plus trop la raison d’être du Shadok. » Avant d’ajouter : « C’est donc la première tâche qu’on a à effectuer : quel sens, quelle clarification on va pouvoir donner à ce lieu. ».

© Bastien Pietronave/Pokaa


Trois piliers pour faire du Shadok un tiers-lieu numérique « au service du bien commun »

Pour la Ville, il s’agit donc de réorienter le Shadok, avec « l’ambition d’en faire un tiers-lieu numérique au service du bien commun », comme le précise Céline Geissmann. Pour cela, ceux qui commencent à connaître la politique de la Ville ne seront pas surpris que cette dernière axe ses objectifs pour le lieu autour de trois piliers. Premièrement, l’objectif est d’en faire « un lieu d’éducation populaire au numérique : avec des initiations au code, sur le développement des jeux vidéos, pour permettre des stages pour tous les publics, afin d’acquérir des compétences sur le numérique », détaille l’adjointe au numérique.

Par la suite, la Ville souhaite développer le concept de la citoyenneté numérique. Pour Céline Geissmann, cela passe par « comment on se sensibilise et on s’interroge sur l’usage de ces technologies, à savoir la protection des données, la cybersécurité, ce genre de chosesEn somme, effectuer une analyse critique du numérique en tant que citoyen, pour utiliser les technologies de manière éclairée. » Enfin, le dernier pilier de la politique de la réorientation du Shadok repose sur l’inclusion numérique, soit « comment on accompagne les publics les plus éloignés pour favoriser l’accès aux droits et à l’inclusion professionnelle, envoyer des mails. Toutes ces petites choses qui paraissent évidentes, mais qui ne le sont pas pour beaucoup de gens et qui contribuent à accentuer la fracture numérique. » 

© Bastien Pietronave/Pokaa


Impliquer à nouveau les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois dans le Shadok

Ces piliers sont représentatifs de la nouvelle politique de l’exécutif strasbourgeois. Néanmoins, de manière plus concrète, il faut qu’elle réussisse à réimpliquer les habitants de Strasbourg dans le lieu. Pour Céline Geissmann, le but est de construire une relation avec les citoyennes et les citoyens : « Il faut réussir à en faire un port d’attache. Ce qui lui a souvent été reproché c’était son image centralisatrice et élitiste. Il faut désormais en faire un lieu ressource, avec par exemple d’autres associations qui pourraient utiliser le Shadok dans la ville. Sont également envisagés des partenariats avec des centres socio-culturels, afin de le faire voyager dans la ville. »

Dans cette dynamique de créer du lien avec les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois s’inscrit l’appel à manifestation d’intérêt « Shadok Eté 2021 », visant à sélectionner les animations qui se tiendront au Shadok de juillet à septembre. Selon les informations fournies par Céline Geissmann, « ces animations devront illustrer les nouvelles orientations du lieu et proposer des formats adaptés aux besoins et attentes des habitant.e.s. » Cet appel à manifestation d’intérêt est doté d’un budget global de 80 000 euros et va permettre, selon l’adjointe au numérique « d’expérimenter sur ce lieu, pour savoir ce qui fonctionne ou pas ». Il y aura également un appel à maîtrise d’ouvrage, qui sera en ligne jusqu’au 16 avril, pour déterminer les partenaires externes qui vont accompagner la redéfinition du projet.

© Martin Lelièvre/Pokaa


Une volonté de tout remettre à plat

Ces différentes étapes promettent tendent toutes vers la même direction : repenser entièrement le Shadok et son fonctionnement, comme le précise Céline Geissmann : « On a défini le cadre sans présager de la programmation. Notre objectif c’est de mener une grande concertation en mai, aussi bien avec les acteurs historiques du Shadok mais d’autres qui aimeraient bien y être et les citoyens. Comment on anime le lieu, quels sont les besoins, quelles sont les envies… » Une longue concertation qui concernera tous les aspects du Shadok, comme ajoute l’adjointe au numérique : « On ne va pas juste discuter de la programmation ou de qui fait quoi. Il y a une volonté de tout mettre à plat. »

Les sujets évoqués ? La forme juridique du lieu et son financement par exemple : « On s’autorisera à discuter de la forme juridique du Shadok. Là c’est contrôlé par la ville, mais est-ce qu’on doit changer sa forme juridique ? Est-ce qu’on change également la forme de financement du Shadok ? Moi pour l’instant je n’ai pas la réponse mais on se pose la questionEt ce sont des questions qui devront être débattues pendant la phase de concertation. »

Lorsque l’on évoque la possibilité de rendre le Shadok moins lugubre, plus coloré et accueillant, afin de donner envie aux gens d’y venir plus souvent et de se sentir davantage chez eux, l’adjointe au numérique répond : « Il n’y a pas de tabou, on va en discuter aussi. Ce ne sera pas la première discussion, mais le Shadok est un endroit très sombre et si on veut accueillir des jeunes, un espace plus chaleureux serait réalisable. Et ça fera partie des sujets sur la table. On se met aucune limite, pour remettre à plat ce projet. » Une volonté de tout requestionner qui va même jusqu’à évoquer un changement de nom. Est-ce que le Shadok s’appellera encore le Shadok ? Il faudra attendre mai pour le savoir.

© Bastien Pietronave/Pokaa


Ancrer le Shadok dans la réflexion sur le numérique menée par la Ville

Cette volonté d’ancrer le Shadok dans la vie des Strasbourgeoises et des Strasbourgeois correspond à la volonté d’en faire un vrai acteur dans la place que prend le numérique dans nos vies. Un sujet dont la Ville prend de plus en plus la mesure : « À la Ville on anime un réseau d’inclusion numérique, avec Emmaüs Connect, où on s’engage à comment permettre à des gens de pouvoir utiliser le numérique pour le professionnel. On a vu l’aspect émancipateur du numérique, avec la crise si on a pas accès au numérique on est défavorisé. » Il y a également un aspect culturel très fort qui est engagé, selon l’adjointe au numérique, où le Shadok pourrait aider : « Au Shadok il y a beaucoup d’acteurs culturels qui sont engagés, des réflexions menées avec Anne Mistler – adjointe à la culture, ndlr – sur comment exprimer son art à travers le numérique. »

De plus, le Shadok pourrait être un lieu d’apprentissage des effets du numérique, notamment pour les réflexions de la Ville sur un numérique responsable. Comme l’explique Céline Geissmann, « le numérique c’est pas neutre en carbone, donc il y a un aspect de sensibilisation à l’impact du numérique qu’on essaye de mettre en place ». Enfin, dans un volet plus économique, le Shadok peut là encore jouer un rôle d’accélérateur des réflexions de la Ville : « Le jeu vidéo est un aspect important du numérique à Strasbourg. Je pense que le Shadok peut être un super moyen de montrer ces différentes facettes pour ne pas retomber dans les travers du manque de sens. ». On a hâte d’être en mai.

Clairement, la Ville a de nouvelles ambitions pour le Shadok. En faire un catalyseur de ses réflexions sur la place du numérique dans notre société, en lui redonnant le sens qu’il a peut-être perdu depuis sa création en 2015. Cela présage des réflexions intéressantes qu’il faudra suivre. Pour que ces ambitions d’en faire un tiers-lieu du numérique dans notre Ville ne retombent pas dans les travers du passé et construisent quelque chose de fondamentalement concret, comme une meilleure inclusion numérique des populations défavorisées. Et pourquoi pas en faire également un lieu où l’on puisse vraiment passer de bons moments et s’amuser ?

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Commentaires (2)

  1. Pour ma part un des problèmes du Shadok était le fait qu’il proposait des services comme l’impression 3D mais avec des tarifs très élevés allié à des conditions d’accès des machines assez alambiquées.
    Je voyais au départ ce lieu comme un endroit où l’étudiant ingénieur que suis pouvais aller apprendre et bidouiller des projets dans l’esprit des fablabs US, ce qui pouvait me soulager de la frustration du manque d’infrastructures dédiées à cela dans ma fac. Mais les machines étaient trop spécialisées et peu concrètes pour le lambda ne possédant aucun outils de base chez lui, comme beaucoup.
    Bref tant de choses à redire sur ce Shadok, mais je retiens que lors du budget participatif j’avais déjà proposé des solutions d’amélioration de ce Shadok, seulement cela à été balayé d’un revers de main pour laissé place à des projet à mon sens plus farfelus comme le bus à pédales ou un truc du genre. Content de voir que ça bouge mais je ne m’attends à rien d’autre qu’un énième acte manqué …

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